Le 8/10/2012 -
Chadli est décédé. Le «sage» a laissé derrière lui, le souvenir d’un président pour qui, l’intérêt de la Nation seul primait. Démission forcée ou coup d’Etat ? C’est la question à laquelle tente aujourd’hui de répondre avec force détail, l’avocat Me Miloud Brahimi. C’est que la vérité sur ce coup d’Etat contre l’ex-président Chadli alimente de nouveau le débat. Cette fois, Me Miloud Brahimi et néanmoins ancien président de la Ligue algérienne des Droits de l’Homme (Ladh), qui remonte le fleuve et apporte certains éclairages sur ce pan crucial de l’histoire de l’Algérie indépendante .Le troisième président algérien devait éditer ses mémoires le 1er Novembre prochain, selon le journal L’Expression daté du 30 septembre dernier. Dans ses mémoires, Chadli parle entre autres des évènements de la période allant d’octobre 88 jusqu’à janvier 92, date de sa démission du pouvoir .Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’avocat n’accorde pas de crédit à la thèse du «coup d’Etat masqué contre le président Chadli Bendjedid, en 1992», intervenu après les élections législatives remportées par le FIS. Il développe ses propres arguments. «Je crois être la première personne à avoir revu le président deux mois après sa démission. Il m’avait dit des choses qui se sont toutes révélées exactes. A un moment, on pensait qu’il avait été débarqué par l’armée. Chadli m’a dit qu’il avait démissionné de son propre chef et que personne ne l’avait obligé à partir […] Je le confirme totalement. Ce qui s’est passé après est venu confirmer la sincérité et la véracité des propos qui m’avaient été tenus par le président Chadli Bendjedid. Il est incontestable qu’il se soit trouvé dans la situation du président qui avait fait ces élections. Il ne voulait donc pas se déjuger, d’une part. De l’autre, il était face à des institutions qui refusaient ces résultats avec une grande partie de la société civile. Il a estimé de son devoir patriotique de se retirer pour laisser les choses se développer comme elles devaient l’être», a déclaré, dimanche sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, Miloud Brahimi. D’après Me Brahimi, «des gens sont allés jusqu’à dire à Chadli qu’il n’y avait aucun risque que le FIS gagne les législatives». «Il m’avait dit que lui-même avait essayé de faire en sorte que les élections [les législatives de décembre 1991, NLDR] n’aboutissent pas à la victoire du FIS. Il s’était concerté avec ses collaborateurs et les gens qui tenaient les institutions. Il m’avait dit: « S’il y a le moindre risque que le FIS gagne les élections, je prends sur moi de les différer » […] Les gens qui savaient ce qui se passait, n’avaient aucun doute sur l’issue de ces élections, contrairement à ce qui a été dit au président», a précisé Me Miloud Brahimi. Et d’ajouter: «C’est quelqu’un qui a toujours assumé sa mission de président de la République, non pas comme un politicien amoureux du pouvoir et prêt à n’importe quoi pour accéder à ce pouvoir mais comme quelqu’un que les circonstances ont placé en avant et qui a fait ce qu’il pouvait faire pour le pays. Et qui, après avoir accompli son devoir, a laissé la place aux autres pour poursuivre les tâches que commandait l’intérêt du pays». Miloud Brahimi a relevé que l’Histoire retiendra que c’est sous Chadli que les ligues des Droits de l’Homme ont été reconnues en Algérie. «Il était extrêmement sensible aux questions des Droits de l’Homme. Il a accepté de me recevoir chaque fois que je le lui demandais. Il a donné suite à toutes les doléances que j’ai exprimées.
B.K.
8 octobre 2012
Chadli Bendjeddid