Personnellement, j’assume avoir applaudi publiquement à mon modeste niveau l’arrêt salutaire du processus suicidaire qui allait plonger l’Algérie dans l’abîme de l’obscurantisme pour toujours.
L’ANP s’était en grande partie appuyée sur la gigantesque marche d’Alger au lendemain du premier tour. J’étais dans cette marche que j’ai traversée de long en large et jamais il n’a fait un seul instant le doute dans ma tête que le souhait de la majorité de ses marcheurs fut autre que l’arrêt de ce processus. Le succès de cette marche a été utilisé par Aït Ahmed pour demander la poursuite du processus «démocratique » donc il y a indéniablement aussi le mérite de la société civile dans ce sauvetage. L’armée, sans l’appui de cette société, n’aurait pas réussi seule. Je continue à penser qu’il a fallu cet arrêt et si c’était à refaire je choisirais, les yeux fermés, le camp des «éradicateurs». La justice suisse poursuit aujourd’hui Nezzar, pas pour avoir arrêté le processus électoral, mais pour crime de guerre. Si en haut lieu des ordres ont été donnés pour torturer, liquider et faire disparaître, je suis d’avis que la justice doive passer, sinon il faut aussi accepter la torture de l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Si cette juridiction est fantoche et aux desseins inavoués, il faut le démontrer et non juste le déclarer, nous pourrions alors nous mobiliser largement, non pour soutenir un homme mais pour exiger que l’on ne se mêle pas de nos affaires. Question de souveraineté.
Le sculpteur Graïne
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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/08/22/article.php?sid=138163&cid=41
22 août 2012
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