Dans mon enfance, on les nommait «clochards», personnes qui, en règle générale, avaient choisi de se mettre en dehors de la société, de se tenir à l’écart de leurs semblables et vivotaient de-ci de-là. Aujourd’hui, nous rencontrons beaucoup plus souvent une clochardisation subie, une société rejetant certains de ses constituants dans une non-vie incertaine.
Mais ceci dit, savez-vous pourquoi on appelle ces exclus des clochards ?
Il se trouve qu’au Moyen Âge, à la fin des marchés, on sonnait la cloche qui était le signal pour les pauvres qu’ils pouvaient venir glaner les invendus, les fruits plus très frais, les légumes flétris. Ceux qui répondaient à ce signal étaient, de manière méprisante, appelés des clochards.
Finalement, peu de chose a changé depuis.
Hier, avant le passage du camion de ramassage des ordures dans cette rue-marché quotidien, une meute d’enfants et de femmes, courbés nez sur l’asphalte dégueulasse, s’arrachaient les légumes pourris et les fruits piqués jetés par les «légumiers» en fin de journée. Alors clochard ? Non, ce sont des pauvres. Ceux qui ont honte de tendre la main.
4 août 2012
El-Guellil