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Culture : Halte aux diffamations à l’encontre de Benjamin Stora !

23 juillet 2012

Malika Mokeddem

Culture : Halte aux diffamations à l’encontre de Benjamin Stora ! dans Malika Mokeddem AVT2_Stora_5085-300x212Culture : Malika-Mokeddem-300x65 Benjamin Stora dans Malika Mokeddem

La calomnie en dit long sur ceux qui la pratiquent. J’ai lu les articles venimeux visant Benjamin Stora des journaux l’Expression et Liberté mais c’est le papier paru dans Le Soir d’Algérie qui remporte le pompon avec son tombereau de haine et d’amalgames.
Ceux qui comme Benjamin Stora possèdent non seulement un talent mais aussi ce feu sacré, qui nourrit l’œuvre et la déploie toute une vie, se voient souvent accusés de surfer sur la vague, de tenir le bon filon, un fonds de commerce… Autant de clichés édictés par l’aigreur et la jalousie des médiocres. Et voilà que ceux-ci érigent l’antisémitisme en argument Cette infamie jette un discrédit définitif sur eux-mêmes et réduit leurs propos à des éructations racistes. Car il est bien là le racisme. Quelle personne sensée songerait à en soupçonner Benjamin Stora ? Il s’est toujours employé combattre toutes formes de discriminations quoi qu’il lui en coûte. Combien de fois ai-je vu cet historien courageux affronter des amphithéâtres bondés où les commandos des ultras de l’Algérie française venaient spécialement pour en découdre avec lui ? Loin de se laisser démonter par leurs vociférations, il leur assénait les vérités têtues de l’histoire. N’est-il pas souvent menacé de mort sur les sites fascistes tel «Français de souche» ? N’est-il pas vilipendé par Robert Ménard dans «Vive l’Algérie française» et détesté des historiens pro-coloniaux ? Ne vient-il pas de se voir retirer la direction de l’exposition sur Camus à Aixen- Provence par une mairie de droite «extrême» ? Je pourrais continuer longtemps sur ce registre. Si Benjamin Stora s’est trouvé à l’avant-scène des commémorations de l’indépendance de l’Algérie, c’est que son travail fait autorité ! Près de 40 ans de recherches et d’analyses durant lesquels il a été novateur, instigateur. Des temps où les sujets sur l’Algérie ne faisaient aucune recette. Pendant les «trente glorieuses», la France avait besoin d’oublier l’Algérie et les drames et de se tourner vers la consommation effrénée et le bien-vivre. Benjamin Stora, Jacques Berque et une petite poignée d’autres faisaient figure d’éveilleurs de conscience. Et pourquoi en fait-il autant ? Et pourquoi lui ? se demande l’obscur écrivain qui, dans les pages du Soir d’Algérie, se pose en censeur. Mais parce que Stora est passionné par l’histoire et que cette histoire-là est aussi la sienne, n’en déplaise aux esprits bornés ! Dès les années 70, Stora inaugure les études sur le nationalisme algérien avec son acolyte, Mohammed Harbi : biographie de Messali Hadj, de Ferhat Abbas. Dictionnaire de six cents acteurs de cette guerre patiemment rédigé en recoupant les différentes sources : archives policières déposées à Aix-en-Provence, journaux de l’époque, entretien avec les militants…. Et pas seulement «les fiches de la DST coloniale » comme l’insinue un sinistre individu ! Dans La gangrène et l’oublipublié en 1991, l’historien investit, le premier, le champ de la mémoire. En 1991 également, le documentaire «Les années algériennes» nous fait découvrir «les crevettes Bigeard» lors de l’entretien avec Paul Teitgen. Stora s’est entretenu avec presque tous les grands noms de la révolution algérienne et en a rendu compte d’une façon ou d’une autre. Souvenez-vous des villages arrosés de napalm dans La déchirure-projetés pour la première fois sur les écrans des télévisions françaises…. J’avais été particulièrement émue par la lecture de Les trois exils / Juifs d’Algérie où, sans se départir de son objectivité, Stora relate son histoire familiale avec une pudeur qui donne toute son acuité à la mise en abîme. Benjamin Stora garde l’Algérie au cœur et rien de ce qui se produit autour de ce pays n’échappe à sa sagacité. Il est boulimique de la vie, du travail et son œuvre, forcément riche, peut agacer les frustrés. Pour autant doit-on les laisser l’injurier, le dénigrer et tenter de saper son travail ? J’ose espérer que d’autres voix s’élèveront de l’intérieur du pays pour protester contre ce lynchage ! «Votre serviteur», c’est ainsi que se désigne l’homme qui a déversé sa bile contre Stora sur les pages du journal Le Soir d’Algérie. Il finit sa logorrhée — un encombrement verbeux digne des pachydermes du régime soviétique — en s’enorgueillissant d’avoir fait avorter, auprès de Lamine Zeroual, le projet d’un film de Stora durant les années 90. Conclusion édifiante, en effet, sur le rôle des valets des généraux dont la principale mission est de nuire et d’agonir d’ignominies tous ceux qui leur semblent sortir du lot. C’est là toute la différence avec les esprits d’une autre trempe qui bousculent les conventions, les interdits, les frontières pour aller de l’avant.
Malika Mokeddem

L’Expression, 13 mars 2012
Liberté, 24 mars 2012
Le Soir d’Algérie, 4 juillet 2012

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/07/19/article.php?sid=136896&cid=16

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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3 Réponses à “Culture : Halte aux diffamations à l’encontre de Benjamin Stora !”

