D’agents de liaisons, les femmes ont été émancipées au rang de combattantes
« A notre niveau nous dit-elle, notre contribution dans la lutte pour la libération fut croissante à plus d’un titre et je peux vous dire que de véritables cellules féminines s’étaient constituées et étaient chargées de missions très distinctives. Certaines bien sur seront démantelées devenant l’ennemie prioritaire et privilégiée pour le colonisateur, car ce dernier était conscient de l’importance de ces cellules devenues de véritables ruches si j’ose dire, car je tiens à vous rappeler, que le général Massu avait ordonné aux troupes du corps d’armée d’Alger et même à travers l’Algérie, de ne « pas négliger les femmes, parmi lesquelles le rebelle fait actuellement un effort de recrutement » abattre une femme, deviendra pour les forces de l’occupant, un fait de guerre à partir de 1959-1960.
« Cette inclusion des femmes dans le groupe des ennemis de la France implique une généralisation des violences contre elles, par le viol qui était devenu une méthode ordinaire de torture à laquelle avait recourt pour faire parler une prisonnière ou un prisonnier, à l’exemple de la torture à l’électricité dans les parties les plus sensibles du corps particulièrement visées pour briser un homme ou une femme.
Lors de mon séjour dans la prison de Sig, j’ai subi les tortures et j’en sais quelque chose, car lorsque j’ai vu mon mari Kadi Bezzaouche, enchainé pieds et poings et dans quel état il était, j’avais ressenti cette haine qui remontait du plus profond de mon âme contre cette barbarie pratiquée par une nation soit disant civilisée. Si hommes et femmes pouvaient subir de telles horreurs, la signification symbolique de ces actes, s’était accentuée dans le cas des femmes, surtout les viols qui sont une atteinte directe à l’intégrité physique et à l’honneur de la personne». « Cette pratique est attestée par de nombreux témoignages, de femmes rencontrées à la prison de Sig et qui a été une étape de plus». Revenir à ce passé est difficile, car les souvenirs sont restés incrustés, pour vous décrire ce que j’ai traversé avec deux de mes compagnes que j’ai rencontré et qui tout comme moi ont accouché de leurs enfants dans cette prison. Mais avant de poursuivre, s’agissant de ma personne, j’aimerais parler de ces hommes et femmes que j’ai personnellement connus et côtoyés, pendant la révolution.
Pour cela il est nécessaire de les citer, et les rappeler aux autres, du fait de leur conviction et qui n’ont pas hésité à se sacrifier, aussi je ne pouvais rester les bras croisés alors que mon mari s’était donné pour mission de lutter avec tous ses frères pour la liberté.
C’est la raison qui m’a poussé, à entrer dans le réseau qui commençait à se constituer, pour aider les hommes dans leur combat et je n’étais pas la seule, du fait que nous avions constitué un réseau, telle une toile d’araignée à travers la cité de Tijditt. Nombreuses étaient les femmes, qui s’étaient portées volontaires, pour aider les hommes dans leur mission. Je pourrais vous raconter pendant des heures et des heures, ce que nous avons vécu mais personnellement je ne le regrette pas malgré que j’ai perdu mon époux et de nombreuses personnes dont la seule prononciation des noms me mets dans tous mes états, car avant de continuer, il est nécessaire de les rappeler car ils ont été les précurseurs d’une belle page de mon histoire personnelle, dont le lien qui nous a uni est plus fort que tout au monde, car ici bas tout est éphémère »
A toutes celles qui, en ville et à la campagne, à l’intérieur mais aussi hors des frontières du pays, ont fait grandir la colère contre l’occupant. A toutes celles qui ont donné à la révolution leur vie et, mieux encore, la vie des êtres qu’elles chérissaient. Pour elles, l’histoire écrira incontestablement un livre d’or aux multiples volumes.
De ce point de vue Kherroufa Hattab et son historiographie nous met devant le reflet de l’engagement actif de certaines femmes qui ont bravé le feu dans le conflit, devenant ainsi le reflet des relations qui caractérisaient cette guerre, dans ses relations avec les hommes, défiant le colonialisme qui ne faisait aucune différence. Dès le début du conflit, comme chacun le sait, les femmes Algériennes ont été victimes de la répression menée par les forces de l’ordre françaises. Khroufa Hattab est l’exemple type de cette catégorie de femmes, qui n’a de place que pour la patrie et seulement la patrie, car nous dit-elle : « Vous savez les femmes ont été aussi une cible de choix pour l’action psychologique de l’armée dont un des buts était d’atteindre les combattants algériens dans leur constance et dans l’honneur pour briser la rébellion ». Kherroufa Hattab, a bien voulu se confier à Réflexion, et c’est avec une grande émotion, qu’elle nous dira à ce propos : « Ce qu’on appelait les « événements d’Algérie » étaient une guerre dans laquelle la totalité de la population était impliquée d’une manière ou d’une autre et notre engagement nous les femmes dans la lutte pour l’indépendance, prenait des formes diverses, il y avait tout d’abord les femmes combattantes dans les maquis et qui n’ont été qu’une infime partie et pour la plupart très jeunes, puisque plus de la moitié avait moins de 20 ans et de 30 ans du fait que j’avais moi-même à l’époque pas plus de 27 ans ».
