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À PROPOS DU DRAPEAU ALGÉRIEN Quand l’accessoire supplante l’essentiel Par Ouali Aït Ahmed, officier de l’ALN

18 septembre 2012

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Contribution : 

Dans mon article paru le 27 août 2012 intitulé «La véritable histoire du drapeau algérien», j’ai voulu faire partager et transmettre aux lecteurs du quotidien le peu de connaissances dont je dispose, relatives à la conception, en 1934, de l’emblème national par la Gena (Glorieuse étoile nord-africaine), digne héritière de l’ENA (Etoile nord-africaine), tout en démystifiant les idées aussi fausses que méprisables véhiculées dans le cadre de la stratégie élaborée par l’ennemi d’hier, sous la houlette des historiens et de cinéastes idéologues de «là-bas » avec des relais puissants sur notre sol.
L’essentiel de mon article a consisté à soutirer notre symbole des spéculations qu’on nous assène à chaque instant et sans interruption et s’inscrivant en harmonie adéquate avec la théorie de la supériorité de la race aryenne sur les autres. Si j’ai repris le nom d’Emilie Busquant à plusieurs reprises, ce n’est pas pour la critiquer ou la diffamer, mais simplement lui contester, d’une manière catégorique et sans appel, la «maternité» du drapeau algérien. Je n’ai nullement l’intention et ne formule nul vœu à établir sa biographie pour ne pas verser dans l’accessoire. Si M. Amar Belkhodja, dans son article du mardi 4 septembre 2012, intitulé «Pas de ressentiments ni d’anachronisme en histoire », paru dans le quotidien Le Soir d’Algérie, m’assimile au courant de ceux qui la calomniaient, dont Ahmed Bouda, souligne-t-il, je lui rétorquerai qu’en 1953, date du décès de Mme Messali — j’en fais amende honorable et en remercie l’auteur pour la précision de l’évènement —, j’étais encore adolescent et élève dans l’unique établissement secondaire de «la Grande-Kabylie», Mais, au fait, s’agissait-il de calomnies ou de vérités palpables et incontournables de la part des ténors de l’époque ? Tenant compte de la chronologie des faits y afférents, je pencherais pour le second volet de la question. Le Crua (Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action) ne pouvait supporter davantage l’immobilisation de la diversion et les luttes intestines et stériles au sein du PPA/MTLD. Le temps a fini par leur donner raison en passant à l’action car on ne peut récupérer ce qu’on a perdu par la force que par la force. Lorsque M. Belkhodja parle de ressentiment et de vengeance, j’en ris à pleins poumons bien que et j’en rougisse à sa place. Dans un combat mettant aux prises deux parties antagonistes — individus ou deux forces contraires —, le vainqueur n’est jamais, à aucun moment, animé de ressentiment ou de vengeance à l’égard de son adversaire d’hier. Bien au contraire, il travaille dans une perspective de réconciliation en vue d’apaiser les esprits. Cela fait partie de sa grandeur et de sa noblesse à dépasser les contingences du moment. Par contre, le vaincu, tiraillé par la honte et le regard méprisant des témoins directs et indirects de sa défaite, cherchera toujours à se venger et à assouvir son ressentiment. J’ai eu l’honneur et le privilège d’appartenir à cette catégorie d’hommes et de femmes qui ont forcé la puissance coloniale française à s’asseoir autour de la table de négociations dont l’issue était d’abord le cessez-le-feu, le 19 mars 1962, et la proclamation de l’indépendance, le 3 juillet, enfin. Donc ni moi ni mes compagnons de lutte du FLN/ALN historique ne nourrissons de ressentiments envers quiconque. Ce sentiment, plus inhérent à l’animal qu’à l’humain — à moins que les deux se confondent comme dans la théorie de Darwin — se manifeste avec virulence de l’autre côté de la Méditerranée, avec des soubresauts ici même en Algérie, au sein de tous ceux qui ont remué ciel et terre pour que notre peuple reste à tout jamais sous le joug colonial. C’est sous cet angle et cet angle seulement qu’il faut voir la falsification de l’histoire propagée par les Stora, Pujadas, Reveillon, Drucker, Bernard-Henri Levy, les enfants de harkis et goumiers qui ont l’accès facile aux médias télévisuels ou autres, sans oublier les relais en Algérie chargés de réhabiliter ceux qui ont braqué, sans hésitation, leurs armes sur les combattants du FLN/ALN, en Algérie ou en France, avec la complicité et l’aide des forces coloniales Vous-même, M. Belkhodja, vous nous avez éclairés d’une façon pertinente, sur ce point dans les deux dernières colonnes de votre article, en y insérant la déclaration de Messali Hadj, au cimetière de Neuve- Maison, en France, et relevée de l’ouvrage de Benjamin Stora Messali Hadj, pionnier du nationalisme algérien. A lire ces lignes de sa «déclaration», on s’aperçoit que c’est cousu de fil blanc, les époux ne s’interpellent jamais par leur nom familial. Ils le font, plutôt, par leurs prénoms respectifs. Dans son premier cri pathétique que lui prête Benjamin Stora, «Par-delà la tombe de celle qui fut mon épouse…», Messali considérait toujours Emilie Busquant comme française et non partie intégrante d’un binôme indivisible qu’est le couple, luttant pour un même idéal devant déboucher sur l’indépendance de l’Algérie. Dans sa troisième strophe, il pousse le bouchon plus loin, en s’adressant aux peuples algérien et français pour leur dire de «construire une société plus humaine, plus juste, où la liberté ne sera pas un vain mot». Noyée dans le flot des mots, la vérité s’en dégage plus éclatante que jamais : une société pour deux peuples. Le mot est lâché en 1953, lors de l’enterrement de son épouse. N’était-ce pas le prolongement du segment assimilationniste élaboré en 1936, lors du congrès musulman regroupant les Oulémas, les élus et communistes algériens ainsi que les partisans de Ferhat Abbes avant son évolution qualitative future qui l’honorera à plus d’un titre ? Et cette vérité, M. Amar Belkhodja, est perceptible dans votre article, à travers les références dont vous faites mention, tirées de l’ouvrage de Benjamin Stora : Messali Hadj, pionnier du nationalisme algérien. Dans notre écrit, l’anachronisme relevé quant à la date de décès d’Emilie Busquant (1953 au lieu de 1961) ne vous a servi que d’alibi pour faire l’apologie du leader du MNA (Mouvement national algérien) et tenter de lui refaire une virginité. Sa collaboration avec l’ennemi, de douteuse qu’elle était, avant, était devenue réelle, consommée en sandwichs assaisonnés de chair humaine de ceux qui sont devenus la cible préférée des historiens, idéologues français et leurs thuriféraires algériens qui jubilent de voir la fumée de leurs encensoirs se répandre à travers la nature. Mais à défaut d’encens envoûtants, c’est l’odeur nauséabonde de la trahison qui étouffe le milieu ambiant. Que l’on jette le sigle MNA aux oubliettes ou que l’on reconduise celui du FLN pour salir le FLN historique, cela relève de la même démarche stratégique. Mais «Fatma finira par reconnaître son mari» comme le souligne la sagesse populaire, et celui-ci reconnaîtra celle-là, pourrai-je dire pour boucler le boucle. Pour conclure, n’est-il pas temps de se décarcasser les méninges et de se retrousser les manches pour construire une «société libre, plus humaine, plus juste», ouverte sur l’univers, conçue et réalisée par nous seuls, sans l’apport de quiconque, sans touche de maîtres à penser ? Mais cela ne pourra se faire que par le savoir, le savoir-faire et la volonté de faire le tout conjugué au masculin et féminin pluriels. Cela ne peut être que l’œuvre de l’école dans ses divers compartiments.
O. A.-A.

