lls ont entre six et soixante six ans. En gros, en large et en travers, la nouvelle génération, ou la précédente pas en reste, fourbue admirablement à l’exercice de la diatribe contradictoire , malhonnête, sur n’importe quel terme , avec un art consommé de la mauvaise foi, pour devoir tirer la couverture à soi, n’importe comment . Il s’agit notamment de valoriser, par le verbe acerbe, en toutes circonstances sa petite personne avisée sinon minable .Dès lors afficher désintérêt ou mépris de ce qui provient des idées de l’autre, en vue, envié . Mais encore, porter systématiquement la contradiction désobligeante à son interlocuteur, à la criée, et improviser le plus largement possible un véritable procès public en inquisition, la « tchaqlala » si chère à la tradition …..et sortir moralement vainqueur de la manipulation malhonnête du verbe et de l’exégèse. Une sacrée technique veille comme le monde. Qui aurait mise au point en maisons particulières et pensionnaires attitrées, technique souvent devenue depuis « tendance », largement pratiquée par la société de la gueuserie trop rapidement enrichie, malade ….…
Voici quelques vocables autour desquels, la technique vicelarde en question se développe :
merci … – pardon… –bonjour/bonsoir …- je sais déjà / Je comprends tout/je n’ignore rien – …j’assume/c’est moi… – C’est jamais de ma faute… – je te règle tous les problèmes… ( par sous-traitance)…………
« Merci ». - Prononcer le mot « merci » serait ,en soi déjà l’aveu d’une gratitude, de reconnaissance d’un service ou bienfait quelconque reçu, si insignifiant fut il. Or, particulièrement les jeunes d’aujourd’hui et d’autres mytho , par ego imbécile, gratuitement démesuré, éducation sociale ou fanfaronnade familiale ambiante, tentent à prouver qu’ils ne doivent rien à personne, qu’ils sont seuls artisans de leur moindre réussite personnelle. A dire « merci », ce serait affirmer gratitude et dépendance à l’égard de l’hôte, comme une faiblesse grave … Envers cet autrui de qui l’on deviendrait comme automatiquement redevable. Dès lors éducation parentale assenée, ces jeunes là se considèreraient ipso facto classés dans la catégorie des incapables de dignité , accusés de ne pas s’être démer… seuls , en la circonstance , bras cassés . A force de l’entendre dire et constaté par leurs tuteurs coincés, conscients mais impuissants ….Ces parents qui continuent à affirmer cette triste évidence, parce qu’à entretenir largement les parasites, déraisonnablement, à fonds perdus, bien au delà de l’âge ou us admis. Des vieux qui savent de quoi il en appert de l’écran de fumée sociale générale, sensé camoufler la réalité douloureuse endémique du genre.
Ce mot de bienséance, ce « Merci » , est souvent devenu pour la jeunesse, et pas seulement, le mot avéré d’un aveu d’incapacité honteuse qui déshonorerait le bénéficiaire, particulièrement devant témoins !
Tiens, une drôle d’observation à ce sujet ! Sid Ali dix sept ans à l’époque, le neveu à l’autre bizarrerie faite femme , de passage, est invité à déjeuner. Un vrai dessert-maison à la fin du repas, que tu lui proposes affectueusement. Pour ne pas avoir à compromettre une certaine dignité pense t-il, , donc répondre à ton interrogation et reconnaitre comme honteusement ( ?) de ta bonne intention gratuite , le sale gamin, bien que tenté par le dessert, va hausser ostensiblement des épaules, faire la moue simultanément et se tordant la bouche affreusement, déjà qu’il est moche . Ce qui signifie, « comme tu voudras tu agiras, à ta guise, ni chaud ni froid » , « je m’en contre fiche de ton offre dessert ! , je suis repu moi ! » . Ca, tout ce cinéma puérile pour ne pas avoir à prononcer le mot honni, « merci oui, - ou merci non » .
Quelle époque, quels gens ! A suivre ………..
Farid Talbi
23 août 2012
Farid Talbi