Mira Ventos est le premier roman de Maï-Do Hamisultane. Cette jeune auteure est la petite fille de Josiane Lehlou. Apparemment, elle marche sur les traces de sa grand-mère.
Maï-Do vit actuellement à Nice. Elle a fait des études de médecine et a déjà publié des poèmes dans un quotidien marocain. Mira Ventos (face au vent, en espagnol) est le nom de la maison où l’auteure a passé son enfance, à Casablanca, au Maroc. «Sa fontaine en zelliges qui chantonne. Le bruit de l’eau. Le vert. Les verts. Le blanc. Les arbres centenaires aux notes de couleurs variées. Les palmiers immenses d’un autre siècle. La haie d’hibiscus toujours fleuris. Les rosiers qui exhalent. Les gueules de loup qui pincées amusent… » P22 Mais Mira Ventos bascule soudain dans l’horreur. Cette résidence paisible est le théâtre d’un meurtre. Celui du grand-père de Maï-Do, médecin de son état. L’auteure est alors âgée d’une dizaine d’années. Toute la trame de ce roman repose sur cette nuit fatidique où la vie de la fillette a basculé dans l’horreur. Cette maison familiale, qui a abrité tant de bonheur, de rires et de joie et qui réunissait tout le gotha des artistes et intellectuels marocains, devient sordide. Les souvenirs de ce drame remontent à la surface : la trahison de Hassan le jardinier et de Fatima la bonne, complices de cet assassinat, la reconstitution du crime par les policiers, les gros titres de la presse marocaine, la curiosité malsaine des gens, l’ouverture du procès… «…Ils ont pénétré dans la maison. Ils ont tout saccagé. Ils ont pris le buste de Juba II qui trônait dans le hall d’entrée… Pépé, alarmé par le vacarme, a descendu les escaliers. Hassan, qui était déjà monté à l’étage, a frappé la tête de pépé avec le bronze «du christ». C’est ainsi que l’on a retrouvé, à côté du corps de mon grand-père, le buste plein de sang de Juba II, roi de Maurétanie. » P82. Après le procès, Mira Ventos est vendue. Maï-Do quitte le Maroc avec sa mère et sa grand-mère. L’auteure nous entraîne dans sa nouvelle vie en France. Elle nous confie ses amours contrariées avec Victor dont elle tombe éperdument amoureuse mais qui l’a quittée, l’obligeant à avorter. 20 ans après le drame, Maï- Do Hamisultane repart à Casablanca… Le souvenir de Mira Ventos l’a hantera pour toujours.
Sabrinal
Mira Ventos, Maï-Do Hamisultane, éditions Dalimen, 2012, 133P.
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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/08/06/article.php?sid=137570&cid=16
6 août 2012
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