A l’état civil, Mohamed Gholam est né le 2 septembre 1935 à Koléa. Ancien militant du MTLD jusqu’au début de la lutte armée, en novembre 1954, puis responsable de l’organisation FLN de Aïn Benian, Douaouda et Zéralda, djoundi dans les rangs de l’ALN, puis officier au niveau de la Wilaya IV, et ce, jusqu’au 10 juin 1958, jour de son arrestation. Si Hacène détaille celle-ci, en tentant d’être le plus précis possible.
«Le 9 juin 1958, deux militants que j’avais chargés d’une mission furent arrêtés le soir même. Au cours de leur interrogatoire et torture, l’un deux avait parlé du rendez-vous que je leur avais fixé pour la nuit du 10 juin dans le refuge d’El Hadj Mohamed Lamali, à Chéraga. Ce jour-là, vers 17h, un militant nommé Abderrahmane Mekraz, dit Si Mourad, natif de Koléa, et moi-même, étions encerclés par l’armée française.Lors de l’accrochage qui s’ensuivit entre les soldats français et nous deux, j’ai été gravement atteint par des balles au niveau du cœur, ce qui m’a fait perdre la rate. Une fois identifié, c’était la fête pour les militants français (ma tête était mise à prix 50 000 francs et ma photo affichée sur les murs). Les militaires étaient tellement joyeux que mon compagnon avait réussi à leur échapper.»
Gholam Mohamed, natif de Koléa, avait fait sa scolarité à Douaouda-ville. En 1943, lors du débarquement des Alliés, sa famille dut déménager à Notre Dame d’Afrique. Il ne put poursuivre ses études, car un jour il a été refoulé à l’entrée de l’école à cause de sa corpulence. «Il est trop grand, on ne peut pas l’accepter.» «Depuis, j’ai appris tout seul. J’ai fait l’école de la vie», résume-t-il.
Il faut dire que Mohamed jouit d’un gabarit appréciable. Très grand et très fort, il ferait penser à un catcheur.
A 77 ans, il garde la même verve et la même consistance. Il vous racontera avec émotion sa militance auprès de Benyoucef, qui a été son chef de cellule en 1953 et de Mahieddine El Haloui, des hommes d’exception, des militants de grande valeur. «Si Hacene» (son nom de guerre) a activé dans toute la zone du Sahel algérois aux côtés de Abdelaziz Hadji, Rachid Benrahmoune, Abdekader Benrabah et bien d’autres. Si Hacène parlera de ses compagnons, dont plusieurs ne sont plus de ce monde et qui, à ses yeux, ont été des résistants modèles tout au long de la côte ouest de la capitale.
Arrêté par la soldatesque française, Si Hacène fut transféré au PC du capitaine Belrout à Ouled Fayet «La torture avait commencé le soir même. Le lendemain, je fus transféré au châteaudun de Douéra, où je suis resté 25 jours malgré mon état de santé qui oscillait entre la vie et la mort, la torture n’avait point cessé. Là où je suis passé, c’était le même enfer, notamment chez ‘‘les paras’’ de Aïn Benian, sous le commandement du capitaine Marilini».
En 1959, après moult péripéties plus désagréables les unes que les autres, Si Hacène est transféré, le 20 avril 1959, à la prison civile de Blida pour un mois, puis à celle de Koléa pour une confrontation avec un ouvrier du gérant d’une ferme que j’ai abattu le 7 juin 1958.
Retour à Blida, puis à Alger. Le 28 juillet 1959, Hacène passe devant le tribunal où il est condamné à mort pour attentat contre le lieutenant Guarnier le 12 juillet 1957. Il se retrouve avec 10 autres condamnés à mort. Sid Ahmed Mokdad, Belkacem Attalah, Abdelkader Daïfi, Yahia Safi, Ahmed Aoun, Saïd Belaziz, Ahmed Zoukh, Ahmed Mouissi, Saïd Ganaïssi et Amer Moussa Charef.
Au mois de décembre, les exécutions avaient repris. Le premier à passer à l’échafaud fut Daïfi, puis huit jours plus tard, Ahmed Zoukh d’Azzefoun. A partir de ce jour, aucun de nous ne pouvait dormir tranquillement, chacun attendait son tour ! Les 12 et 13 janvier 1960, Si Hacène est jugé pour une seconde affaire. Il fut condamné à 7 ans de prison pour association de malfaiteurs, étant présenté comme chef d’une organisation terroriste.
Le 14 janvier, il est condamné à perpétuité pour l’assassinat de Boualem Labadi et Abdelkader Benaïssa à Aïn Benian. Le 15 janvier 1960, il fut de nouveau condamné à mort pour l’affaire de la grenade lancée au café de Chéraga. Le 9 novembre 1960, Si Hacène est transféré à la prison d’El Harrach, où se termine son histoire de condamné à mort commencée à Barberousse. «Je ne vais pas décrire le reste de ma détention dans les 14 prisons que j’ai ‘‘visitées’’ entre l’Algérie et la France.» Ce que je peux dire, c’est qu’aucune personne, quelles que soient son intelligence et son imagination ne peut comprendre vraiment ce qu’a vécu un condamné à mort.
Mohamed Gholam vit à Aïn Benian, entouré de l’affection des siens.
25 juillet 2012 à 14 02 35 07357
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