Culture : Le coup de bill’art du Soir
Mardi, cinquième jour du mois de Ramadan, trois amis algérois décident de faire une balade nocturne en voiture jusqu’au village de Raïs Hamidou, l’ex-Pointe Pescade, situé à quelques kilomètres de la capitale.
Un peu au hasard, le conducteur quitte la route principale et se dirige vers le petit port appelé encore Franco. «C’est dans ce quartier qu’avait habité Camille Saint-Saëns», dit l’un des trois amis. La voiture passe devant un homme assis seul, face à la mer, aux environs de minuit. «Arrête la voiture. Attendez-moi ici. Je vais aller lui demander s’il connaît la villa où avait habité Saint- Saëns», dit celui qui était assis près du conducteur. Il va voir l’homme, mais ne revient pas. Ces deux amis avaient compris qu’il était tombé sur un connaisseur. Le voilà de retour après une demi-heure. «Cet homme doit être né dans les années 1940. Vous voyez cette villa ? Il m’a dit que c’est là qu’avait habité Jean Sénac. Il m’a aussi dit que Kateb Yacine et El Anka venaient souvent ici.» Tous les trois vont à pied voir de près la villa. Sur les murs, aucune plaque pour rappeler le séjour du poète, né en 1926 à Béni Saf et mort assassiné à Alger le 30 août 1973. Ils continuent à marcher à pied vers l’ouest. Celui qui est allé discuter avec «le solitaire» s’arrête. «Voilà, c’est la villa de Camille Saint-Saëns. L’homme m’a dit que c’est la quatrième maison sur la route.» Tous les trois s’arrêtent. Ils regardent attentivement la maison. Là aussi, aucune plaque pour rappeler le séjour du musicien né en 1835 à Paris et mort le 16 décembre 1921 à Alger. «Vous vous rendez compte ? C’est ici que Saint-Saëns avait composé Samson et Dalida», fait remarquer l’un des trois amis. Les actuels habitants de Raïs Hamidou le savent-ils ?
K. B.
bakoukader@yahoo.f
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/07/28/article.php?sid=137203&cid=16
30 juillet 2012
Kader Bakou