Les classes sport-études et leur impact sur la promotion des différentes disciplines sportives. Durant les années 1970 et 1980, tous les enfants scolarisés faisaient du sport avec des enseignants spécialisés qui leur inculquaient le savoir-faire et développaient chez eux l’esprit sportif. Le sport était considéré comme une matière à part entière et prise en considération dans l’évaluation finale de l’élève. A cette époque, c’était la manière la plus fiable de détecter les enfants doués pour une discipline précise et les encourager à faire carrière dans le sport. Hélas, l’activité physique et sportive a connu un abandon, dû en grande partie à la situation qu’a traversée le pays et qui, malheureusement, s’est répercutée sur la pratique au niveau de nos associations avec une réduction flagrante du nombre de pratiquants. Toutefois, face à la montée de la violence en milieu scolaire, la pauvreté et la consommation de drogues, le retour à la pratique sportive dans les écoles est devenu nécessaire, voire indispensable. A cet effet, et ne pouvant rester insensible à cette situation, le ministère de la Jeunesse et des Sports a fait de la formation depuis 2009, «l’une des priorités» de sa politique de développement du sport en mettant en place un processus de prise en charge des jeunes et de développement des performances sportives. Le DGS au sein du cabinet ministériel a indiqué que sur l’ensemble du territoire national, il a été ouvert 643 classes de sport-études dans 289 établissements scolaires au profit d’environ 16 000 élèves. Il y a eu également la création de quatre écoles nationales spécialisées. Il s’agit de l’ENS de Blida, spécialisée dans les sports équestres, d’Alger-Plage pour les sports subaquatiques et de Sidi- Moussa pour le football, ainsi que celle implantée dans la wilaya de Sétif qui regroupera l’ensemble des autres disciplines sportives. La création des écoles de sport-études va donc aider les élèves motivés pour la pratique sportive intensive à poursuivre une scolarité dans de bonnes conditions. Cette option peut apporter une solution réaliste à la performance sportive, car en intégrant un temps important de pratique sportive dans le cadre de l’école, elle offre la possibilité aux élèves de valoriser leurs talents physiques et d’établir des liens entre une activité de prédilection et les cours de formation. Il s’agit donc de former des athlètes de bon niveau qui pourraient être mis à la disposition des fédérations et des clubs sportifs. L’enjeu essentiel est de garder en «amitié avec l’école», et dans des conditions suffisantes de réussite, des jeunes à qui une scolarité classique n’offre pas assez de possibilités de mouvements et d’engagement physique. Il faut tout de même souligner que le niveau de performance maximale ne peut être atteint dans le sport de haut niveau que si les bases nécessaires ont été acquises préalablement à l’enfance et à l’adolescence (Weineck 1997), donc la réussite de cette politique de développement du sport exige des conditions d’encadrement sur le plan sportif appropriées à tous les niveaux avec la mise en place d’un dispositif de suivi et de recyclage permanant de l’encadrement technique. C’est par la création des structures sport-études que la promotion des jeunes talents sportifs pourra être optimisée. Seulement, il est fort recommandé de créer une cellule de coordination des centres de formation et les instances fédérales afin de former une entité qui propose aux sportifs talentueux des conditions privilégiées pour réaliser des performances de haut niveau tout en gardant intactes les chances de réussite pour leur formation scolaire et professionnelle. Un retour à une scolarité traditionnelle à n’importe quel moment du cursus est garanti. Du côte des fédérations sportives, ceci implique : Une structure fédérale de haute qualité axée sur la promotion de jeunes talents (détection, sélection, formation), des méthodes d’entraînement appropriées (volume et qualité d’entraînement adapté, compétitions adaptées à l’âge des jeunes athlètes), préparation physique et motrice générale pour tous les jeunes athlètes, une planification et coordination des programmes grâce à une bonne communication entre tous les intervenants (entraîneurs de club, entraîneurs fédéraux, enseignants d’EPS, préparateurs physiques, kinés, médecins…). Enfin, ayant compris l’importance du sport dans notre pays, nous considérons le dispositif sport-études comme une renaissance des nouvelles classes. Ce projet mettra en valeur les talents sportifs, les enseignants, les entraîneurs, les associations et, surtout, l’Etat. C’est la raison pour laquelle le programme annoncé sport-études est définitivement positif pour la société sur tous les plans. Références : Farida Larbi, elmoudjahid.com Etude sur la formation des jeunes sportifs de haut niveau en Europe, Commission européenne, 2008 Fédération de l’enseignement secondaire catholique Bruxelles. Sports Schools, ein intern. Vergleich unter Einbeziehung von zehn Ländern, S. Radke/F.Coalter, 2007 Verbundsysteme Leistungssport – Schule, Klaus Rost, 2002. Z. B. S.
*Chef de projet : Laboratoire de technologie de l’entraînement sportif ENS/STS Dély Ibrahim experte MJS zakisaliha@yahoo.fr Source de cet article : http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/09/12/article.php?sid=139002&cid=5
12 septembre 2012
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