- Vanci, fonci ya baghaloun, chkoun t’a vendu ton permis de conduire, rien qu’à la manière de prendre le virage, ça se voit qu’il est habitué à conduire un tracteur. On n’est pas au douar, c’est la mdina ya Bayna, ce n’est pas un oueld bled. Ils ont humilié la profession ces nouveaux taxieurs. Ils nous ont bousillé el khobza. Ça s’arrête là où ils veulent. Comme si la terre en entier lui appartenait. Ça charge, ça décharge, ça prend le temps de rendre la monnaie, sans aucun égard. Ça mélange fi la même coursa homme, femme et vieillard. Une mousiga et des chansons aux paroles qui feraient rougir même des baffles fabriqués dans les bas-fonds. Eh oui, ils auraient été des véritables fils de la ville leur comportement aurait changé, yahachmou «Moi, cette ville, mes grands-parents y sont nés. Je la respecte comme ma mère.
Il m’arrive de m’arrêter pour déplacer une poubelle qui dérange la circulation. Je la respecte comme ma propre mère cette ville. C’est que moi, toutes les artères de la ville me connaissent. Et je les connais comme ma poche. Je respecte cette ville comme ma propre mère. Jamais je ne pesterai pendant un embouteillage. Allah ghaleb, la ville a été envahie par la ruralité. C’est comme si on avait bafoué l’intimité de ma mère que j’adore». C’est devenu du zbel fi zbel. Il met un doigt dans sa bouche et retire le zbel qu’il avait installé sous sa lèvre , le jette dans le cendrier et s’essuie le doigt sur son pantalon, le oueld bled.
13 septembre 2012
El-Guellil