On prend de l’âge, on perd des ans, on gagne de l’argent, on s’embrasse ou on s’embrase, cela dépend des fêtes et des défaites. On évite le plus âgé parce qu’il sait comment qu’on s’est fait, on l’évite car c’est le mieux placé pour savoir qu’on ne s’est au fait pas encore fait. Car ses yeux et son âge nous rappelle des souvenirs qu’on a tenté d’effacer. C’est le seul qui peut, sans le dire, nous reprocher notre amnésie ingrate.
C’est ainsi que la famille devient un groupe de gens qui n’arrivent pas à communiquer mais s’interrompent très bruyamment, se font du mal mutuellement, comparent la réussite de leurs enfants comme les décors de leurs maisons et se déchirent l’héritage du « fourre-gent » qui, de toute façon les mène en un même lieu. Et voilà que La-Fa-Mi reprend en chœur, pour un instant, la même phrase : puisse Dieu le Tout Puissant l’accueillir en son Vaste Paradis. Fin de rafle le « fourre-gens » fait sa minute de silence avant que ne reprennent les heures de bruit.
2 septembre 2012
El-Guellil