le 22.04.12 | 16h27
«Ce n’est pas ingrat de servir son pays», a déclaré Yasmina Khadra qui a réagi samedi à l’instit français d’Oran à une question du public relative au fait qu’il ait accepté de diriger le centre culturel algérien à Paris (CCA), un poste qualifié d’ «ingrat» compte tenu de la qualité intellectuelle qu’on attribue à l’auteur de «l’imposture des mots».
L’écrivain algérien n’a pourtant pas été tendre avec les tenants du pouvoir qui ne sont pas, ne se lasse-t-il pas de marteler, «à la hauteur des aspirations de ce peuple et de ce grand pays qui recèle d’énormes potentialités.»
Il évoquera quelques exemples de nos ressortissants qui ont réussi à ‘étranger pour mieux damer le pion à ceux par la faute de qui ces derniers se retrouvés à l‘exil forcé ou préféré.
«Je suis directeur du CCA mais en même temps personna non grata dans mon pays», soutient-il en outre pour montrer le paradoxe de sa situation, quelqu’un qui, tout en ayant un regard critique, veut néanmoins contribuer à faire connaitre les écrivains et artistes algériens qui ne trouvent pas, eux aussi pour certains, beaucoup de créneaux d’expression chez eux.
«Impressions algériennes», est le titre de son futur ouvrage qui sortira bientôt chez Laffont mais cette fois ce sera des photographies accompagnées de textes intimistes rendant compte des régions qu’il a visitées, au nord, au sud, à l’est et à l’ouest du pays. Là où, dit-il, plus que partout ailleurs où on lui déroule le tapis rouge, il se sent chez lui.
A Oran, Yasmina était invité par «son collègue», directeur de l’IF à l’occasion de la sortie de son dernier livre «Le Chant des cannibales» sorti cette année chez un éditeur algérois, Casbah Editions, et dont le représentant a assisté à la vente dédicace. Comme son nom l’indique, le titre de l’ouvrage joue sur l’opposition enchantement/désenchantement.
«Un appel de sirènes qui nous dirigent vers des rivages qu’on croit salutaires mais qui, finalement, aboutissent sur des précipices», déclare-t-il au sujet de ce recueil de nouvelles, un autre registre sur lequel l’auteur de Morituri veut également exceller.
On a beaucoup souligné à ce sujet la propension des thèmes abordés à traduire une certaine nostalgie de l’Algérie des années 1960/ 1970. Ce à quoi l’auteur répond, pour lever les équivoques, que la nostalgie ne concerne pas le fait politique (le champs d’expression étant certainement plus réduit à l’époque) mais l’aura de la population de l’époque, son respect des convenances, l’espoir d’un monde meilleur et tout le capital hérité de la lutte contre le colonialisme.
A de rares exceptions près, les récits de Yasmina Khadra sont caractérisés par une noirceur que certains trouvent insoutenable malgré leur poétique. «Peut être que quelque part cela traduit mon propre vécu, enfermé à l’âge de neuf ans dans une caserne militaire (l’école des cadets)», propose-t-il en n’omettant pas néanmoins de rendre hommage à ceux qui ont contribué à parfaire son éducation et son instruction.
Peut-être aussi que «la réalité se lit mieux dans le malheur». Mais en définitive il estime que «l’écrivain est en général guidé par une inspiration dont la source lui échappe.» Inspiration seulement car les intentions sont là : «questionner mon époque.»
24 avril 2012 à 0 12 52 04524
Culture
Lundi, 23 Avril 2012 10:00
CONFÉRENCE ET VENTE-DÉDICACE À ORAN
Les nostalgies de Yasmina Khadra
Par : D. LOUKIL
Une fois de plus, Yasmina Khadra ne laisse pas indifférent et attire les foules, entre admirateurs et détracteurs, l’auteur s’est prêté au jeu des questions, réponses avec ses lecteurs, samedi après-midi, à l’Institut français d’Oran, qui a dû avoir recours à la vidéoconférence pour permettre à tous les invités de suivre l’événement.
