Les égouts vomissent leurs entrailles, il roule. Le ciel tonne, il roule. Des pluies torrentielles s’abattent sur la ville, il s’abrite sous le toit de sa médiocrité, distribuant des tracts promettant un printemps à venir. Pauvres de ses gosses!…S’ils avaient à choisir leur père, ils n’auraient sûrement pas opté pour une mécanique qui ne roule que pour les autres. or, comme vous le savez, nul n’a choisi ses parents… Et ça roule, les mécaniques!
L’écurie qui l’emploie, voulant tester ses performances, l’a envoyé sur d’autres circuits à la recherche de gloire, mais les concurrents, grosses cylindrées, autrement plus aguerries aux sinuosités des pistes, ont vite fait de l’éjecter hors-course et, à défaut de gloire, il n’eut que des déboires…Et ça roule, les mécaniques… L’esprit sportif, il prend le temps des réparations. C’est ainsi qu’une certaine aube, fredonnant une nouvelle ode triomphale, pensant être le seul éveillé, il s’agenouille pour donner une aubade sous la fenêtre des maîtres. Hélas, la lumière du jour, très vite, vient rappeler à ses yeux trop habitués à l’obscurité que l’aube n’est qu’éphémère. Notre aubin à l’allure défectueuse d’un cheval qui galope du train de devant et trotte du train de derrière.
5 septembre 2012
El-Guellil