Mercredi, 24 Octobre 2012 09:50
Par : Mohamed Mouloudj
“Les Fables de La Fontaine” ne seront plus l’apanage des francisants, depuis qu’Amziane Lounès en a traduit une vingtaine en kabyle. Rompu à l’exercice de l’adaptation et de la traduction, avec plusieurs ouvrages à son actif, cet enseignant en langue amazighe n’a pas choisi “arbitrairement” les fables à adapter.
Pour lui, il fallait mettre à la disposition des lecteurs les fables les moins connues du travail de Jean de La Fontaine, et surtout celles qui seraient en adéquation avec les rites culturels des lecteurs visés. Ceci dit, même si des fables sont connues en tant qu’histoires ou “timuchuha” dans la société kabyle, Amziane préfère, quant à lui, apporter de nouvelles fables, dont l’histoire est liée au quotidien des lecteurs. Les fables adaptées sont : “Les deux millets”, “Le chêne et le roseau”, “La mort et le malheureux”, “Le lièvre et les grenouilles”, “Le renard et la cigogne”, “La lice et sa compagne”, “L’âne chargé d’éponge et l’âne chargé de sel”, “Le lion et le rat”, “La colombe et la fourmi”, “Les oreilles du lièvre”, “Le lion terrassé par l’homme”, “Deux taureaux et une grenouille”, “Le corbeau voulant imiter l’aigle”, “La vieille et les deux servantes”, “Le vieillard et l’âne”, “Le serpent et la lime”, “L’aigle, la laie et la chatte”, “Le chat et un vieux rat”, “Le loup, la femme et l’enfant”, “Le lion et l’âne chaussant”. Cette adaptation se décline en une prose des plus objectives et des plus riches. Elle reproduit avec respect et minutie le message de la fable source. Sans pervertir le sens et les visées, Amziane laisse transposer l’âme de la fable source sur celle adaptée, dans une langue accessible même aux nouveaux apprenants en tamazight. Le choix de traduire et d’adapter Jean de La Fontaine est une manière de dire une pensée autrefois considérée comme étrangère. Du fait qu’elles ont traversé des siècles, écrites durant le XVIIe siècle, sans qu’elles perdent de leur valeur à la fois littéraire et symbolique. Les fables sont, selon l’auteur, “cet espace où tous les animaux représentent un symbole”.
Ils le sont d’autant plus que chaque fable “est une leçon de la vie à tirer des expériences des autres”. Le livre, “Jean de La Fontaine, Timucuha”, d’Amziane Lounès, édité récemment à compte d’auteur, est “le début d’une longue série d’autres ouvrages”, a assuré l’auteur.
25 octobre 2012
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