C’est son dernier ouvrage aux éditions Casbah sous le titre Les chants cannibales, qui a donné lieu à une vente-dédicace, pour ce qui est un recueil de 13 nouvelles écrites dans les années 1980 et revisitées par l’écrivain comme expliquera ce dernier.
Un exercice littéraire qui reste différent à produire, “une nouvelle, c’est plus contraignant, c’est une idée, alors qu’un roman c’est un destin…”, dira à ce sujet Yasmina Khadra, avant d’expliquer comment se construisent ses ouvrages, comment viennent à lui ces destins. “Je ne fais pas de plan, généralement, mon travail est conçu par mon expérience militaire, je conçois mes romans dans ma tête, ni plan ni notes… J’écris pour trouver des réponses à mes questions.”
L’une de ses nouvelles consacrée à Ahmed Zabana n’est pas née de l’envie de réécrire l’histoire, mais a répondu à un besoin, celui de retranscrire comme écrivain, le destin et le combat de cet homme dont il découvrit toute la dimension et surtout le martyr et l’abnégation alors qu’il était à peine âgé de 8 ans.
Et de lâcher avec conviction : “Personne ne peut réécrire l’histoire, on a beau l’instrumentaliser elle appartient à la mémoire collective des Algériens.” À maintes reprises, l’auteur prolixe se mettra à évoquer encore d’un point de vue plus politique l’Algérie d’aujourd’hui, lui, le directeur du CCA à Paris, un poste qui revient sur la table à chacune de ses sorties comme pour lui faire toucher ce qui, aux yeux de beaucoup, est une contradiction. Contradiction dont il se défend et qu’il assume comme d’autres, par rapport à son parcours, sa propre histoire (cadet da la nation, cadre de l’armée) mais qui, quelque part, est également source de souffrance.
D’ailleurs, Yasmina Khadra se laissera aller à quelques nostalgies répétant à maintes reprises : “Les années 1960-1970 ont produit des gens de valeur, de talent, à l’époque il y avait des gens corrects, courtois, il y avait de la solidarité, de la pudeur, c’était aussi l’incarnation de toutes les victoires de l’Algérie sur l’injustice.”
Plus loin, le parallèle sera fait avec l’Algérie d’aujourd’hui, où certains se distinguent plus par leur stupidité. “Ils ont abruti toute une nation… Il y a quelque chose qui cloche, il y a comme une volonté de nuire au pays, et qui veut assassiner une nation, détruit l’école”, lâchera Khadra sous quelques applaudissements. Il se laissera encore aller en disant sous les rires des présents dans la salle, “il faut tirer les oreilles du ministre de l’Éducation”, en déplorant qu’aujourd’hui dans les écoles et dans les universités, aucune place n’est faite aux écrivains algériens, surtout à lui, aucune tentative de faire découvrir la lecture aux jeunes. Et de revenir encore sur sa souffrance de gamin à l’école des cadets, “enfant traité comme un adulte et malgré le fait que c’était un univers qui ne favorisait pas la pensée” il s’est construit en tant qu’écrivain en découvrant les grands auteurs de ce monde, qu’ils soient algériens ou autres et qui restent universels. Pour lui, malgré cette lente descente aux enfers ou la marche forcée vers la médiocrité, “l’Algérie ne sombrera jamais, elle est entourée de rejetons, d’avortons mais la nation restera éternelle”.
D. L
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24 avril 2012 à 0 12 58 04584
plagiatdz
23-04-2012 18:20
#4
yasmina kadra Il veut juste une reconnaissance de tous les écrivains de son pays. A la différence que les autre écrivains ne sont ni applaventristes , ni des pilleurs intellectuels, ni des plagieurs. Compte tenue aussi de la pauvreté de son vocabulaire je voudrais bien connaitre le nom de son « nègre ».
