Jeudi, 13 Septembre 2012 09:50
..Souffles
“Tu pisses dans le sable” ! hachakoum mes chères lectrices, mes chers lecteurs, combien elle est éclairée cette Hikma sagesse populaire ! Même osée, elle est forte, profonde, hautement symbolique !
En observant minutieusement le champ intellectuel algérien, avec toutes mes excuses à Bourdieu en empruntant son concept “champ culturel” pour approcher un contexte hybride, en lisant les “écrits” des écrivains et des journalistes, ceux qui utilisent la langue du “roumi” ou celle de “Molière”, peu importe l’appellation, pour quereller, comme ceux qui manient la langue du “Coran” ou celle d’“Al Mutanabbi”, qu’importe la désignation, pour se lamenter, je lâche vers un ciel muet, le dicton populaire : “Vous pissez dans le sable” ! “Tboulou framla” hachakoum mes chères lectrices, mes chers lecteurs.
Je le dis, en sept fois, mais en toute tristesse ! J’aime ce pays ! Puis je pense au sens du sable, et je commence à fabuler sur cette semoule magique faite de petits grains dorés. Fascination !
Historiquement, une accumulation de secrets d’intellectuels et des cultures arabo-musulmanes sont enterrés dans le sable. Les sables de nos grands déserts en Afrique comme en Asie ne conservent pas uniquement l’or noir, mais aussi la sélecte urine des intellos qui représente la crème de l’Histoire !
Mais notre sable fécond détient un autre secret, une autre magie qui nous rend visionnaires et prophétiques. Ainsi, on dit “lire dans le sable”. Les anciens ont appelé cette lecture : la géomancie. Lire l’avenir dans le sable. Cela dure depuis la nuit des temps, mais que cherchons-nous donc en lisant dans le sable arabo-musulman ? Et nous continuons à le chercher.
Les géomanciens (en arabe signifie Dareb al rmal, les frappeurs du sable), à travers les urines arabo-musulmanes déversées dans le cœur chaud du sable doux, lisent les mensonges des intellectuels, leurs opportunismes, leur impuissance virile… Ainsi “lire l’avenir dans le sable” c’est d’abord lire l’avenir d’un pays à travers la lecture des urines de ses intellectuels ! hachakoum !
Il y a aussi ceux qui excellent dans la lecture des traces des pieds, des hommes et des chameaux, cochées malgré le vent sur le sable du désert des déserts, Rub’ al Khali. Grâce à ça, ces lecteurs parviennent à connaître avec précision les identités des passants, celles des professionnels et celles des errants. Les orientations. Certes, ce sont ces géomanciens qui ont découvert les restes des chaussures du plus célèbre poète des Arabes et de la langue arabe Al Mutanabbi mort égaré dans le désert, enterré dans les urines de ses collègues !!
Lire sur le sable fut, chez les Arabes et les Berbères, toute une science rehaussée par les odeurs des urines intellectuelles émanant du fond des sables soyeux ! Pourquoi est-ce que l’Algérie et tous les pays arabo-musulmans ne luttent pas contre le phénomène de la désertification ? Certes, vous vous n’êtes jamais posé cette question maladroite. Moi si, maintes fois je me la suis posée. En méditant et reméditant sur le sens philosophique du dicton populaire “Tu pisses dans le sable” hachakoum mes chères lectrices, mes chers lecteurs, j’ai découvert la réponse procrée. Eurêka ! Parce que les pouvoirs arabo-musulmans sont généreux, ils ne combattent pas la désertification qui dévore les plaines et leurs verdures afin de laisser le sable arriver jusqu’aux rues des villes et villages côtiers. Ainsi les intellectuels citadins et citadinisés auront assez de sable doux dans les rues, et même aux pieds de leurs lits pour pouvoir “pisser dans le sable” !
A. Z.
aminzaoui@yahoo.fr
14 septembre 2012
Amine ZAOUI