Culture : Le coup de bill’art du Soir
Bouteflika et le responsable du stand de l’éditeur britannique Wordsworth LTD ont discuté Shakespeare lors de l’inauguration du Sila 2012. «Il y a des Algériens qui disent que Shakespeare est algérien et que son vrai nom est Cheikh Zoubeir», dit, à un certain moment, le président de la République à son interlocuteur en français mais en roulant les «r» à «l’algérienne».
«Sheik Zoubeir !» s’exclame le Britannique qui s’exprimait aussi en français, mais avec l’accent du touriste anglais des films américains doublés en français. Abdelaziz Bouteflika plaisantait bien sûr et William Shakespeare est bel et bien anglais. Mais il a peut-être des liens indirects avec l’Algérie. Shakespeare a écrit en 1604 la tragédie Othello, le Maure de Venise ( Othello, the Moor of Venice) dont le héros pourrait bien être d’origine algérienne. Durant l’Antiquité, les Maures (ou Mores) désignent les populations berbères peuplant la partie ouest de l’Afrique du Nord. Dans l’Espagne musulmane, le terme «Maure» va devenir un synonyme de «musulman» vivant en Andalousie, qu’il soit d’origine berbère, arabe ou ibérique. De manière générale et jusqu’au début du XXe siècle, le vocable «Maures» était souvent utilisé par les géographes occidentaux pour désigner les Arabo-Berbères nord-africains métissés (des villes) pour les différencier des arabophones et des berbérophones considérés en tant qu’ethnies. Durant le colonialisme français, «les mauresques» désignait la population algérienne autochtone, d’où, par exemple, l’appellation «cafés maures». Jusqu’à nos jours, les jeunes Algériens, à la plage, préfèrent les plongeons «à la moresca»…
K. B.
bakoukader@yahoo.fr
23 septembre 2012
Kader Bakou