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2009/10/16/1744574_yasmina-khadra-accuse-de-plagiat.html
http://www.algerie-dz.com/forums/archive/index.php/t-26664.html
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24 avril 2012 à 1 01 00 04004
Yasmina Khadra accusé de 2 plagiats par l’écrivain Karim Sarroub
16/10/2009 à 08h09 – mis à jour le 13/07/2010 à 14h57 | 20300 vues | 18 réactions
Article publié le 16/10/2009
1Il s’appelle Karim Sarroub. Il est psychanalyste et lui-même romancier. Il est la bête noire de Yasmina Khadra depuis leur rencontre l’année dernière pour un débat littéraire à Paris.
Aujourd’hui, le psychanalyste accuse Yasmina Khadra de plagiat. Sur son site, il qualifie même le dernier roman de Yasmina Khadra, Ce que le jour doit à la nuit, de sous littérature.
La victime : Youcef Dris, journaliste et écrivain algérien.
Et les preuves ne manquent pas : explications et photos sur le site du psychanalyste.
Yasmina Khadra mythomane
Non seulement Yasmina Khadra a plagié le livre de Youcef Dris, mais il s’est même servi d’une photo qui figure dans Les amants de Padovani pour faire sa couverture, comme vous pouvez le voir ici :
Ce que Yasmina Khadra doit à Youcef Dris, + 1
Le Monde
Vidéo de leur dernière rencontre :
(A ne pas manquer : les réponses pour le moins hallucinantes de Yasmina Khadra face aux questions du psy…)
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2 Autre affaire de plagiat : Yasmina Khadra mythomane
Le 10 avril 2010, Karim Sarroub dévoile un nouveau plagiat de Yasmina Khadra, que Yasmina Khadra reconnait et accepte que son livre soit retiré. La nouvelle est donné sur un site américain.
Sur le blog de Karim Sarroub :
( http://karimsarroub.blog.lemonde.fr/2010/04/10/ce-que-yasmina-khadra-doit-a-tahar-wattar/ )
Reçu, le 10 avril 2010, de Jonathan Klein, professeur de littérature à Bakersfield, en Californie, ce message où il est question d’une autre affaire de plagiat, plagiat reconnu cette fois par Yasmina Khadra et inscrit sur le site d’une encyclopédie en ligne. Je le reproduis ici tel qu’il est (mais il ne faut pas le dire à Grégoire Leménager) :
“bonjour Karim Sarroub
Yasmina Khadra avait déjà reconnu un plagiat.
Son livre a été retiré de la vente.
Yasmina Khadra a plagié des passages du livre “Al-Laz” (1974), de l’écrivain AL-TAHER WATTAR.
C’est ici, en anglais :
« Yasmina Khadra also published several early novels under his real name. Two, Houria and Amen ! (both 1984) were published in Algeria. He published three more novels under his real name, one in France—De l’autre coté de la ville (1988; The other side of the city)—and two in Algeria : La fille du pont (1985 ; The girl on the bridge) and Le privilège du phénix (1989; The privilege of the phoenix), Written during his youth, at age twenty, Le privilège du phénix was blocked because of the presence of a character in the novel named Llaz. He was accused of plagiarism and the novel was withdrawn. It was many years later and only after he made changes that this novel was finally published. Though Khadra refrained from mentioning the name of the writer who accused him of plagiarism, it was in all robability AL-TAHER WATTAR, author of the novel Al-Laz (1974). According to its author, Le privilège du phénix is a modest novel, « managed in an acceptable manner and partially completed » (Ghellal, 2004, p. 310.)
En français :
« Yasmina Khadra a aussi publié plusieurs romans sous son vrai nom. Deux, Houria et Amen ! (tous les deux en 1984) ont été publiés en Algérie. Il a publié trois autres romans sous son vrai nom, un en France (De l’autre coté de la ville (1988; The other side of the city) – et deux en Algérie : La fille du pont (1985 ; The girl on the bridge) etLe privilège du phénix (1989; The privilege of the phoenix.) Ecrit dans sa jeunesse, à l’âge de 20 ans, Le privilège du Phénix a vu sa parution bloquée à cause d’un personnage dans le roman nommé Llaz. Il a été accusé de plagiat et le roman a été retiré du commerce. Ce n’est que bien des années après, et seulement après qu’il eut effectué des changements, que le roman fut finalement publié. Bien que Khadra n’a jamais voulu dire qui était l’écrivain qui l’accusait de plagiat, il s’agit, selon toute probabilité, de AL Taher Wattar, auteur de Al Laz. Selon son auteur [Al Taher Wattar], Le privilège du Phénix est « un roman bâti de façon acceptable et partiellement achevé. » (Ghellal, 2004, p. 310.)
