Il était issu d’une famille très modeste et très pieuse, dès son jeune âge il avait ce penchant nationaliste inné, c’était un être exceptionnel dit-on de lui du fait de son intelligence. Très jeune, il a étudié le Coran à Ouled sidi Bouzid sous la responsabilité de son Maitre Chikhi Ben Mouffok. Il a poursuivi ensuite ses études dans le (FIKH et la Chariaa) à Mazouna pour se déplacer ensuite au Maroc et s’installa à Fès et ce après la seconde guerre mondiale. Ce voyage, est intervenu suite aux différents conseils et insistance de Si Abdellah Ben Nabi pour qu’il puisse suivre ses études à la Mosquée (El kairaouin). De là, il assumera la fonction de représentant de la communauté estudiantine algérienne et milita dans les rangs du mouvement pour le triomphe de la liberté et de la démocratie (MTLD). Militant nationaliste, Si Kheir Eddine effectua plusieurs voyages en Algérie pour coordonner et diriger des actions avec ses amis et frères de sa région (Arch). A la fin des années 40, il sera accompagné à Fès par son ami Ben latrèche Larbi plus connu sous le pseudonyme d’El kaid Larbi, ce dernier était un grand militant et avait pour compagnon Nabi Hassène. En 1952 et lors d’un séjour au Maroc, Si Kheir Eddine aura l’occasion de rencontrer à Fès El Akid lotfi. Après les voyages au pays voisin et une longue préparation Si Kheir Eddine entrera en Algérie pour se consacrer à la préparation de la lutte pour la libération du pays qui venait de prendre forme. Il construisit une mosquée à Douar Ouled Sidi Bouzid ou il donnera des cours sur le fikh et le nidal. Il se maria en 1953. Le 31.10.1954, il était en compagnie du Chahid Abdelmalek Ramdane, lorsque celui-ci fut proposé comme responsable de la région, d’où la grande présence des membres de son arch qui étaient concentrés dans les montagnes de Sidi Ali et prêt à suivre. Il sera avec les premiers militants de la cause nationale cette nuit de la toussaint et présent lorsque la première balle fut tirée exactement à 23:50. Ce grand Moudjahed a été l’auteur de plusieurs opérations, contre l’occupant français, durant les quatre premiers jours du déclenchement de la lutte armée en ce mois de novembre 1954. Il sera aussi présent ce 4 novembre 1954, date fatidique pour la révolution qui venait de perdre le colonel Abdel Malek Ramdane tombé au champ d’honneur, et ce plus exactement à Ouillis, localité qui porte désormais son nom. Ce même jour, il perdra son neveu de 17 ans , Boumediene Ahmed plus connu sous le pseudonyme de hochiminh, ce dernier sera torturé et pendu à un arbre par l’armée française et son corps sera exposé et suspendu pendant 6 jours. Après la mort d’Abdel Malek Ramdane, et des années de combat et de lutte, presque trois ans après le déclenchement de la lutte armée et plus exactement le 27 mars 1957, le Chahid Si Kheir Eddine tombera au champ d’honneur à son tour. Selon les quelques témoins qui l’ont connu et qui sont encore en vie, mais très âgés le Chahid avait pour habitude de porter son arme de combat sur son épaule. Le jour de sa mort le Chahid fut surpris par l’armée française alors qu’il se rendait chez lui pour une visite familiale, car il venait d’apprendre, qu’il était devenu père et il décida d’aller voir son fils, né en son absence et qui sera prénommé Abdelmoumen, mais le destin était là pour Si Kheir Eddine qui n’aura pas l’occasion de