Trente cinq ans après la première « réforme sportive scientifique révolutionnaire socialiste » du football algérien, on vient de nous annoncer que l’irascible Sonatrach du pétrole et autres radieuses entreprises publiques, vont nous refaire le coup du redressement scientifico-technico-managérial-décapotable . Et juridico-papa-noëlo-interstellaire pendant qu’on y sera !! . …..Déjà qu’incapables de balayer devant leur porte encombrée, les entreprises nationales elles-mêmes bancales – un bonheur ignoré des citoyens bien informés - vont, de plus, dispenser l’habiruelle éclatante expertise. Et en bonus, transmettre …leur professionnalisme « maison » au fonctionnement des associations sportives, par la même démarche déjà rendues moribondes. L’inoxydable stratégie illusoire de redressement ‘made in’ , dite du : « – par ici la sortie puisqu’on vous le dit ! » . Le toujours fatal « pas en avant « …………..
Inouï de prendre, avec tant d’inconscience et légèreté, une nouvelle fois les enfants du Bon Dieu (décomptés en Algérie concernée en millions de quidams footeux) , pour des observateurs incultes, et désormais autistes . A à un tel point de mépris ! Où il donc question de réformer, copié-collé, des associations sportives déjà réformées ( dans le sens du handicap physique irréversible) , et bien que largement victimes dans les mêmes conditions, d’une douloureuse expérience . Et la faute à pas d’chance. ! Va comprendre, même si l’élargissement et prolongements de la route moutonnière extra-muros, si l’expansion des abattoirs du ruisseau vers le centre historique d’Alger, ne constituaient pas un sacré présage en ce qui devait suivre du sport populaire : itinéraire funeste, troupeaux de moutons , dépeçage en gros !
Puisque réédition il y aura d’autorité et d’un torticolis du cortex , pourquoi ne pas faire au préalable étalage du bilan effectif de la réforme passée, de même nature , dont on prétend que le but ne visait qu’ à servir de couverture financière du sport à fonds perdus, et remplissages exutoires de stades de défoulements sociale et mal être collectif . Des ces gens sympas , naufragés à la crédulité abusée , barbotant dans les sables mouvants du marigot culturel ambiant, mais gens heureux quand même .
Par dépit ? . Masos obligés kho !
Car le bilan du tour de passe-passe audacieux de 1977 aura été désastreux. Voilà au fond, ce dont on évite de causer : depuis cette date plus jamais de réel enracinement humain local pour un organe majeur associatif (sport) pourtant d’essence populaire dominante ; plus jamais de domiciliation (association) et rayonnement géographique multi culturels dans les espaces déficitaires justement de culture , à l’abandon ; plus jamais d’implication démocratique sociale intergénérationnelle par le sport à demeure ; plus d’arrimage aux caractères véhiculaires historiques de l’association ; plus jamais de raison d’être éducative et ludique en milieu juvénile sérieusement mis en péril par des fléaux sociaux ; plus jamais aucune interaction complémentaire entre mouvements sociaux traditionnels ( scoutisme… ) en marge du beylik impotent . Plus rien du modèle attractif au service de l’enfance urbaine en manque de repaires et désemparée, piégée par le surpeuplement de la ville nouvelle et nouvelle vie urbaine de morts vivants .
Adieu le foot labellisé « algérien », mon frère !
Principalement détruits, les lieux avérés de prédilection traditionnelle de la pratique de talents (urbains) , hauts lieux , douloureusement édifiés au contexte d’une histoire exceptionnellement élaborée de société . Et bien entendu crise de dégénérescence humiliante : plus de révélation et formation de talents algériens du cru, que l’on retrouverait en démonstration comme à la parade au niveau des grands clubs et compétions étrangères de renom. ……
Dans les centres surpeuplés ce fut l’envahissement des plaies d’époque : la socialisation dans l’anarchie et dans la farniente, les délinquances précoces ont investi rapidement les espaces culturels . La survie et débrouille aidant …… Le ver parasite dans le fruit, Alger en devenir sportif pérenne n’y a pas survécu. Et avec Oran , Constantine, Blida, Annaba, Saida, Guelma, …..
Voyons voir, les entreprises nationales se sont une première fois accaparées pour mieux faire , comme d’un sac abandonné sur le bas du chemin , des associations sportives jadis illustres et structurées de ces villes, villages et quartiers, visages de proue d’un tradition élevée du sport populaire algérien . Une entourloupe par un coup d’arnaque dont la légalité demeure à ce jour, douteuse. Une confiscation léonine sans que les associations mères impliquées n’aient alors dû procéder, de par elles-mêmes, à une dissolution ou passation de pouvoirs statutairement et légalement consentie ? Nous avons en mémoire ce télégramme convoquant les « directeurs administratifs des associations sportives » ( ?? postes inexistants à l’époque ) à se rendre au siège du MJS, pour y faire reddition et rendre les clés de la boutique associative . Incroyable ce genre de méthodes tribales, rétrogrades et révolues ! . Innommable un tel méfait, émanant de l’autorité publique sensée constituer un exemple de légalité et probité ! Au bout du compte, phagocytée , de l’association populaire confisquée il ne demeura plus qu’une section comme d’un ténia tenu , celle du football seniors « réformés » , ( une vingtaine de joueurs), payés grassement comme cadres de l’entreprise , dorlotés à « taper le ballon » jusqu’à retraite volontaire , foot assaillie d’une armada pléthorique de jobs fonctionnels dans des métiers absolument superflus, bon nombre douteux … .