P.S. :  A l’ instant même où je remets le présent pour la saisie, l’on m’amène le quotidien Le Soir d’Algérie qui reproduit un article d’un des thuriféraires, ci-haut cités, faisant un lâché d’eaux torrentielles charriant des insultes, des invectives et des propos orduriers à l’encontre de ma personne et de l’ALN. J’en suis doublement déçu : déçu de le voir à un niveau aussi bas, lui que je croyais de la trempe de Tahar Djaout, atteindre le summum de la réflexion. Déçu aussi de sa haine viscérale de tout ce qui lui rappelle le combat libérateur mené par des femmes et hommes sans condition d’âge, de race, de langue ou de religion. Ce sentiment qui le remue de fond en comble n’est pas à analyser uniquement sous l’angle d’intérêt de son produit à vendre et à vulgariser, mais surtout par le biais du milieu familial dans lequel baignait sa tendre enfance et dont la température ambiante était entretenue par les «Kobus» et consorts. Il fait pitié en se réduisant au colportage des commérages de mégères et de lâches. L’ALN qui n’est ni Barataria ni équipe de football a mené le plus grand et le plus noble combat libérateur du XXe siècle pour libérer notre belle Algérie, une et indivisible et dont la Kabylie est, à la fois, le cœur et le nerf, n’en déplaise à M. Benchicou. S’il revendique sa filiation d’Emilie Busquant et de Messali Hadj, grand bien lui fasse. Je termine, simplement, qu’une «certaine ALN» a pu mettre en échec la France coloniale et ses collaborateurs, malgré les mille milliards de francs qu’elle dépensait annuellement directement ou indirectement pour venir à bout de la résistance héroïque des moudjahidine ; (voir en annexe la copie de la lettre du général de Gaulle à ses proches collaborateurs, dont l’original nous a été ramené de France par le frère de combat Boussad Ouyad de la Fédération du FLN en France) qui avait souffert, ainsi que ses compagnons de lutte, de la néfaste et criminelle activité combinée des Messalistes et de la police française.
O. A. A.

