Ali la Pointe, (1930 – 1957), de son vrai nom Ammar Ali, est un combattant duFLN pendant la guerre d’Algérie, participant notamment à la bataille d’Alger, aux côtés de Hassiba Ben Bouali, Zohra drif, Petit Omar et Yacef Saadi chef de la Zone Autonome d’Alger (ZAA).
Biographie
Ali voit le jour le 14 mai 1930 à El Annasser en contrebas de la ville de Miliana en Algérie. Fils d’Ahmed Ben Abdelkader et de Talakhir Fatma Bent ahmed, il est le dernier-né de sa famille dont le père, paysan sans terre qui était déjà dans les rangs du Parti du Peuple Algérien.(PPA)., travaille comme khammès (métayer au quint) dans les fermes des colons.
Il est vite connu pour son caractère turbulent et rebelle. Très tôt, il lui faut se démener pour survivre dans des conditions difficiles, aggravées par la grande misère qui est alors le lot quotidien des Algériens sous le colonialisme. À treize ans, il connaît déjà les affres des maisons de redressement, où, adolescent, il peut observer les atrocités qu’endurent beaucoup de ses compatriotes. Libéré, il se rend à Alger dans la banlieue au haut de Pointe-Pescade – (Bouzareah). C’est de là que va lui venir son surnom d’Ali la Pointe. Ses parents sont bien trop pauvres et le gosse ne peut pas aller à l’école. Il fait tous les petits métiers qu’Alger offre aux milliers de gamins à demi abandonnés qui errent dans la Casbah, dans le vieux quartier de la Marine, à la merci des clochards. Il va dans les rues des quartiers européens proposer des chewing-gums, des peignes, ou s’en va trimbaler sur ses épaules la petite caisse du cireur qui ravit tant les touristes. Rapidement, Ali fait partie de l’un de ces gangs de « yaouleds », exploités par des Algériens sans scrupules comme Tahar Cherif (abattu plus tard par les commandos de Bouchafa) qui dirigeait une bande d’enfants, de mendiants, de soi-disant aveugles, de marchands de billets de loterie, avec la complicité de la police à qui il servait d’indicateur précieux. C’est dans ce milieu qu’Ali la Pointe grandit. C’est un enfant des rues devenu un homme et qui sait tout de la vie la plus dure, la plus ignoble.
À dix-huit ans, il s’inscrit dans un club de boxe de Bab El-Oued, tout en suivant une formation en maçonnerie.
Il est grand, beau, costaud et d’un physique avantageux que ses tatouages mettent en valeur : il porte l’inscription « Zoubida Cheda Fellah » sur la main gauche, « marche ou crève » sur le pectoral gauche et « Tais-toi » sur le dessus du pied droit. Très vite, les prostituées de la Casbah le trouvent à leur goût. Séduites par ses yeux marron, ses cheveux châtain clair bouclés, plusieurs d’entre elles se mettent à son service… Il devient souteneur et ajoute à ces activités celles de joueur de bonneteau. D’un caractère changeant, irritable, Ali la Pointe acquiert vite la réputation d’un homme redoutable dans le milieu de la vieille ville d’Alger. Toute la Casbah le connaît. Poursuivi à plusieurs reprises, il n’hésite pas à tirer sur les policiers.
25 juillet 2012
Ali la Pointe