Et voilà constitués en ASP alors , d’ici ou delà que des groupuscules de joueurs rapidement en fin de carrière, solidaires à toute épreuve , corporatistes , indécrottables joueurs prétendus performants , qui tenaient par les roubignolles de malheureux dirigeants paumés appelés à la rescousse ; dirigeants à la ramasse de l’entreprise en déperdition , puis de la « houma du racontar sportif » . Bloquant par la même progrès, formation et promotion de jeunes et tout ce qui menaçaient l’emploi des pantouflards rivés à demeure . Partant delà , une masse salariale ruineuse pour des postes d’assistance technique bidon, cuisine, chauffeurs, coursiers, la gestion administrative énorme d’un nouveau patrimoine matériel monstrueux de consommables onéreux, toujours surconsommés. …Le CRB, MCO, MCA , USMA, CSC USMAnn… étaient devenus vraiment de « clubs fermés » , patronnant à la parade démagogique, une compétition nationale d’entre « des mécaniciens, électroniciens, électriciens , pompistes footballeurs de performance » …. . Et au sens anglais du terme, des clubs à disposition d’ une nouvelle classe de membre honoraires et sympathisants , émérites comme çà , gens dans l’ennui de soi . Et qui allaient avoir un joujou, par ces ASP, pour frimer en société sur les stades publics en vue ou, sur journaux éructer leur joie de vie sociale nouvelle, en joggings siglé « ALGERIE » dans arcanes de la tribune officielle. Chemin faisant, occuper le gamin footeux du patron et des quartiers huppés, rejeton qui se faisait chi.. le week-end avec ses copines du ski nautique .Et du bord de mer d’alors …
Nos associations éclatées transformées en « Play station populo maniable » d’époque pour papis oisifs et enfants gâtés du gratin friqué , ces associations sont parvenues aux résultats que l’on sait . La pagaille humaine, dans le lucre !, la mort du foot algérien …
Une certaine presse de copinage et composite, plumitive prolixe, saisit cette opportunité, enfourcha le canasson en tête pour en faire le gagnant à toutes les courses fourrées, vu l’écurie mère et le magot en attente. Et profits induits, sinon ces laisser- pour- comptes de tous bords, par médias – marchepieds interposés , ………réalisèrent par l’entremise du foot domestiqué, livré à demeure pieds et poings liés à des intrusions du bas du dos, donc réalisèrent une entrée tonitruante dans la sphère du tout-politique et privilèges . Opportunité qui en retour assura pas mal d’avenirs depuis radieux, sur des siècles de jouissance à venir . La chance ! De ces servants révolutionnaires socialistes de la cause sportive, que demeure-t-il ? Le bilan désastreux qui traîne trente cinquante plus tard , et leurs écrits hélas comme certaines peines infâmantes, documents de presse, imprescriptibles. Bien triste réussite mensongère que cette réforme fondée sur la démagogie et la duplicité. Mais réussite personnelle sociale d’intrus il est vrai, édifiée sur l’émergence de corporatismes nauséabonds et autres clivages, professions bidons pléthoriques et fructueuses, carrières bricolées, tickets aux grands privilèges de la nomenklatura .Et plus si affinités, sinécures internationales auprès de la firme mondiale de l’auto destruction des identités remarquables et ombrageuses. L
La réforme du sport, mon frère ? …..raconte ton baratin à d’autres !!!!
Pour ce qui fut de la stratégie, la technique, la grosse feinte ( du balayeur , la poussière sous le tapis ! ) , la bonne astuce aura donc été que la première réforme du sport enfanta à escient , stratégiquement, d’un nombre impressionnant de jobs indus, nouveaux et juteux . Qui permirent de porter à bras le corps , en force surtout manipulant et impliquant l’information à profit , une nouvelle organisation destructrice du socle humain du foot associatif, singulièrement algérien . Répétons-le, trente cinq ans durant se perpétra le coup fourré ravageur avec, juste là, demain, rallonge en vue. Et réussite bien sûr. S’agit juste de savoir raconter des conneries, en accolant maux du moment à mots léthargiques en vogue.
Costauds les cousins qui se nourrissent sur la bête achevée, non ?
En attendant la troisième réforme, promise aux maraudeurs qui se pressent au portillon, jette un oeil …
Farid Talbi ,
Hommage et respect à Si Omar, Ferhat, Ami Messaoud et Kaddour et à tous ceux qui croyaient à l’avenir honorable et au génie édificateur la jeunesse algérienne. De Belcourt ou d’ailleurs….
2 septembre 2012
Farid Talbi