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L’histoire des sous-Indigènes

21 avril 2012

Didi Baracho

L’histoire des sous-Indigènes dans Didi Baracho didi-baracho
Publié le Vendredi, 20 Avril 2012 15:30
Écrit par Didi Baracho

Par Didi Baracho
En cuvant mon vin ce matin, je ne puis m’empêcher de re-penser à l’histoire tumultueuse de notre Corée Saoudite. Je commémore l’anniversaire du printemps des sous-Indigènes, né 32 ans avant celui des Indigènes et je me dis : Que de temps perdu ! Quel gâchis !
Ah oui ! Je ne vous l’ai jamais dit ? Pour le pouvoir colonial, il y a toujours eu d’un côté, les Indigènes et, de l’autre, les sous-Indigènes.

Présentés comme des ivrognes plus que la moyenne, décrits comme plus attirés par les élections françaises que par le sort de la Corée Saoudite, ils ont vu la négation de leur culture, vécu le mépris affiché à l’égard de leur langue et supporté ce statut d’éternel bouc émissaire, attribué de fait par le régime colonial. 
Lorsque les sous-Indigènes revendiquent la démocratie pour toute la Nation, les relais du pouvoir colonial laissent entendre que ces derniers souhaitent importer des « valeurs françaises », quand ils demandent la reconnaissance de leur langue, on les accuse d’être des séparatistes, alors qu’ils réclament la laïcité, on les diabolise en essayant de faire croire qu’ils seraient hostiles à l’islam, bref, 50 ans de mépris, 50 ans de haine, 50 de diabolisation et l’histoire continue. 50 ans de mauvais traitement et de répression que les sous-Indigènes ont noyés dans l’alcool et dans l’huile d’olive. Une huile dont la qualité n’est plus à démontrer. Et c’est certainement la seule chose que le pouvoir colonial leur reconnaît.
Cette politique n’a été possible que grâce à la complicité de quelques « notables » qu’on a passés du statut de sous-Indigène à celui de Bachagha. Ainsi le premier d’entre eux fut le Bachagha Kasdi Merbah qui a cautionné, sinon mis en application, cette politique odieuse de stigmatisation des populations sous-Indigènes. Le relais fut récupéré par beaucoup d’autres et, en premier lieu, de nos jours, par le Bachagha Ahmed Ouyahia, mais également par les équipes des généraux M. dit T. et T. dit B. et je dirais singulièrement par le Bachagha-général M. dit T., qui avec le général D. dit D., forment cette lignée de sous-Indigènes qui se sont compromis avec une logique immonde et toujours accommodés de la doctrine du régime colonial à l’égard de ces régions où l’on préfère les chansons de Matoub Lounès et d’Idir aux croassements de Chebba Zahouaniya.
Naturellement, cette politique est toujours d’actualité, car le régime colonial peut compter sur l’appui de ces relais d’opinion représentés, entre autres, par nos amis H’mida Layachi, Lounès Guemache, Ali Fodhil et Anis Rahmani, les quatre journalistes que nous envie la presse de l’ex-régime Apartheid d’Afrique du Sud.
Je pense, en revanche, que les sous-Indigènes ne doivent pas tomber dans le piège du repli sur soi et du régionalisme dans lequel souhaitent les confiner ceux qu’on appelle les « mains sales ». Ils doivent affirmer plus que jamais leur appartenance à la Nation et rappeler à qui, ne veut pas l’entendre, le rôle joué par leur région durant la première guerre d’indépendance. Et rappeler aussi que si cette région appelle aujourd’hui au boycott et lance à tue-tête « ulac ilvote ulac », c’est tout simplement parce qu’elle refuse de cautionner une énième mascarade. Comme disait le poète assassiné « acu k-iaaôsan d wacu k-isbaedan Yar kan i txeddam imara tamurt nneY ig xnunsan tfud seg  wamman Wa yemmut wayaD yennejla Ma d nekwni s wid d-iqqiman ay-d-qqiman A ney-sennid f tmara ». Et démerdez-vous pour la traduction, vous n’aviez qu’à apprendre la langue des ancêtres ayant peuplé la Corée Saoudite.  Maintenant, je vais déboucher une bonne bouteille et je vais essayer d’aller marcher en titubant. Mais ça, c’est une autre histoire. Alors, malgré tout, vive les Indigènes !…Et les sous-Indigènes

 

didi.barachodz@gmail.com

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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