A Paris, sa dernière copine Roberte , une bretonne -de loin çà- va-, s’est tirée avec le tunisien équivoque Zoheir . Un clando, dit « fleur de jasmin fanée » , qui se fichait du khol pailleté bleu à l’œil droit, borgne de l’autre , et qui portait des talonnettes dorées. De quoi rendre Larbi curieux , habituellement méfiant avec ces invités du bled au sens géographique trop large du terme, trop polis, trop prévenants , trop larmoyants , trop frontaliers qui avaient trouvé – les salauds - le truc avec les anciennes, encore bonnes femmes des autres : se la jouer recto l’étalon en rut , ou verso frangin ‘trans’ persécuté .
Larbi dans le contexte ? A voulu faire dans l’humanitaire post ramadhan , lui de BBA , qui dans la situation de ces cousins débordants, qui ne sortaient jamais la main de la poche profonde du futal pour faire peur . Ou au prétexte de réchauffer une contraction rhumatismale , logée à l’étroit dans le squat du futal . Et en face de Larbi le guerrier , ce drôle de Zoheir . Faire gaffe à lui ! un fiché dans le douar pour être un sacré laboureur tous terrains …. . Comme quoi t’as beau être , comme Larbi respectueusement avoir été un ancien éleveur de poulettes de macadam et releveur de compteurs su trottoirs , il y aura toujours un blédard , équivoque, pour tenter de te jouer dans le dos au remplaçant , à la séance décisive de tirs aux buts, dans tes propres dix huit mètres. La bretonne pensait , elle, que le jeune tunisien, réversible, avait en réalité un besoin vital de double tendresse tardive bien profonde . D’ailleurs Zoheir appelait Roberte « maman ! » la vieille blondasse décolorée, jouant au pauvre rescapé du Titanic , effrayé de dormir tout seul sous la couette. Et c’est là que le bât allait blesser : Larbi naïf devenait « papa », le temps d’un abordage traitre de derrière la confiance de sa vieille bretonne . Et enfin , en plein public Zoheir interpelait notre Bordjien, à haute voix « Y a cheikh ! ! » ( Oh le vieux !!!) , si tu vois arriver le coup de pied de l’âne !! Fatal la traîtrise.
Je te le confirme. Les jeunes de maintenant admirablement instruits , à l’image de leur maître de conscience d’école officielle définitivement primaire, le lui rendraient bien, mais en perfidie avec intérêts constants ! .
Autre mauvaise nouvelle pour Larbi : la réouverture estivale de la chasse aux pigeons déjà plumés . Tu auras deviné, il s’agit encore de la flambée régulière des prix, spécialement dirigée par la compagnie unique , sur le peuplement du peuple migrateur algérien et descendance « d’origine » , ces exilés en terre hostile, mais toujours nostalgiques du bled . Le temps d’un voyage aérien par an , en avant goût du plat de résistance de retrouvailles traditionnelles , également en inflation constante, et pas qu’en émotion pardi !. Larbi compte pourtant parmi les émigrés favorisés avec ses 1300 euros de pension, dont 820 pour loyer et charges .Sans compter mutuelle médicale, dépassements honoraires soins spécialisés, transports, hygiène…..Et dont le compteurs eau, électricité, gaz individuels, demeurent hélas inaccessibles aux usagers habiles …. Usagers qui pointent aux restos du cœur, les crédits ruineux, la gratte sociale, la fripe, les fins de marchés, la co location humiliante. La vérité vraie, la situation générale !
Restent plus que les yeux avec ou sans cataracte pour chialer ! Ne pas confondre « émigrés » et descendants « d’origine », avec les autres récents, du marchepieds, provenus de la confusion utile , des situations d’opportunité souriant aux audacieux , contrefaits de partout . Situation extraordinaires, douillettes, de rente, sinécure, planques dispensées, parait-il, par une curieuse et bien généreuse providence, discrète, qui prend toujours sa source d’un douar de prédilection, prolongé à des branchements d’un tout-à-l’égout traversant Alger . Et dans ce cas, avec de ramifications aux berges de Seine .
Le truc de la contrefaçon organisée ? prétendre à un héritage des fromages nationaux réservés de la culture, la politique, « la représentation nationale », et par là investir des gisements inouïs d’emplois crées pour , stratégiques, hautement rémunérés à discrétion . Pour l’achat d’un billet d’avion par an , Larbi entretien le coût de lignes régulières de tout un monde tribal parasite, en maraude incessante sur douze mois , dilapidateurs . Et l’autre monde des gratos, celui des « ex » ( enfants, cousins, belles familles, retraités, voisins de la cuisse gauche ….) et « futurs –ex » inoxydables de la Compagnie . Faveurs courant deux cent cinquante générations successives ou collatérales plus tôt ou plus tard au premier et premiere pistonnés . Tant mieux pour ces gens là vernis que cette bénédiction, mais pas que Larbi paie pour le bien-être dispendieux des autres , sans savoir pourquoi cette peine !
La soir tombé lui aussi, Roberte rejoignait, confuse et repentante ( ou repentie) , Larbi dans la solitude héroïque du repaire bestial de nuit de l’homme, le vrai . Et d’attaque le cousin !
Roberte , pathétique ajoutait : « Rien à craindre Larbi mon pigeon, Zoheir le petit tunisois cet enfant déjà paumé , aurait perdu dans la traversée « harraga » , sur un radeau de l’infortune dénommé « le jasmin fleuri » , ses bijoux de famille ! »
Et Larbi de B.B. Arreridj de maugréer : » Pauvre gosse » , la larme à l’oeil heureusement borgne .
Farid Talbi
20 août 2012 à 20 08 12 08128
J’ai adorer vous lire! Merci beaucoup!
19 août 2013 à 14 02 59 08598
Merci avec retard de votre merci !
Je pense que l’auto dérision, le pamphlet constituent aussi une forme de thérapeutique sociale .
Avec le mérite de la gouaille populaire,la déconne !
UN vrai exercice de sagacité , sans autre prétention que d’égratiner les comateux .
F/T