http://encyclopedia.jrank.org/articles/pages/5769/Khadra-Yasmina-Muhammad-Moulessehoul-1955.html “
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Bientôt un 3ème et un 4ème plagiat de Yasmina Khadra ? Yasmina Khadra mythomane
Faut-il croire Yasmina Khadra quand il dit qu’il n’a pas plagié, face à de telles preuves, sachant qu’il a déjà menti de nombreuses fois à la presse?
Site web sur les mensonges de Yasmina Khadra :
http://yasminakhadraplagiaireetmenteur.blogspot.com/
ce que le jour doit à la nuit , yasmina khadra , plagiat , youcef dris , karim sarroub , tahar wattar , l’olympe des infortunes , mythomane
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24 avril 2012 à 1 01 02 04024
Yasmina Khadra, plagiats, mensonges et mégalomanie
« Yasmina Khadra est un auteur qui puise sans vergogne dans le fond commun des idées et des faits divers. Il n’y a aucune limite, pour lui, entre l’emprunt servile et l’emprunt créatif. [...] En tant qu’ex militaire, c’était donc un homme soumis. Mais il l’est toujours. Il a juste l’impression de ne plus l’être parce qu’aujourd’hui il peut l’écrire. » (Karim Sarroub)
SAMEDI 12 JUIN 2010
Plagiat : Yasmina Khadra, un plagiaire et un menteur impénitent
Yasmina Khadra a traité les Algériens, donc ses lecteurs, de «fainéants impénitents» dans les colonnes du quotidien algérien L’Expression.
D’abord, les Algériens lui disent merci.
Mais si les Algériens sont des « fainéants impénitents » , Yasmina Khadra, lui, est un «plagiaire» et un « menteur impénitent. »
Yasmina Khadra et la mythomanie:
Yasmina Khadra est-il un mythomane ? La liste est longue mais voici trois gros mensonges :
1 – Dans les colonnes du Nouvel Obs, il a déclaré qu’il n’avait jamais dit qu’il était « plus connu que l’Algérie. »
Il a bien dit ça dans les colonnes du quotidien canadien La Presse, que vous pouvez lire ici La Presse :
(« Mais vous savez à qui vous parlez ? Je suis l’un des écrivains les plus célèbres au monde. Je suis plus connu que l’Algérie ! Je suis allé en Italie en visite officielle avec le président algérien: je suis passé à la télé, pas lui ! »)
2 – Toujours dans les colonnes du Nouvel Obs, il a dit qu’il n’était pas un plagiaire.
Il faut être simplement devin pour romancée une histoire d’amour (Ce que le jour doit à la nuit / Les amants de Padovani) qui a déjà été racontée quatre ans auparavant par un autre auteur.
Toujours à propos de ses plagiats, il n’y pas que le psychanalyste Karim Sarroub qui l’a dit. De l’autre côté de l’Atlantique, des intellectuels américains dévoilent (dans une encyclopédie !) un autre plagiat, que Yasmina Khadra a lui même reconnu. Pris la main dans le sac, il acceptera sans rien dire le retrait de son roman des librairies, « Le privilège du phénix. »
3 – A ce même journaliste (qui a dévoilé le plagiat du livre de Tahar Wattar) qui lui demandait si ses livres parlaient de terrorisme, Yasmina Khadra répond ceci : « Non, mes livres ne parlent pas de terrorisme. » !