ANNEXE
Lettre du général de Gaulle
(adressée à ses troupes le 26-12-1959)

Nous employons en Algérie 500 000 hommes au service d’ordre armé. Les rebelles emploient au maximum 30 ou 40 000 hommes à l’insurrection armée. Nous appuyons nos forces de moyens matériels écrasants par rapport à ceux de la rébellion (aviation, hélicoptères, camions, armements, concours de la marine…). En qualité militaire, nos cadres, nos états-majors, notre commandement sont incomparablement mieux formés que les malheureux analphabètes de l’insurrection. Nous dépensons chaque année 1 000 milliards en Algérie sous toutes sortes de formes pour la lutte en Algérie. Le FLN dépense environ 30 milliards. Par le combat, les exécutions sommaires, les exécutions légales, nous tuons dix fois plus d’adversaires que ceux-ci ne nous tuent de musulmans (de toutes espèces) ou de Français. Nous détenons dans les camps et les prisons 80 000 adversaires tandis que le FLN n’en détient pour ainsi dire pas. La crainte est dans notre âme beaucoup plus que celle des fellaghas. Nos moyens de propagande : radio, journaux, affiches, tracts, argent, écoles, secours sanitaires, centres de formation…, sont d’une puissance beaucoup plus grande que celle des moyens FLN. Notre influence et notre action diplomatiques sont hors de toute proportion avec celles du GPRA, etc. Et cependant, malgré toutes les affirmations, promesses et illusions, l’ensemble de la population musulmane n’a pas du tout «basculé» de notre côté, ni en Algérie, ni dans la métropole, ni à l’étranger. A en croire les rêveurs ou les fumistes, il suffirait d’être les plus forts pour que les musulmans nous rallient. Quelles forces supplémentaires nous faudrait- donc pour qu’ils le fassent ! Il est parfaitement vrai que notre écrasante supériorité militaire finit par réduire la plus grande partie des bandes. Mais moralement et politiquement, c’est moins que jamais vers nous que se tournent les musulmans algériens. Prétendre qu’ils sont français, ou qu’ils veulent l’être, c’est une épouvantable dérision. Se bercer de l’idée que la solution politique c’est l’intégration ou la francisation, qui ne sont et ne peuvent être que notre domination par la force que les gens d’Alger et nombre de bons militaires appellent «l’Algérie française», c’est une lamentable sottise. Or, étant donné l’état réel des esprits musulmans et celui de tous les peuples de la terre, étant donné les 150 000 hommes morts en combattant contre nous en Algérie, … il est tout simplement fou de croire que notre domination forcée ait quelque avenir que ce soit.
Signé le général de Gaulle, 26 décembre 1959
(in J.R. Tournoux, Jamais dit, édition Plon pages 207-208).
• «Paix des braves» ,23 octobre 1958.
• «Autodétermination» ,16 septembre 1959 (attentat contre Messali le 17 septembre 1959). 

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À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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