Malakoff c’était hier, sous l’occupation française de l’Algérie. Aujourd’hui Oued sly petite commune à vocation agricole. Terre des riches cultures maraîchères et surtout des agrumicoles.
Je me rappelle encore de cette journée où je fus accompagné moi et mon cousin Missoum par aami Abed, à l’école coranique mitoyenne du cycliste latouman, chez cheikh Bouziane, pour apprendre à lire et à écrire le coran .Nous étions debout moi et mon cousin, tenu par la main de aami abed, devant le cheikh avec qui le chahid discutait pour notre prise en charge.
A cet effet s’adressant au cheikh du djemaa , il dira à mon intention que celui-ci , son père est emprisonné et qu’il n’a pas les moyens de te payer , accepte le et Allah te payeras , quant à l’autre il pourra te payer ton du mensuellement .Ce sont les derniers souvenirs que je retiens de cet homme, bon et modeste .Qui nous a toujours assisté dans ces moments durs, lorsque mon père était emprisonné. Et puis les événements se sont précipités. Lorsqu’un jour, le soir, lorsque la nuit a commencée à tomber, aami Abed est rentré à la maison au milieu de la cour haletant et le sang dégoulinant de son pieds sous le regard surpris de sa femme, de ma tante et de ma mère et de tous les enfants qui étaient dans la cour. Alors, aidée par toute la famille le blessé fut introduit dans sa chambre pour recevoir les premiers soins. Et j’ai vu ma tante et les autres courir dans tous les sens pour porter assistance à ce membre de notre famille qui avait le pied ensanglanté. Et j’ai vu qu’ils ont ramené une grande bassine avec de l’eau chaude sûrement pour laver la plaie du blessé. Le mari à ma tante quant à lui était sorti dehors avec un balai de doum, pour cacher les traces visibles de sang devant notre demeure. Toute la nuit nos trois familles sont restées éveillées et silencieuses au chevet de aami Abed. Ils parlaient à voix basse et se chuchoter à l’oreille des choses incompréhensibles pour moi et ils évitaient que nous les entendions. Le lendemain matin à mon réveil, j’ai appris que aami Abed n’était plus là et qu’il était parti. Sa place dans la chambre était vide.
J’ai demandé à ma mère. Où est aami Abed ? Ma mère m’a répondu qu’il était parti très loin ! Et devant mon insistance, elle m’a prit dans un coin pour me dire un secret que je ne devais pas raconter dehors, aux autres enfants sinon nous aurions des ennuis avec « el-aasker «.
Et ce n’est qu’après que j’ai su que aami Abed avait été blessé la veille, lors de l’attentat qu’il avait préparé contre des soldats en ville.
Et ce n’est que ce jour là, que j’ai sus aussi, que aami Abed était un moudjahid de la première heure et qu’il était monté là haut. Dans le djebel pour combattre l’occupation française avec les frères Adel .
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3 août 2012
2.Pers. révolutionnaires