voir grandir son enfant ni assister à l’indépendance de l’Algérie. Dans ce contexte, et à cette occasion, citer ce héros est une façon de lui rendre hommage du fait qu’il est méconnu par certains, et il est parmi les grands combattants de cette région dont l’épopée est reconnu par ceux qui connaissent la valeur de ces hommes oubliés, par l’histoire. Il est certain que nous ne pouvons faire la biographie de tous, vu le manques d’éléments en notre possession, mais cela ne nous empêche pas de vous rappeler les noms de ces hommes qui demeurent dans l’anonymat et qui appartenaient, au groupe du Dahra qui était à l’avant-garde du déclenchement de la lutte de libération nationale ce 31 octobre 1954 et qui était commandé par Benabdelmalek Ramdane, Ce groupe était divisé en 3 sections : Il y avait La section de Ouilis qui était dirigée par Bordji Amar : Bouchareb Abdelkader, Bordji Kadour, Hamidat Mohamed, Chaki Mohamed, Benzianne Mohamed, Benziane Abdelkader, Benjerri Kadour, Menaouer Hamou, Serri Youcef, Dani Youcef dit Zine, Senoussa Mohamed Ould Kadour, Senoussa Mohamed Ould Djilali, Senoussa Hamou Ould Kadour, Senoussa Hamou Ould Charef, Benkada Hamou, Bordji Miloud, Benarroum Hamou, Bentouati Bendehiba. La section de Bosquet, quant à elle était dirigée par Gouad Sba’a Miloud : Sahlelou Afif, Sahlelou Abdelkader, Sakhi Khaled, Sallay Afiif, Douair Miloud, Benadjar Ahmed, Nadjari Charef, Faiz Mohamed, Bey Mohamed, Yazid Mohamed, Benabou M’hamed, Belghachem Ahmed, Zakrout Mohamed, Zitoun Hamou, Fahim Hamou, Khdim Hamou, Benzekara Lakhdar, Hamiti Afif, Mahrez Djelloul tué » par l’OAS en 1962, Boukhorssa Mohamed, Derrar Belhachmi, Bouagada Afif. La section de Cassaigne était dirigée par Belhamiti Mohamed dit Bendehiba et Sahraoui Abdelkader dit Mihoub : Boumehdi Zerrouki, Ali Moussa, Belalia Abdelkader, Zergani Ahmed, Boukniene Tayeb, Boukniene Mohamed, Boukniene Hamia, Guerraoui Abdelkader dit Belabass, Farhi Djilali, Abouss Afif, Boucena Afif, Touahria Abdelkader, Benama abdelkader, Derar Miloud, Assar Abdelkader, Tahri Ahmed, Hamcherif Miloud, Belkacemi Belkacem, Yamani Ahmed, Belazrag Djilali, Guerraoui Benabdelah, Chouarfia Abdelkader, Chouarfia Hamou, Sadji Habib, Belghoul Charef, Aziria Belhadj, Sadek Mekki, Sadji Abdellah. A ce propos il y a lieu de signaler, que lors du déclenchement de la lutte armée, au soir du 1er novembre de 1954, c’est le groupe de Sidi Ali « ex Cassaigne », qui a attaqué la gendarmerie de ladite localité , Quant au groupe de Hadjadj « ex Bosquet » il avait pour mission d’attaquer la ferme de Mossanigo, d’Edmé Dejeanson, fils du commandant Dejeanson et de couper les fils de téléphone, pour empêcher toute communication, pour ce qui était du groupe de Ouilis « Ben Abdelmalek Ramdane » il sera chargé d’attaquer la maison forestière et la station électrique. De ces groupes, il ne reste que le souvenir d’une catégorie d’hommes, qui s’est sacrifiée pour que vive l’Algérie indépendante. Si Kheir Eddine, durant les 3 dernières années qui ont suivi le déclenchement de la lutte armée, aura côtoyé certaines de ces personnes qui ont servit la cause dont la majorité ont disparu, aussi ne reste-t-il que le souvenir de ces visages qui restent à jamais gravés dans les mémoires pour se les rappeler en de telles occasions. Nous y reviendrons
3 août 2012
2.Pers. révolutionnaires, Benyahia Aek