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    Biographie et informations
    Nationalité : France
    Né(e) à : Constantine , 1950
    Biographie :

    Benjamin Stora, né en 1950 à Constantine, est un historien français, spécialiste de l’Algérie contemporaine et de l’immigration algérienne en France.

    Docteur en histoire et sociologie, il enseigne l’histoire du Maghreb et de la colonisation française (Indochine-Afrique) et co-dirige l’Institut Maghreb-Europe à Paris VIII-St Denis depuis 1990. Il est actuellement professeur des universités à l’Institut national des langues et civilisations orientales (civilisation du Maghreb).

    Il s’est intéressé, notamment, à Messali Hadj, aux luttes entre indépendantistes algériens (Front de libération nationale contre Mouvement National Algérien), à l’histoire des Juifs d’Algérie, et à la mémoire de la guerre d’Algérie.

    Militant trotskyste en mai 1968, il est membre de l’Organisation communiste internationaliste jusqu’en 198. Il signe en 2007 l’appel des intellectuels appelant à voter pour Ségolène Royal

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  2. Artisans de l'ombre Dit :

    Biographie

    Benjamin Stora grandit dans la communauté juive de Constantine, où il assiste au drame de la guerre d’Algérie (il est âgé de trois ans lors de la Toussaint Rouge) et au terme de laquelle ses parents s’exilent en juin 1962 vers la France. 1. Il fait ses études au lycée Janson-de-Sailly à Paris, puis au lycée Marcel Roby de Saint-Germain-en-Laye et à l’université Paris-X Nanterre.
    Docteur en histoire en 1978 à l’EHESS, puis en sociologie en 1984 à Paris 7, et docteur d’État ès lettres en 1991 à Paris 12, il enseigne l’histoire du Maghreb et de la colonisation française (Indochine-Afrique) et co-dirige l’Institut Maghreb-Europe à Paris VIII-St Denis depuis 1990. Il a également enseigné à l’INALCO et, actuellement, est en poste à l’université Paris XIII. Il a poursuivi ses recherches à Hanoi, (1996-1997), New York (1998), à Rabat au Centre Jacques Berque (1998-2002), et à l’université libre de Berlin en 2011. Il s’est intéressé, notamment, à Messali Hadj, aux luttes entre indépendantistes algériens (Front de libération nationale contre Mouvement national algérien), à l’histoire des Juifs d’Algérie, et à la mémoire de la guerre d’Algérie. Chercheur internationalement reconnu, il a su faire avancer la recherche sur la guerre d’Algérie en utilisant les sources orales et visuelles, là ou les archives écrites n’étaient pas toujours accessibles.
    Benjamin Stora a publié une trentaine d’ouvrages et a dirigé plusieurs publications. Il a également été conseiller historique du film Indochine de Régis Wargnier, de Là-bas… mon pays d’Alexandre Arcady en 2000, du Premier homme, de Gianni Amelio (2010), adaptation pour le cinéma du roman d’Albert Camus, et du film Les Hommes libres d’Ismaël Ferroukhi, présenté au Festival de Cannes en 2011. Il est l’auteur de plusieurs documentaires : Les années algériennes (France 2, 1991) ; Algérie, années de cendres, (France 3, 1995) ; L’indépendance aux deux visages (France 5, 2002) et Conversations avec les hommes de la révolution algérienne (Chaine Histoire, 2003) ; François Mitterrand et la guerre d’Algérie (France 2, 2010) ; La Loi de mon pays (France 3, 2011). Le 11 mars 2012, le documentaire Guerre d’Algérie, la déchirure (co-réalisé avec Gabriel Le Bomin) est diffusé en prime-time sur France 2. Avec Jean-Michel Meurice, il est l’auteur du documentaire, « Notre histoire », diffusé le 13 mars 2012 sur ARTE.
    Benjamin Stora a été le commissaire général des Expositions, La France en guerre d’Algérie, avec Jean-Pierre Rioux et Laurent Gervereau (Hôtel des Invalides, 1992), et Photographier la guerre d’Algérie, avec Laurent Gervreau (Hôtel de Sully, 2004).
    Il est membre du jury du Prix du livre d’Histoire décerné par le Sénat.
    Benjamin Stora a reçu le Grand Prix des lectrices de ELLE, 2011, pour son livre-objet publié aux éditions Les Arènes, Algérie 1954-1962 : lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre. Il est chevalier de la légion d’honneur et officier des Arts et des Lettres.

