La Préparation du 1er Novembre 1954, fut l’objectif que s’était assigné les hommes qui ont été à la base de son déclenchement, et l’on peut dire que Zabana était l’un de ses artisans, selon les témoignages de survivants qui ont cotoyé ce grand héro.
Retour aux sources
Pour revenir à son parcours il y a lieu de savoir, qu’à sa sortie de prison en 1953, Zabana séjournera d’abord (selon le témoignage de son compagnon Saïd Stambouli) à Kristel où régnait à l’époque un regain de nationalisme. Pour preuve, en 1952, les jeunes natifs de cette contrée refusèrent de rejoindre l’armée française et répondre ainsi à l’ordre d’appel. Par la suite et du fait qu’il était interdit de séjour, il rejoindra Mostaganem, et demeurera chez chérif Bakhlouf dit Moulay Cherif, au 21, impasse TIdjit. Il y rencontre ses camardes de l’OS qui étaient avec lui en prison à Oran et El-Asnam et tienra de nombreuses réunions. De nomreuses seront organisés, dans la maison de Moulay Cherif, avec Benyahia Belkacem, Bordji Amar, Benayed Bendehiba, Bensaid Mustapha dit Hamou El Meroki, Larbi Ben M’Hidi, Benabdelmaek Ramdane, Hamou Boutlélis, Hadj Mohemed Benalla et d’autres non moins importants et dont la majorité est tombée au champ d’honneur. Selon certains témoins Mostaganémopis encore vivants, l’homme était un nationaliste convaincu et était conscient des enjeux et de la situation des algériens et toutes les réunions tenues dans la maison de Moulay Cherif convergeaient versun seul objectif, qui était la lutte armée. Il est vrai que le livre de Boualem Nedjadi, ne s’est pas étalé sur cette période qui l’a conduit à vivre en exilé à Mostaganem, car d’autres témoignages mettent en relief cet interlude passé dans cette maison, dont nous aurons l’occasion d’y renir. Le livre aborde le témoignage d’Abdelkader Zoubir et Saïd Stambouli. Selon ces deux témoins témoignent : « à quelques mois du grand événement, Zabana pressentait que l’on s’acheminait vers le déclenchement d’une révolution armée à l’échelon national en Algérie. » Il en a pris conscience lors de son incarcération avec ses amis de l’OS. Il a compris que la révolution armée était en marche et que rien ne l’arrêterait. C’est pour cette raison qu’il sillonnera toute l’Oranie pour expliquer et préparer l’insurrection. Il contactera et rencontrera Ramdane Ben Abdemalek ; les deux hommes sont restés très attachés et une intime amitié liera les deux hommes. Pour Ben Abdelmalek, Zabana était l’archétype du militant algerien, c’est à ce titre que Ben Abdemalek se confiera totalement à lui et n’hésitera pas à discuter avec lui des sujets les plus secrets concernant les objectifs futurs du mouvement national. A Mascara, il contactera plusieurs membres de l’OS qui étaient avec lui en prison à Oran et El-Asnam « Chleff » pour discuter sur l’idée d’un recours aux actions armées. Selon Mahfoud Kaddache, il s’installera à Sidi Abbès et trouvera un emploi de soudeur qui lui permettra de fabriquer des bombes. Enfin, il regagne Djeniene El-Meskine où habitait sa sœur mariée.
La longue traversée de l’Exil
Il arrivera à se faire embaucher à la cimenterie de la CADO comme ouvrier professionnel dans l’atelier de soudure. Stambouli révélera que c’est grâce à une carte d’identité de français musulman confectionné par Mécherki Benshila, Khodja à la mairie de Saint- Lucien, qu’il arrivera à se faire embaucher. Cette opération s’était réalisée sur intervention d’Abdelkader Brahmi. Vers le mois d’août 1953, des amis de Saint-Lucien commenceront à entretenir des liens très étroits avec Zabana ; qui dureront plusieurs mois, une période que Zabana mettra à profit pour observer, et étudier le comportement de chacun en testant l’un d’eux à qui il confiait une banal mission, ce qui lui permettait de jauger ses capacités et sa détermination. Rassuré par le comportement de ses nouveaux amis, il commencera à les préparer militairement et politiquement. Zabana, comme nous l’avons signalé était interdit de séjour à oran. De ce fait, il ne pouvait se déplacer librement entre l’usine, son lieu de travail, et Oran où il avait des attaches familiales et politiques. Il décidera alors d’organiser des rencontres périodiques entre ses amis à Saint-Lucien ; au cours de ces divers réunions entre amis à intimes, ceux-ci ne manquaient pas de souligner tout l’intérêt porté par les militants MTLD sur l’apparition de nouvelles tendances, l’orientation du parti et ses futurs objectifs. Durant huit mois, ces diverses composantes du MTLD se déchiraient et perdaient leur énergie dans des discussions et des réunions stériles, les militants assistaient désarmés, et prenaient leur mal en patience. Au cours de son séjour à Saint-Lucien, Zabana est pris en charge par ses amis et en particulier par Saïd Stambouli ; ainsi que Abdelkader Brahimi. Mais viendra la sission, que ne comprenaient pas les militants en attente du signal, pour le déclenchement de la lutte armée, car celle-ci n’était pas pour arranger les choses, mais en homme sage Zabana instruira ses camarades pour leur demander, de rester à l’écart de tout conflit en attendant de voir plus clair. Cependant, Zabana et ses amis et campagnons ne perdaient pas espoir de voir les désaccords se dissiper et que l’objectif principal prendrait le dessus, à savoir la lutte armée pour faire sortir l’occupant français et les colons exploiteurs des terres de leurs ancêtres puisque aucune solution politique avec la France n’avait permis le moindre progrès. Mais pour ce qui était, de la lutte armée, il eut le mérite, de garder les idées claires , pour rester neutre et attendre et ce jusqu’en mars 1954, date de la création du Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (CRUA) par des militants pressés de passer aux actions armées
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2 août 2012
Ahmed Zabana, Benyahia Aek