Le mardi 22 avril 1958, baptisé par la suite « Mardi du deuil », les habitants de Nemours furent surpris par l’assaut des paramilitaires dressant un barrage sur la route qui mène au quartier de Sidi Amar plus précisément devant le Château Llabador du nom de l’ancienne demeure de George Llabador, frère de l’ancien maire de Nemours Octave Llabador, devenue le quartier général du DBFM.
Les habitants de cette petite ville sont majoritairement partisans du militantisme; Le commandant du barrage avait en sa possession une liste où figuraient les noms des civils à abattre. Avec la complicité de quelques indicateurs harkis, il est parvenu à arrêter toutes les personnes de la « liste Noire ».
Si Abdelkader BAOUCH possédait un petit magasin de textile situé au centre de la ville. Comme à son habitude, chaque soir après la fermeture de sa boutique, il faisait sa tournée quotidienne au marché couvert de Nemours, où il s’approvisionnait le plus souvent ; un marché qui animait toute les ruelles environnantes. Ce jour-là, il sortait du marché, pour aller rejoindre son domicile via la rue Gambetta qui se termine sur la rue de la Marine, elle-même menant tant vers le port que vers le quartier de Sidi Amar, ou il résidait. Si Abdelkader cheminait ainsi quand, mû par un réflexe, il ralentit et hésita à avancer, mais il se retrouva bientôt face aux soldats et à leur officier qui lui dit sur un temps froid : » bienvenue, père de fellagas » faisant ainsi allusion à ses trois fils partisans et fidèles au mouvement révolutionnaire. Deux de ses enfants étaient en effet au maquis, et le troisième se trouvait prisonier en France. Son fils aîné Mohamed dit si Tahar, fut sollicité à maintes reprises pour coopérer avec les autorités françaises, mais celui-ci préféra rejoindre le maquis. Si Abdelkader s’est donc retrouvé cerné par les soldats et fut fait prisonnier ainsi que plusieurs personnes de tous âges sans aucun motif et d’une façon tout à fait arbitraire. Les mains ligotées derrière le dos, têtes cagoulées, ils furent dirigés ensuite vers le Château Llabador.
A l’aube du 22 avril 1958 , alors que le jour n’était pas encore levé, les habitants virent arriver les camions militaires, destinés à transporter les prisonniers, victimes innocentes, dans un lieu isolé de la ville appelé « Takka » petite plaine située à l’entrée de Nemours, pour les passer par les armes.
Arrivés à « Takka » ils furent descendus des camions brutalement, puis furent alignés côte à côte. Si Abdelkader regarda avec dignité ses deux cousins Amar et Mostefa, ainsi que ses autres camarades, en leurs insufflant du courage et leur rappelant qu’il n ‘y avait qu’une seule mort et qu’une seule « Chahada ». Et ces hommes martyrisés et torturés furent fusillés sans autre forme de procès.
Alors que les deux rangs se sont mis face à face, le peleton d’éxécution d’un côté fusil sur l’épaule en direction de leur cible, le doigt sur la gâchette, l’oreille a l’écoute de l’ordre de l’éxécution, l’ordre pour commettre le crime sur les seize citoyens civils. Avant l’exécution le nommé Bachir Ould Si Ben Kaddour fut retiré du groupe puis relâché, sur ordre du commandant de l’opération, et au même moment il donna l’ordre de tirer sur les quinze innocents qui restaient.
Les corps des quinze « Chahids » étaient criblés de balles et déchiquetés, étalés sur le sol, tandis que leurs âmes montèrent au ciel vers une vie éternelle, laissant leurs noms inscrits en rouge sur la liste des martyrs.
•Abdi Mostefa : né le 22/12/1914
•Arbane Mohamed : né en 1891
•Beouche Abdelkader : né le 03/06/1895
•Baouch Amar : né en 1905
•Bahri Benamar Belkacem : né le 28/12/1920
•Chetti Abdelkader : né en 1936
•El Bachir Ali : né le 04/04/1920
•El Bachir Mohamed : né le 28/05/1932
•Hammou Khatir : né en 1936
•Khiar Abdelkader : né le 15/04/1925
•Larbi Mohamed El Hadj : né le 28/06/1904
•Moulay Hadj Ahmed : né le 02/10/1909
•Moussaoui Ahmed : né le 02/02/1906
•Nemich Mohamed : né le 18/10/1929
Au lever du soleil, Bachir Ould Si Benkadour arriva à Sidi Amar pour annoncer la mauvaise nouvelle aux gens du village, a peine arrivé à son domicile, des cris et des hurlements se firent entendre, les femmes l’accueillirent avec des pleurs en se griffant leurs visages, tantôt en lancant des « youyous » et tantôt en récriant « allahou akbar ». Toutes les femmes se précipitèrent sur les lieux de l’exécution afin d’identifier les corps de leurs maris, fils ou frères. Elles étaient accompagnées par des jeunes et des vieux, qui habitaient les « dechras » voisines, pour les aider à transporter les corps. Malheureusement l’armée s’est opposée en les empêchant de prendre leurs morts, qui sont restés exposés toute la journée jusqu’au coucher du soleil, ce n’est qu’après l’intervention du nommé Ghrissi Slimane, qui avait des relations d’amitié avec les autorités françaises. Ce dernier leur demanda de mettre à sa disposition un tracteur avec benne, afin de transporter les corps au cimetière de Sidi Amar. C’est avec ces méthodes barbares que le colonialisme français transgressait les lois des citoyens, et violait les libertés collectives et individuelles en commettant des massacres (tortures, humiliations, tueries). Le comportement du colonialisme a prouvé la présence d’un programme bien tracé et planifié, exécuté par des troupes militaires spéciales appelées par des noms odieux tel que (infanterie de la mort) (commandos de l’enfer) et d’autres troupes parmi lesquelles, elle se sont spécialisées dans l’art de tuer des innocents.
http://www.reflexiondz.net
9 décembre 2012 à 13 01 45 124512
il se passé beaucoup plus a Ghazaouet
on a raconté 1/ 10 éme ce que se passé
il vaux mieux consulter les viterants