Vous pouvez lire ce mensonge surprenant ici : « My Novels do not speak about terrorism . » (« Mes romans ne parlent pas de terrorisme.)
Quand on sait de quoi parlent ses livres, on se dit qu’il faut être complètement amnésique pour oser dire une chose pareille.
Quant à son deuxième plagiat , pour lequel il a été épinglé aux USA, plus besoin de preuves puisque son livre a été interdit et retiré de la vente, pour être republié plusieurs années après, une fois seulement qu’il a enlevé les passages plagiés. Cette information est inscrite sur le site d’une encyclopédie.
Yasmina Khadra ment non seulement aux journalistes, mais aussi à ses lecteurs. C’est un menteur terrible, qui prend ses lecteurs pour des idiots.
Pour l’instant, les deux auteurs qu’il a plagiés, sont Youcef Dris, pour Les amants de Padovani , et Tahar Wattar, pour son roman Al Laz (écrit en langue arabe.) Comme beaucoup de gens, très naturellement, prudence oblige, j’ai cru moi aussi à une rumeur. Toutes ses preuves m’ont fait complètement changerd’avis.
A suivre…
Ce que Yasmina Khadra doit à Youcef Dris
Ce que Yasmina Khadra doit à Tahar Wattar
Karim Sarroub reveals another plagiarism of Yasmina Khadra
Encyclopedia
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24 avril 2012 à 1 01 03 04034
ranigad49
23-04-2012 15:53
#2
C’est vrai que nul n’est prophète dans son pays. Il veut juste une reconnaissance de tous les écrivains de son pays. Et que l’Etat les fasse connaitre a cette génération montante et qu’elle traduit tous les livres pour qu’ils soient a la portée de nos enfants. Quand lui , il est reconnu dans plus de 43 pays et cela lui suffit amplement mais c’est son pays qu’il veut défendre de la médiocrité, de la sous culture et de l’ignorance. Sur le plan littéraire actuellement c’est lui le représentant de l’Algérie quand le veuille ou non car il est le plu et le plus traduit à travers le monde. Quand a la reconnaissance Algérienne, je ne pense pas qu’elle lui tient tellement à coeur car il sait que la culture et le savoir n’ont pas de place dans ce pays.. Car on a toujours préféré les darwiche et les sots.
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28 mai 2012 à 18 06 23 05235
1966, l?année phare
Par Yacine Idjer
1962. L’Algérie est indépendante. Elle prend en main sa propre destinée à l’issue d?une guerre de huit années qui a fait un million et demi de morts. Ces longues années de lutte armée vont constituer une thématique riche et diversifiée. La Révolution alimentera en grande partie la cinématographie algérienne.
L’un des premiers longs-métrages s’intitule Une si jeune paix, un film réalisé en 1964 par Jacques Charby. Il raconte l’aube de l’indépendance : «Des centaines de milliers de jeunes Algériens se sont retrouvés orphelins. Des centres furent créés pour recevoir les fils de chouhada. Une grande et exaltante tâche d?éducation se posait. Il fallait faire oublier à ces enfants les horreurs de la guerre et leur permettre de se préparer à la vie dans un pays en paix.» Ce film poignant et saisissant retrace le portrait d?enfants traumatisés par la guerre et dont le comportement quotidien reste empreint de violence. Une si jeune paix a valu à son réalisateur le Prix du jeune cinéma au festival de Moscou en 1965. Une si jeune paix marque la naissance de la fiction algérienne.
Une année plus tard, Ahmed Rachedi réalise L’Aube des damnés. Ce film, qui a obtenu le Prix du congrès mondial de la paix au festival international de Leipzig (1965) et le Prix d?honneur au festival de Karlovyvari (1666), montre «le vrai visage de l’Afrique recherché à travers des documents, monuments, livres et images du passé». Il raconte la colonisation de l’Afrique , et des pays du tiers-monde ? ainsi que la lutte des peuples pour leur indépendance.
