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Rentrée scolaire : souvenirs, souvenirs Par Sarah Raymouche

8 septembre 2012

Contributions

Soirmagazine : ENQUÊTE-TÉMOIGNAGESIndélébile est le premier jour de classe. Entre l’angoisse, la soif de la découverte et la peur de franchir la porte des grands, cette journée marque l’esprit. Elle est gravée à jamais dans la mémoire. Dans cette enquête-témoignages, les aînés et les plus jeunes partagent leurs souvenirs.

Ghania, 57 ans : «Je ne savais pas que j’avais un deuxième prénom»
A l’évocation de son premier jour d’école, Ghania en a gardé un souvenir des plus originaux. Elle a fait la découverte de son véritable prénom. «Je me rappelle qu’on m’avait appelé dans la cour de l’école pour rejoindre ma classe. L’enseignante appelait Tassadit et je ne répondais pas. A la fin, je suis restée seule dans la cour, et là j’ai réalisé que j’étais inscrite en tant que Tassadit et non pas Ghania. Je me rappelle des sourires et des phrases rassurantes que m’adressait l’enseignante. Sur le moment, je ne comprenais pas ce qu’elle me disait, mais par la suite et avec le temps, je saisissais qu’elle m’expliquait la différence entre le prénom et un surnom. C’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas dans une classe d’école. Pour moi, c’était un moment fort émouvant, plein de tendresse, du fait qu’on ne m’a pas bousculée. Un moment aussi de découverte d’une partie de mon identité.»


Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/09/08/article.php?sid=138827&cid=52


Nassima, 36 ans : «J’étais sûre de moi et je ne comprenais pas pourquoi les autres pleuraient»
La plus jeune de la fratrie, Nassima, attendait avec joie et impatience la rentrée des classes. «Le fait d’être la seule à la maison à ne pas avoir de devoirs ou de cahiers entre les mains, me diminuait. Je voyais mes frères et sœurs partir le matin à l’école contents et souriants. Je voulais vite partager ces moments», relève Nassima, qui au fil du cursus universitaire a entrepris une carrière dans le milieu juridique. «Enfin, le jour tant attendu est arrivé. Ma mère m’a accompagnée. Nous sommes arrivées à l’école et je voyais beaucoup d’enfants pleurer. Je ne comprenais pas et je trouvais cela anormal. Je me disais : comment ne voulaient-ils pas apprendre à lire et à écrire ? En posant la question à ma maman, je me souviens très bien de sa réponse : «Il y a des enfants qui veulent rester avec leur maman. J’ai trouvé cela encore plus bizarre», souligne cette juriste en riant. Et d’ajouter : «Manque de pot, une fille qui devait partager ma table ne cessait de sangloter. Elle voulait rentrer chez elle. Cela me gênait considérablement et je voulais à tout prix changer de place. Je voulais partager ma table avec une camarade ayant le même état d’esprit que le mien : fière d’être à l’école.»


Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/09/08/article.php?sid=138827&cid=52


Meriem, 30 ans : «Les conseils de mes parents résonnaient dans ma tête»
A l’évocation du premier jour de classe, Meriem est tout sourire : «Je me rappelle de la grande cour d’école et de la main confiante de mon papa. Je me revois devant les escaliers menant vers la salle de classe. Mes nattes qui me tombaient sur les épaules et l’étiquette portant mon nom et prénom sur mon pull jaune. C’est incroyable comment j’ai pu retenir ces petits détails. Il y a aussi ce sentiment d’être un peu perdue et je me rappelle cette petite chaleur qui me montait à la gorge, c’était en fait la peur. Je me souviens aussi que je ressassais dans ma tête les conseils de mon papa et de ma maman. Mon papa qui répétait sans cesse qu’il fallait être sage et écouter la maîtresse. Ma maman, de son côté, me rappelant qu’il ne fallait pas pleurer. Je me vois ensuite monter les escaliers me dirigeant vers la salle de classe où déjà des élèves ont pris place. Certains étaient déjà turbulents. Ce que je trouvais inconcevable en pensant aux instructions de mes parents. J’ai tenté de m’asseoir à la première table comme papa me l’a dit, mais c’était sans succès. Elle était déjà réservée. J’apprendrais au fil du temps qu’elle était destinée à la fille d’une maîtresse.»


Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/09/08/article.php?sid=138827&cid=52


Madjid, 52 ans : «Je me suis enfui de l’école au moment de la récréation»
Pour sa première journée à l’école, Madjid, cadre du top management dans une entreprise privée, a cumulé plusieurs points faisant de cette journée une journée des plus anecdotiques. «J’avais 7 ans lorsque je suis entré à l’école et je ne connaissais pas un mot en arabe ou en français. Je ne connaissais que le kabyle. Mon père était émigré en France et mon grand-père nous avait tous rapatriés de Tizi-Ouzou vers Alger. Cela faisait beaucoup de changements pour moi. En quelques mois, j’ai vu mon environnement transformé : des champs et des oiseaux, je me suis retrouvé en plein centre-ville avec du monde autour et des bâtiments», se rappelle Madjid avec nostalgie. «Je n’ai pas pleuré lorsque mon grand-père m’a pris la main et m’a planté dans la cour avant de tourner les talons. Heureusement, pour moi, que l’école ne se trouvait pas loin de la maison. Mais à la récréation, j’ai vu la porte ouverte et, sans réfléchir, j’ai couru et je me suis dirigé directement vers la maison. Ma mère n’a rien compris en me voyant sur le palier», se rappelle-t-il en riant. Madjid reprend son récit, en souriant : «Au fil des jours, je me suis familiarisé avec la langue et j’ai commencé à apprendre des mots en arabe que j’utilisais mal. Mais peu importe, l’essentiel était de pouvoir communiquer. Je me suis habitué à mon tablier bleu et à la prise des vitamines dans un tube. Je me rappelle aussi des paquets de fournitures scolaires qu’on nous donnait, du bol de lait chaud que tous les élèves prenaient comme goûter juste avant de sortir de la classe à 16 heures.» Pour Madjid, les souvenirs de ses premières années de classe sont intarissables…


À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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