Dissolution de l’APN, démission de la présidence de la République et agrément des partis politiques : les mémoires du défunt président, Chadli Bendjedid, risquent de surprendre beaucoup d’observateurs de la scène politique nationale. Quatre jours après la disparition de l’ancien chef de l’Etat,le quotidien Echourouk a donné, dans sa livraison d’hier, ce qui est présenté comme de bonnes feuilles de son livre-mémoires. Le quotidien qui dit avoir accès à ce document, qui devra sortir notamment le 1er Novembre, donne une version de certaines facettes de la vie de l’ancien chef de l’Etat. Des premières années de l’indépendance, jusqu’à son départ du pouvoir en 1992 en passant par les années Boumediène, des histoires et anecdotes se sont mêlées à des versions historiques qui ne manqueront pas de susciter de la polémique. Parmi les versions qui risquent d’être controversées, on trouve celle liée à la dissolution de l’APN. En effet, le 4 janvier 1992, le président Chadli Bendjedid signe un décret qui dissout le parlement, à l’époque monocamérale. On apprend, aujourd’hui, que cette décision était prise pour empêcher son président d’alors, Abdelaziz Belkhadem, de devenir chef de l’Etat par intérim en cas de démission du président de la République. Le document explique que cela ne devait pas plaire au chef de l’Etat. Ce dernier qui avait démissionné 7 jours plus tard, a justifié son geste par le fait que « Belkhadem ne plaisait pas aux militaires ». L’actuel secrétaire général du FLN était soupçonné, à l’époque, d’intelligence avec les Iraniens et les Saoudiens, accusés d’être derrière le financement des partis islamistes, notamment le FIS. Le document donne une autre information étonnante. Selon le journal, l’attribution de l’agrément au Front islamique du Salut (FIS-dissous) et au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s’était faite à l’insu du chef de l’Etat qui se trouvait en voyage officiel à l’étranger. Le document révèle que le ministre de l’Intérieur de l’époque, Boubekeur Belkaïd, aidé du chef de cabinet du président, le général Larbi Belkheir, était derrière cette décision. Autre révélation fracassante : Chadli Bendjedid avait été choisi pour être chef de l’Etat par l’ancien chef des services secrets, Kasdi Merbah. Selon le document, l’ancien chef de la Sécurité militaire aurait déclaré, lors d’une réunion d’officiers à Bordj-El-Bahri : «Il n’y a que deux candidats possibles : Chadli et Bendjedid». C’était probablement pour mettre fin aux ambitions des personnalités comme Abdelaziz Bouteflika et Mohamed Salah Yahiaoui qui revendiquaient l’héritage du pouvoir de Boumediène. Le reste des révélations ne comporte pas de faits saillants. Hormis probablement l’affirmation selon laquelle le défunt président entretenait d’excellentes relations avec son ancien Premier ministre, Mouloud Hamrouche qu’il voyait comme successeur potentiel. On apprend aussi que Chadli Bendjedid a regretté d’avoir confié le ministère de la Défense à Khaled Nezzar. Ce dernier serait derrière les déboires que le chef de l’Etat avait connus à la fin de son règne. Le document parle également de l’assassinat du Colonel Chabani en 1963 et des liens que Chadli Bendjedid entretenait avec son prédécesseur. Pour les détails, le premier volume qui concerne selon son éditeur, la période de 1a guerre d’indépendance jusqu’à la mort de Boumediène en 1978, sortira le 1er Novembre prochain.
Akli Ouali
Quatre jours après le décès de l’ancien chef de l’Etat, L’Algérie vue par Chadli Bendjedid
12 octobre 2012
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15 octobre 2012 à 19 07 17 101710
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