Les chouhadas de Ghazaouet

Le Chahid Moulay hadj Mohamed naquit à Ghazaouet le 02 Avril 1929, fils de Mohamed et de Boussif Hadhoum.Il avait rejoint le camp de l’ALN en 1955, tomba au champ d’honneur le 16 Avril 1957. Ses camarades de révolution, moudjahidine de la région de Ghazaouet l’appréciaient beaucoup pour sa maturité d’esprit, et pour l’amour indéfectible qu’il vouait à sa patrie.
Moulay hadj Mohamed, est l’un de nos glorieux et valeureux martyrs, qui ont donné leur vie pour que l’Algérie vive libre indépendante, juste fraternelle, et unie.Le destin a voulu que le jour même ou sa fille unique naquit, Mohamed quittait ce monde, tombant au champ d’honneur, il y a de cela plus d’un demi siècle. Après tant d’années, c’est cette même petite fille qui apportera son témoignage en nous racontant l’histoire de la mort de son père.
L’histoire commence en 1955. En Algérie, au temps de l’époque coloniale, une révolution fut déclenchée, appelée guerre d’indépendance, lors de laquelle nos braves héros ont montré qu’ils avaient la rage de vaincre, qu’ils feront trembler toute la région de ghazaouet, et ils seront derrière tous les attentats qui se dérouleront dans cette petite ville.
Des opérations qui amèneront l’armée française, à renforcer sa présence dans la région, jusqu’à faire de ghazaouet un camp retranché. Ma petite famille qui demeurait à Sidi Amar, petit village situé à l’est de ghazaouet, a vécu un terrible drame le jour de ma naissance, une histoire tragique et émouvante. Alors que mon père était au maquis pour son pays, ma petite famille composée de ma mère et de mes grands parents, étaient surveillés étroitement par les autorités françaises.Mon père apprit que sa femme mettait au monde sa petite et unique fille. Fou de joie, il voulait rejoindre son domicile, pressé surtout de voir sa très chère fille. Il rentra chez lui à la tombée de la nuit, évitant de croiser l’ennemi. Tout ému et tout content, il me prit dans ses bras, en me contemplant, avec beaucoup d’affection et de tendresse. La sœur de mon père, qui habitait non loin de chez nous, était présente, ce soir-là, et elle l’invita à diner chez elle pour fêter ma naissance. Mais ma tante ne savait pas que son mari complice avec l’armée française. Dès qu’il vit mon père, il s’éclipsa et prenant son vélo, alla informer les soldats français de la présence de mon père chez lui. Alors que toute la famille était réunie autour de la « meida » en train de partager leur joie, ils entendirent les véhicules militaires s’arrêter près de la maison, c’était les soldats français qui cernèrent très rapidement la maison. Pris de panique, tout le monde se précipita vers la fenêtre, se demandant ce que cela pouvait être. Stupéfaits, n’en croyant pas leurs yeux, ils virent des soldats armés jusqu’aux dents, venus arrêter mon père.
Mon père avait vite compris qu’ils étaient venus pour lui; aussi enfila-t-il rapidement sa «djellaba » sur sa tenue de moudjahed, et décida de s’enfuir. Mais une lorsqu’il essaya d’escalader le mur, sa djellaba s’était accrochée, puis déchirée dévoilant son uniforme de moudjahid les soldats commencèrent immédiatement à tirer sans avoir au préalable sommé mon père de s’arrêter. C’est de cette façon que mon père le chahid Mohamed Moulay hadj avait été tué, d’une balle en pleine tête sous le regard de sa famille.
C’était tellement horrible que tout le monde resta sous le choc.C’était un mardi 16 avril 1957, jour de ramadhan. Ce jour là, je n’ai eu ni le temps ni la chance de connaitre mon père. En revanche, j’ai eu le privilège d’avoir un père chahid mort pour l’Algérie libre.
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3 août 2012
2.Pers. révolutionnaires