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  3. Artisans de l'ombre Dit :

    Bibliographie

    Notices d’autorité : Système universitaire de documentation • Bibliothèque nationale de France • WorldCat • Fichier d’autorité international virtuel •
    Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens, 1926-1954, L’Harmattan, 1985, 404 p.
    Messali Hadj : pionnier du nationalisme algérien, L’Harmattan, 1987, Hachette, Paris 2004, (ISBN 2-0127-9190-5).
    Nationalistes algériens et révolutionnaires français au temps du Front populaire, L’Harmattan, 1987, 140 p.
    Les sources du nationalisme algérien : parcours idéologiques, origine des acteurs, L’Harmattan, 1989, 195 p.
    Histoire de l’Algérie coloniale (1830-1954), La Découverte, Paris, 1991 et 2004, 126 p., (ISBN 2-7071-4466-5).
    La gangrène et l’oubli : la mémoire de la guerre d’Algérie, La Découverte, 1998 et 2005
    Ils venaient d’Algérie : l’immigration algérienne en France (1912-1992), Arthème Fayard, 1992, 492 p.
    Aide-mémoire de l’immigration algérienne : chronologie (1922-1962). Bibliographie, C.I.E.M.I., 1992, 136 p.
    Histoire de la guerre d’Algérie, La Découverte, Paris, 1993 et 2004 (ISBN 2-7071-4293-X).
    La Guerre d’Algérie, 1934-2004 : la fin de l’amnésie (avec Mohammed Harbi), Robert Laffont, Paris 2004 (ISBN 2-2211-0024-7)
    Histoire de l’Algérie depuis l’indépendance. Tome 1, 1962-1988, éditions La Découverte Paris, 1994, 120 p., (ISBN 2-7071-4405-3)
    Ferhat Abbas, une utopie algérienne (avec Zakia Daoud), Ed Denoël, 1994
    L’Algérie en 1995, Éditions Michalon, 1995 (ISBN 2-84186-013-2)
    Les mots de la guerre d’Algérie (avec Sophie Dlucq et Jean-François Klein), Presses Universitaires du Mirail, Toulouse, 2005 (ISBN 2-8581-6777-X)
    Imaginaires de guerre, Algérie-Viêt Nam en France et aux États-Unis, Paris, La Découverte 1997 (ISBN 2-7071-4308-1)
    Appelés en guerre d’Algérie, Gallimard, 1997
    Algérie, formation d’une nation, suivi de Impressions dans l’est algérien, Éditions Atlantica, 1998
    Le transfert d’une mémoire : de l’« Algérie française » au racisme anti-arabe, La Découverte, 1999
    Les 100 portes du Maghreb, avec Akram Ellyas, Éditions de l’Atelier, 1999
    La dernière génération d’octobre, Ed. Stock, 2003. (ISBN 2-2340-5620-6)
    La guerre invisible – Algérie années 90, Ed Presses de Sciences Po, 2000
    Les trois exils, Juifs d’Algérie, Stock, Paris 2006 (ISBN 2-2340-5863-5)
    Immigrances : l’immigration en France au xxe siècle (avec Emile Temine), Hachette Littératures, Paris 2007 (ISBN 2-0123-7261-9)
    La guerre des mémoires : la France face à son passé colonial (entretiens avec T. Leclère), Éditions de l’Aube, 2007
    Les guerres sans fin, un historien entre la France et l’Algérie, Ed. Stock, Paris 2008. (ISBN 978-2-23450-6051-7)
    Les immigrés algériens en France : une histoire politique, 1912-1962, Hachette Littératures, 2009
    Le mystère De Gaulle : son choix pour l’Algérie, Robert Laffont, 2009
    Mitterrand et la guerre d’Algérie, avec François Malye, Calmann-Lévy, 2010
    Algérie 1954-1962 : lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre, éditions Les Arènes, 2010
    Le nationalisme algérien avant 1954, CNRS éditions, 2010.
    Bibliographie de l’Algérie indépendante, 1962-2010, avec Christian Boyer, Ed CNRS, 2011.
    Le 89 arabe, réflexions sur les révolutions en cours, dialogue avec Edwy Plenel, Ed. Stock, 2011.(ISBN 978-2-2340-7112-.4)
    La guerre d’Algérie vue par les Algériens, avec Renaud de Rochebrune, Ed Denoël, 2011.
    Charonne ou l’oubli impossible, préface de la bande dessinée Dans l’ombre de Charonne de Désirée et Alain Frappier, Éditions du Mauconduit, janvier 2012
    Histoire de l’Algérie : XIXe-XXe siècles, La Découverte, mars 2012
    La guerre d’Algérie expliquée à tous, Ed Seuil, mars 2012.
    De Gaulle et la guerre d’Algérie, Arthème Fayard collection pluriel, 2012

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

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