Né en 1922, au sein d’une famille pauvre, à Beni Mellikèche, sur les hauteurs de Tazmalt (Béjaia),Abderrahmane Mira est orphelin de père, dès ses premiers mois. Il est pris alors en charge par un de ses cousins. A l’âge de 12 ans, il rejoint son frère aîné à Annaba afin de trouver du travail. Il retourne ensuite dans son village avant de partir vers El Asnam (Chlef) pour effectuer son service militaire obligatoire qui prend fin avec la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Il travaille ensuite comme porteur de bagages à l’aéroport d’Alger, où il subi le mépris des colons, ceci le pousse à mettre un de ces derniers en sang. Pour cet acte, il est condamné à 3 mois de prison fermes (…)
Vers 1946, il quitte le pays pour son premier voyage en France et trouve du travail dans la métallurgie à Nancy et notamment dans les mines. Là aussi, il est condamné à un an de prison fermes, pour une querelle avec un collègue français, pour des motifs racistes. A sa sortie, il adhère au MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques) et s’installe ensuite dans la région parisienne où il tient un café à Aubervilliers ; son établissement devient alors, un lieu de rencontre pour les militants de la cause nationale.
Le 02 Novembre 1954, Abderrahmane Mira (32 ans) à la tête de ses hommes, perpètre les premiers attentats contre l’armée française, dans la vallée de la Soummam(…) Capitaine FLN-ALN (Front de Libération National – Armée de Libération Nationale. Bras armé du FLN) depuis 1955, Mira de ses qualités de baroudeurs, fut désigné pour réaliser des actions de diversion contre l’ennemi, pour l’éloigner du lieu où se tien le Congrès de la Soummam (Ifri, le 20 Août 1956)
A l’achèvement des travaux du Congrès, Abderrahmane Mira est nommé commandant, adjoint au Colonel Mohammedi Saïd, chef de Wilaya III. Il se porte volontaire pour combattre dans la wilaya VI (Sahara) infesté par le MNA (les Messalistes), afin de secourir le Colonel Ali Mellah, chef de la Wilaya et réorganiser la région qu’il commande dès la mort de ce dernier au début de l’année 1957.
En septembre de la même année, Mira part en Tunisie où il assure la fonction d’Inspecteur militaire aux frontières. En février 1959, avec une poignée d’hommes, il contourne la ligne Morice par le Sud tunisien pour revenir dans la Wilaya III.
Mira arrive en Kabylie à la mi-mars et prend le commandement de la Wilaya III par intérim et définitive après la mort héroïque du Colonel Amirouche, survenu le 28 Mars 1959. Au mois d’Août 1959, il fait face à la plus grande campagne militaire française jamais déployée en Algérie « l’Opération Jumelle »
Après sept mois à la tête de la Wilaya III, le 6 novembre 1959, le Colonel Abderrahmane Mira « le Tigre de la Soummam » tombe au champ d’honneur dans une embuscade tendue par le 2ème RIMA, près du col de Chellata au nord d’Akbou, alors qu’il est en partance pour le conseil de la Wilaya III.
3 août 2012
Abderrahmane Mira