Culture : Le coup de bill’art du Soir
Il y a un peu plus d’une année, il avait promis «la révolution» en Inde, un pays qui pourtant connaît une forte croissance économique. Ce «révolutionnaire», qui se prend pour Ghandi, est le militant «anti- corruption ».
Anna Hazare, 75 ans, ancien chauffeur de l’armée, qui, à l’époque, avait lancé une très médiatique grève de la faim dans une place centrale de Delhi. Un leader d’un parti indien à l’époque a exprimé ses soupçons au sujet de son mouvement en faisant remarquer qu’il n’est même pas un parti politique. Une année plus tard, Hazare est revenu à l’abordage en débutant une nouvelle grève de la faim en juillet dernier. Mais cette fois, point de foule ni de média. Après six jour de jeûne, il met fin à son action dans l’indifférence générale. Alors que faire ? Anna Hazare annonce le lancement d’une formation politique avec comme objectifs l’obtention de sièges au parlement aux élections de 2014, avec un programme vague se résumant à «réveiller le pays». En outre, et à la surprise générale, il annonce la dissolution de son équipe de campagne, suscitant des commentaires interrogateurs sur l’avenir du mouvement, parmi ses plus fidèles militants. Selon les observateurs indiens, la posture autocratique et les revendications démesurées de cet homme ont aussi fini par agacer une partie de la population. Ainsi, en novembre, il avait provoqué un tollé en affirmant qu’il soutenait la flagellation publique des alcooliques. Quelques mois plus tôt, il avait proposé d’étendre la peine de mort aux fonctionnaires jugés coupables de corruption. L’an dernier, un éditorialiste avait déjà résumé ce que pensait une partie de l’opinion public en estimant que «l’homme qui est devenu le héros de la classe moyenne indienne est sur le plan idéologique un quasimarxiste dans sa haine des riches et un quasi-anarchiste dans son mépris de la démocratie». Le principal avantage de la démocratie est, justement, de démasquer ceux qui n’ont pas de programme ni d’alternative à proposer.
K. B.
bakoukader@yahoo.fr
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/10/03/article.php?sid=139870&cid=16
3 octobre 2012
Kader Bakou