«LE DUR ET INVRAISEMBLABLE PARCOURS D’UN COMBATTANT», (MÉMOIRES ET TÉMOIGNAGE) D’AÏT MEHDI MOHAMED AMOKRANE SUR LA GUERRE DE LIBÉRATION NATIONALE VIENT DE PARAITRE AUX ÉDITIONS RAFAR. RÉCIT D’UN ACTEUR DE LA LUTTE ARMÉE POUR L’INDÉPENDANCE DE L’ALGÉRIE ÉCRIT AVEC LE CONCOURS DE NOTRE CONFRÈRE AÏT MOUHOUB MUSTAPHA.
Le témoignage du lieutenant de l’Armée de libération nationale (ALN), Mokrane Aït Mehdi constitue, lit-on dans le prologue d’Aït Mouhoub «un instrument d’une importance inestimable». D’abord pour «les historiens avides de sources fiables pour approcher la vérité des faits historiques» dont celle ayant trait à la wilaya III, région qui a abrité le Congrès de la Soummam. La sortie du livre coïncidant avec la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie rappelle pertinemment l’importance de la sauvegarde et la transmission de la mémoire par l’écriture des acteurs et actrices de l’histoire du mouvement de Libération nationale. Le témoignage d’Aït M Mohamed Amokrane, dans un des chapîtres sur la traversée de la ligne Morice, illustre la valeur historique du récit de Si Mokrane. Il est question de la nuit du 28 au 29 avril 1958, plus connu par «La bataille de Souk Ahras» au cours de laquelle «620 moudjahidine trouvèrent la mort, dont 120 sur les 150 affectés à la wilaya III». Durant cette même nuit, cette unité de l’ALN, que le sous-lieutenant Ben Messabih, originaire de Mascara, compagnon de Si Mokrane «trouva la mort». Aussi c’est au cours de cette nuit qualifiée par Aït Mouhoub «de véritable boucherie» que «les deux officiers déserteurs de l’armée française ont émis le vœu de rentrer en Algérie et de participer à l’effort de de la guerre menée par le peuple algérien en wilaya III» en prenant connaissance des pratiques barbares perpétrées par l’armée française, à l’intérieur du pays et «d’une guerre disproportionnée, menée par les Algériens contre la quatrième puissance militaire de l’Otan», souligne-t-on. Si Mokrane est natif de Draâ El Mizan le 23 mars 1931. Il fut arrêté le 14 septembre 1957 dans ce qui est connu «l’Affaire des officiers algériens», et incarcéré à la Maison d’arrêt de Fresnes à Paris jusqu’à janvier 1958. Après qu’il ait regagné la Tunisie après sa deuxième évasion en mars 1958, Si Mokrane a pris part à la Bataille de Souk Ahras. Après l’indépendance, Si Mokrane intégra les rangs de la Gendarmerie nationale.Il fut le fondateur de l’école de la Gendarmerie nationale de Sidi Bel-Abbès, baptisée au nom du martyr Ben Messabih. Il a été notamment commandant du groupement régional de l’Est, Constantine. Décédé en juin 2011, Si Mokrane, en étant un valeureux combattant durant la guerre de libération a contribué à l’édification de l’Algérie indépendante. Par son récit contenu dans le livre en question, le défunt Si Mokrane a apporté aussi son édifice dans la sauvegarde de la mémoire collective pour mieux appréhender nos lendemains.
11 août 2012
Histoire