LE VOLUMINEUX LIVRE LES SCIENCES ARABES EN AFRIQUE, SIGNÉ PAR AHMED DJEBBAR ET MARC MOYON, SE VEUT UN PANORAMA DE LA PRODUCTION ASTRONOMIQUE ET MATHÉMATIQUE D’EXPRESSION ARABE.
En effet, les deux auteurs se sont attelés à présenter un panorama de la large production astronomique et mathématique d’expression arabe ayant circulé dans trois principales régions du continent africain : l’Egypte, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. Dans les bibliothèques du désert, des manuscrits traitent de thèmes scientifiques qui font intervenir les mathématiques et l’astronomie sous diverses formes. Ce livre est une manière de découvrir leurs richesses et diversités, tout en contextualisant cette tradition scientifique née au nord de l’Afrique au début du IXe siècle. Dans cette version bilingue de la Suivi de Nubdha fi cilm al-hisab, un manuscrit arabe inédit datant sans doute du début du XXe siècle et, pour la première fois, traduit en français, Ahmad Babir al-Arawani explique les procédés du calcul dit «indien» dans la tradition mathématique arabe. L’histoire de la langue arabe a débuté avec un emprunt aux héritages anciens. La civilisation arabo-musulmane s’est imprégnée, via la traduction des textes en arabe, de la production scientifique des Grecs, des Indiens et des Mésopotamiens. À partir de la fin du VIIIe et jusqu’au XVe siècle, de Samarkand en Ouzbékistan à Saragosse en Espagne, de Palerme en Sicile à Tombouctou au Mali, la créativité scientifique ne faiblit pas. Il est écrit par les deux chercheurs que les moteurs de la langue arabe remontent à l’avènement d’une nouvelle religion monothéiste qui avait une prétention allant au-delà du niveau cultuel, auquel se sont restreints le judaïsme et le christianisme. L’islam voulait en effet créer un système de gouvernement et de gestion de la société. En plus de son économie florissante, il a réussi à contrôler des dizaines de peuples, avec leurs mémoires. Les populations persane, syriaque et byzantine avaient gardé des ouvrages scientifiques. Après avoir été une langue de littérature, elle devient celle de la nouvelle religion, liée à la parole de Dieu. Ce n’était pas une langue scientifique. Ahmed Djebbar est mathématicien et chercheur en histoire des sciences au sein du laboratoire Paul-Painlevé (CNRS)). Il est spécialisé dans les mathématiques de l’Occident musulman (Espagne musulmane et Maghreb). Il est également professeur d’histoire des mathématiques à l’université des sciences et technologies de Lille. Il est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages dont les plus célèbres sont : Une histoire des sciences arabes, L’algèbre arabe, Genèse d’un art et L’âge d’or des sciences arabes. Il a notamment été commissaire scientifique de l’exposition «L’âge d’or des sciences arabes» à l’Institut du monde arabe à Paris en 2005. Il fut aussi auparavant, conseiller du président algérien Mohamed Boudiaf. Il occupa le poste de ministre de l’Education et de la Recherche en Algérie dans les gouvernements de Bélaïd Abdessalam et de Rédha Malek. Quant à Marc Moyon, il est maître de conférences en épistémologie et histoire des mathématiques à l’Université de Limoges. Il s’est spécialisé dans l’étude des mathématiques médiévales arabes et latines.
25 septembre 2012 à 16 04 35 09359
Merci pour ce très bel article!