Samedi, 18 Août 2012 09:50
LA CHRONIQUE DE ABDELHAKIM MEZIANI
Le titre de la présente chronique peut donner lieu à des interprétations mues par quelques hasardeux raccourcis. Mais il est bien loin des turpitudes prêtées à l’époque à une bourgeoisie d’État en panne d’imagination sociale et/ou culturelle. À La Casbah d’Alger, en ce mois d’abstinence que d’aucuns auraient voulu inhibiteur, nous avons eu droit effectivement aux plus folles nuits d’Alger. Saines celles-ci, en ce qu’elles ont été la manifestation tangible des aspirations d’une société civile conquérante.
Une société civile symbolisée par la Fondation de l’emblématique médina et l’Association des amis de La Casbah qui auront éclairé de mille feux une cité qui ne veut pas mourir. Femmes et hommes originaires des différentes régions du pays se sont donnés rendez-vous à Bab J’did pour témoigner à l’unisson des voix leur solidarité à une population de La Casbah privée de toute activité artistique et culturelle. Une population consciente qu’elle est de son statut bien que plongée dans la nuit opaque des ténèbres quand elle n’est pas maillée par les intégristes de tous bords, les commerçants de la poudre de l’initelligence.
De grands moments d’émotion et de retrouvailles, en effet, où jeunes et moins jeunes, moudjahidate et condamnés à mort, ont donné aux invités américains et espagnols présents une image rédemptrice et conquérante d’une médina qui ne veut pas abdiquer. Avec de somptueux pas de danse, Djamila Bouhired, l’icône de la Révolution nationale, en est le meilleur symbole.
Elle qui semble donner la nette impression de vouloir en découdre avec le tragique repli sur soi pour offrir un exemple édifiant de ce que sera désormais demain. De grands moments rendus possibles grâce au soutien indéfectible de deux solides représentants du capital national, Isaâd Rebrab et Azouaou Mehmel, P-DG respectivement des groupes Cevital et Algérie Télécom.
De quoi conforter celle qui avait du mal à contenir ses larmes, je voudrais parler de mon amie Fatima-Zohra Karadja dont les capacités ne semblent pas avoir été émoussées par l’érosion des temps incertains imposés par quelques appareils idéologiques d’État. Loin s’en faut ! Témoin ce magnifique projet de construction d’une maison pour l’enfance abandonnée qu’elle porte avec Houria Bouhired et le soutien du Groupe Cevital dont le P-DG a été honoré.
Dans une salle où trônent les œuvres picturales de Abderrahmane Naceur parti enveloppé dans le linceul de l’indifférence des clercs alors qu’il a été l’initiateur des maisons d’enfants des frontières et de chouhada. Tout au long des soirées musicales organisées par la Fondation Casbah dans plusieurs quartiers de la médina, Belkacem Babaci ne tarissait pas d’éloges au profit du Groupe Algérie Télécom qui n’aura ménagé aucun effort pour que Les Nuits de La Casbah soient une réussite totale. Comment ne pouvaient-elles pas l’être, ces soirées irriguées qu’elles étaient par des concerts de musique citadine que la population de La Casbah fit jadis progresser jusqu’au firmament ?
Sans oublier ces magnifiques poèmes à la gloire des effets magiques des demeures, des coutumes et d’ une qualité de vie insoupçonnable transportée le plus souvent par les merveilleuses senteurs du jasmin et du basilic, le chant sublime du chardonnet.
A. M.
zianide2@gmail.com
31 août 2012
Abdelhakim Meziani