1966 est l’année phare pour la cinématographie algérienne. La Bataille d?Alger paraît sur grand écran. Réalisé par Gillo Pontecorvo, ce film est basé sur l’oeuvre de Yacef Saâdi, inspirée des récits de ceux qui l’ont vécue. La Bataille d?Alger propose «une reconstitution des événements qui ont ébranlé la capitale de l’Algérie et secoué l’opinion internationale à l’heure de la guerre révolutionnaire menée par le peuple algérien contre les forces d?occupation coloniale».
Ce film mythique restera une référence en matière de cinématographie, tout comme Le Vent des Aurès (1966) de Mohamed Lakhdar Hamina, qui a valu à ce dernier le Prix de la première oeuvre au Festival de Cannes en 1966, le Prix du meilleur scénario, le Grand prix de l’Union des écrivains soviétiques pour le scénario et son apport à la littérature universelle à Moscou en 1967, et enfin la Gazelle d?or à Tanger (Maroc) en 1968. Le film est interprété par Mohamed Chouikh, Hassan el-Hassani et Keltoum.
D?autres films sur la guerre viennent élargir l’éventail de la cinématographie algérienne : La Voie de Mohamed Slim Riad, L?Enfer à dix ans, Hassen Terro de Mohamed Lakhdar Hamina avec Rouiched, Les hors-la-loi de Tewfik Farès, L’Opium et le bâton de Ahmed Rachedi d?après le roman de Mouloud Mammeri, Patrouille à l?est?
La cinématographie algérienne continue de proliférer et produit des chefs-d’oeuvre. Alors que certains réalisateurs continuent d?exploiter la Révolution, d?autres, en revanche, changent de thématique et s’orientent vers d?autres sujets d?actualité. Les années soixante-dix voient l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes et favorisent en conséquence une nouvelle production cinématographique, donc une nouvelle esthétique, alimentée en thèmes divers. Paraissent alors des films comme Les Vacances de l?inspecteur Tahar de Moussa Haddad, Vent du Sud de Mohamed Slim Riad d?après le roman de Abdelhamid Benhadouga, Echebka (Les Pêcheurs) de Mustapha Toumi, Omar Gatlatou de Merzak Allouache, Leïla et les autres de Sid Ali Mazif (qui a obtenu le 1er prix de l’Union des écrivains soviétiques au festival de Tachkent en 1978)? D?autres suivront, durant les années quatre-vingt : Un Toit, une famille de Rabah Laradji (1982), Hassen Taxi de Slim Riad (1982), Une Femme pour mon fils de Ali Ghalem (1982)?
D?autres réalisations cinématographiques, en nombre étonnement moindre, viennent ponctuer la décennie quatre-vingt-dix : Youcef de Mohamed Chouikh (1993), La Montagne de Baya de Azzedine Meddour (1997)?
Tous ces films, de 1970 à 1999, sont inspirés de la réalité sociale et culturelle, qui prévalait à l?époque, et s’imposait à l’inspiration créatrice des cinéastes.
Durant cette dernière décennie, le cinéma algérien, compte tenu de la crise économique liée à celle engendrée par la fracture politique, a connu , et connaît une crise qui s’est traduite par la dissolution subite et brutale des différentes structures chargées de la production, de la réalisation et de la diffusion du cinéma. Ainsi, le cinéma meurt peu à peu. Il agonise. Il ne reste de la cinématographie algérienne que de chatoyants souvenirs qui, de fil en aiguille, remontent à une époque qui nous semble lointaine, imaginaire !, que quelques parfums évoquant une époque où l’Algérie se montrait fière dans les différentes rencontres cinématographiques internationales. Toutefois, l?espoir pour une reprise se fait sentir et se profile à l’horizon.
Djazaïr 2003, une Année de l’Algérie en France, cette manifestation culturelle et artistique sur le sol français qui s?est déroulée durant toute l’année 2003, a, en effet, réactivé l?activité, voire la production cinématographique algérienne, cependant en moindre quantité. Mais l’espoir y est, l?espoir de relancer le septième art et de restituer à l’Algérie sa place dans les festivals internationaux.
I. Y.
Info soir