Le beauf’, celui-là qui a étudié devenant paradoxalement enseignant en vue d’émerger de la misère sociale pour retomber fatalement de plus belle , par addiction, dans la misère mentale, le beauf’ du village pentu avait cette sale habitude de profiter des salamalecs de circonstance ou cérémonies de famille, pour afficher, à la ronde, une prétendue supériorité humaine sur les autres. Par ‘’les autres’’ entendre les proches ou non qui pourraient, eux sensiblement ménagés du mauvais sort, avoir été témoins de l’état bien pitoyable de la situation familiale du beauf’, avant sa sortie exceptionnelle du naufrage. Pour le beauf’, mariages, fiançailles, rencontres inopinées, tout était bon à prendre pour démontrer de façon ostentatoire, offensante et de mauvais goût, sa réussite personnelle. Désaxé, balourd le pauvre type !
Donc, le beauf’ celui là qui avait étudié pour gratter une reconnaissance sociale comme d’un statut méritoire particulier, adore surtout humilier ses hôtes mis à portée de main, ou plus tôt de griffes à l’occasion. C’est sa manière à lui de domination et de jouissance de la vie à vivre avec les autres. Il te proposera à un invité le gîte passager d’une soirée, mais lui offrira une paillasse dans le réduit d’un placard aveugle pour y passer la nuit. Selon lui ‘’ la chambre d’amis’’. Pour ajouter à la méchanceté. Faut comprendre que le bled du beauf’ n’offre rien d’autre comme occupation que la médisance, la manipulation, l’arnaque d’autrui pour subsister au dessus de son ’ordinaire contemplatif d’une indigence pitoyable. Et depuis le temps, sport de prédilection, on est parvenu à pratiquer dans l’excellence le coup fourré, sans vergogne. Mais encore, tout ce monde au rebut s’est reconstruit autour de mythes, divagations avantageuses, racontars abracadabrantesques.
Bien que partout ailleurs une telle misère si profondément ancrée , constituerait inexorablement une mère de tous les vices , ici tout les villageois se sont entendus pour affirmer en chœur que, la simple négation de l’évidence suffisait à affirmer son inexistence et , à la suite celles de nos vices rédhibitoires . Il y allait, il y va de la bonne réputation du village pentu en équilibre précaire au – dessus de la vallée de l’Oued Tari ! . Incroyable exploit collectif que ce numéro mensonger d’un ensemble d’illusionnistes solidaires, pourtant ennemis intimes et cruels les uns des autres dans le cadre le plus lointain de la vie ancestrale, et plus proche de voisinage !
Réussir sa vie par les études, dans le cas du beauf’, est un drame humain patent lié à un constat plus grave, global, un échec de société.
Transmis à sa majesté ‘’Société’’ et consorts , sans A.R au cas où….
Voilà le pourquoi du comment, la généalogie et la famille du beauf’ comme celles de tous ses co- villageois, est toujours colorisée et surréaliste .
Hilarant le tableau !
A suivre …..
Farid Talbi
8 août 2012
Farid Talbi