Mohamed Benchicou, ancien directeur du Matin et écrivain, vient de publier son nouvel ouvrage : La parfumeuse, la vie occultée de madame Messali El Hadj, qui devrait sortir avant le 5 juillet en Algérie. Dans cet entretien, l’auteur revient sur le personnage d’Émilie Busquant, épouse de Messali El Hadj, qu’il décrit comme l’une des principales figures du mouvement national au début du vingtième siècle….
Comment avez-vous découvert ce personnage que personne ne semble connaître en Algérie ?
C’est un personnage qui ne se découvre que par hasard. C’est comme une pièce de cuisine qu’on perd et qu’on retrouve à l’occasion d’un déménagement. C’est grâce au personnage central duMensonge de Dieu [le dernier roman de Benchicou, NDLR], incarcéré à la prison d’El Harrach avec Messali El Hadj et toute la direction du PPA (Parti populaire algérien) que je me suis intéressé à Émilie Busquant. Une femme qui était réellement enfouie sous les décombres de l’oubli.
C’est sidérant ! Il n’y a aucun personnage aussi central dans l’Histoire algérienne ayant été, à ce point, ignoré. Personne ne connaît cette femme qui créa le drapeau algérien ; qui rédigea le premier texte fondateur de la nationalité algérienne en 1927 ; qui a « construit », au sens charpentier du terme, qui a éduqué et formé Messali El Hadj et qui dirigea le PPA durant une courte période quand la direction était en prison.
Le programme de l’Étoile nord‑africaine reposait sur un point fondamental : l’Assemblée constituante. Un point calqué de la révolution française de 1789. Les colons français ont fait pression sur Messali pour qu’il abandonne. Et à chaque fois, sa femme refusait. Les détenus de Lambèse l’ont même surnommée « la mère du peuple algérien ».
Comment avez-vous pu obtenir de la documentation pour écrire ce livre ?
Il n’y a que deux femmes universitaires qui se sont intéressées à ce personnage. J’ai aussi interrogé sa fille, Jennina, son gendre et son petit‑fils, Chakib Belkalafat. Au début, je n’arrivais pas à arracher beaucoup de choses à sa fille. J’ai compris qu’on ne peut pas réhabiliter sa mère sans nuire à son père. Réhabiliter Émilie c’est diminuer automatiquement de Messali. Mais elle a eu le courage de parler, d’expliquer et d’aller jusqu’au bout.
Comment expliquez-vous cet ostracisme ?
Cet ostracisme renseigne sur le nombre de contrevérités qu’il y a dans l’histoire (algérienne). Sa version actuelle ne pouvait citer Émilie Busquant pour plusieurs raisons.
La première est simple. Faire oublier ce personnage, c’est faire oublier tout un pan de l’Histoire de notre pays. Le réhabiliter, c’est mettre la lumière sur cette période qui n’est pas enseignée et au cours de laquelle tout s’est joué. C’est que la femme de Messali El Hadj a toujours lutté pour maintenir le mot d’ordre de l’indépendance dans le programme du mouvement national. Un mot d’ordre qui n’était pas porté par l’élite algérienne. Les communistes, Ferhat Abbès et les oulémas étaient alors du côté de la France. L’élite algérienne, dont on se prévaut aujourd’hui, était une élite collaboratrice à l’époque. La notion d’indépendance n’existait pas. Je pense qu’il y a une stratégie de la falsification de l’Histoire. Son effacement coïncide exactement avec le virage islamisant pris par le mouvement national dès les années quarante.
La deuxième est qu’Émilie est une femme. Toutes les femmes, qui ont peu ou prou fait quelque chose, de la Kahina jusqu’à Djamila Boupacha, ont été effacées pour une raison qui me semble très simple. Réhabiliter leur combat, c’est offrir aux femmes une légitimité historique.
SOURCE
8 septembre 2012 à 2 02 33 09339
le 03/07/2012 | 14:22
tout ce qu’on peut dire, sans être contredit, est que la révolution a été faite par des lionnes et des lions (qui ont, pour la plupart, laissé leur vie), qu’elle a été dévoyé par des hyènes qui broutent depuis 1962 (au nom de la révolution, entre autres) et qui aurait pu finir aux mains d’une vermine (qui aurait brouté à la place des hyènes) en 1991 (au nom d’une certaine idée de la religion). moralité de l’histoire: l’algérie n’est toujours pas indépendante et il est tout à fait inutile de célébrer une quelconque fête de l’indépendance. quant à messali hadj, il faut faire la part des choses: il fut le premier, à travers le programme de l’étoile nord africaine, à demander l’indépendance de l’algérie quand les oulémas que certains présentent comme les pères de la révolution, fricotaient avec les communistes et le parti de ferhat abbès avec le colonialisme français. malheureusement messali n’a pas vu ou compris la dynamique de l’histoire et s’est retrouvé hors-course ou plutôt à contre courant de la révolution. le destin de messali pourrait être comparé à celui de pétain, grand vainqueur de la bataille de verdun mais collabo pendant la guerre 39-45. la collaboration de pétain avec les nazis efface t elle totalement la bravoure dans la bataille de verdun?
8 septembre 2012 à 2 02 34 09349
le 03/07/2012 | 10:35
tout historien qui se respecte et qui veut contribuer à l’écriture de l’histoire de l’algérie doit, impérativement, présenter, commenter et mettre en valeur, les prouesses politico-militaires d’un certain si kouider el mali. en effet c’est grâce au front ouvert par si kouider el mali………. au mali que l’armée coloniale a été obligée de desserrer son étau sur les aurès et sur la kabylie. autrement les moudjahidines de l’intérieur (aurès et kabylie) aurait été décimés par l’armée de fafa. donc rendons grâce à si kouider el mali et reconnaissons que ses actions, comme chef de guerre, ont été d’une importance incommensurable pour la victoire finale contre le colonialisme français. d’ailleurs fafa reconnait en si kouider el mali un vrai combattant puisqu’elle lui permet de soigner son ulcère d’estomac au « val de grâce ».