Cependant, si l’entretien, la conférence, le débat et tout ce qui constitue la définition du colloque sont devenus une «denrée» courante, et justifiables d’une consommation de masse, cela ne veut pas dire nécessairement qu’ils renvoient à une communication de masse. Car, il n’est pas du tout assuré que 50 ou 100 personnes, aussi «qualifiées» soient-elles, réunies en colloque de 1 ou 2 journées autour d’un thème ou problème particulier, soient en mesure d’apporter quelque réponse dans un débat qui touche à une situation sociale ou économique, nationale ou régionale, technique ou culturelle, et en même temps avoir l’impact désiré sur le traitement de telle situation. Cela peut produire, certes, un excellent «remue-m », mais ensuite ?… Que peut-il y avoir à la clé ? Quel bien peut en tirer le commun des mortels dans le cheminement ardu et harassant de sa vie et de son travail quotidien ? Et la preuve nous en a été administrée depuis que s’organisent tous ces colloques dispendieux et que tout un chacun a pu évaluer à leur juste mesure. Et cela dure depuis cinquante ans !
Quand au même moment, et encore plus aujourd’hui, les réalités du terrain deviennent plus ardues, il peut paraître puéril de prétendre, à travers des colloques fortement médiatisés, apporter une quelconque aide à ceux qui, chaque jour, font face aux innombrables contraintes d’une dure réalité. Il est temps de trouver une autre méthode que celle de rencontres permanentes à l’efficacité douteuse. Peut-être arriverons-nous ainsi à nous guérir de la maladie de la «colloquation» !
15 septembre 2012
El-Guellil