« Les femmes poursuit-elle se consacraient essentiellement à des activités tels que les soins, le ravitaillement, l’hébergement et leur relative discrétion amenait les responsables aussi à leur confier des tâches d’agents de liaison et même des actions dangereuses au risque de leur vie ». Je ne vous cacherait pas que le Front de Libération Nationale, dans les premiers temps était peu favorable à la présence des femmes surtout parmi les combattants armés, mais les encourageait en revanche à participer à l’organisation civile du peuple, au sein de laquelle les tâches de ravitaillement devenaient essentielles, au fur et à mesure que la lutte s’intensifiait, que se soit dans les maquis ou dans les centres urbains ».
D’agents de liaisons, les femmes ont été émancipées au rang de combattantes
« A notre niveau nous dit-elle, notre contribution dans la lutte pour la libération fut croissante à plus d’un titre et je peux vous dire que de véritables cellules féminines s’étaient constituées et étaient chargées de missions très distinctives. Certaines bien sur seront démantelées devenant l’ennemie prioritaire et privilégiée pour le colonisateur, car ce dernier était conscient de l’importance de ces cellules devenues de véritables ruches si j’ose dire, car je tiens à vous rappeler, que le général Massu avait ordonné aux troupes du corps d’armée d’Alger et même à travers l’Algérie, de ne « pas négliger les femmes, parmi lesquelles le rebelle fait actuellement un effort de recrutement » abattre une femme, deviendra pour les forces de l’occupant, un fait de guerre à partir de 1959-1960.
« Cette inclusion des femmes dans le groupe des ennemis de la France implique une généralisation des violences contre elles, par le viol qui était devenu une méthode ordinaire de torture à laquelle avait recourt pour faire parler une prisonnière ou un prisonnier, à l’exemple de la torture à l’électricité dans les parties les plus sensibles du corps particulièrement visées pour briser un homme ou une femme.
Lors de mon séjour dans la prison de Sig, j’ai subi les tortures et j’en sais quelque chose, car lorsque j’ai vu mon mari Kadi Bezzaouche, enchainé pieds et poings et dans quel état il était, j’avais ressenti cette haine qui remontait du plus profond de mon âme contre cette barbarie pratiquée par une nation soit disant civilisée. Si hommes et femmes pouvaient subir de telles horreurs, la signification symbolique de ces actes, s’était accentuée dans le cas des femmes, surtout les viols qui sont une atteinte directe à l’intégrité physique et à l’honneur de la personne». « Cette pratique est attestée par de nombreux témoignages, de femmes rencontrées à la prison de Sig et qui a été une étape de plus». Revenir à ce passé est difficile, car les souvenirs sont restés incrustés, pour vous décrire ce que j’ai traversé avec deux de mes compagnes que j’ai rencontré et qui tout comme moi ont accouché de leurs enfants dans cette prison. Mais avant de poursuivre, s’agissant de ma personne, j’aimerais parler de ces hommes et femmes que j’ai personnellement connus et côtoyés, pendant la révolution.
Pour cela il est nécessaire de les citer, et les rappeler aux autres, du fait de leur conviction et qui n’ont pas hésité à se sacrifier, aussi je ne pouvais rester les bras croisés alors que mon mari s’était donné pour mission de lutter avec tous ses frères pour la liberté.
C’est la raison qui m’a poussé, à entrer dans le réseau qui commençait à se constituer, pour aider les hommes dans leur combat et je n’étais pas la seule, du fait que nous avions constitué un réseau, telle une toile d’araignée à travers la cité de Tijditt. Nombreuses étaient les femmes, qui s’étaient portées volontaires, pour aider les hommes dans leur mission. Je pourrais vous raconter pendant des heures et des heures, ce que nous avons vécu mais personnellement je ne le regrette pas malgré que j’ai perdu mon époux et de nombreuses personnes dont la seule prononciation des noms me mets dans tous mes états, car avant de continuer, il est nécessaire de les rappeler car ils ont été les précurseurs d’une belle page de mon histoire personnelle, dont le lien qui nous a uni est plus fort que tout au monde, car ici bas tout est éphémère ». A suivre
3 août 2012
2.Pers. révolutionnaires, Benyahia Aek