20 avril 2012
Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui
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J'ai couvé un oeuf de colombe, Luther en a fait sortir un serpent.
Citations de Erasme
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Ces réflexions sur la guerre ramènent à mon esprit cette éloquente citation de jean Rostand: »on tue un homme, on est un assassin, on tue de milliers d’hommes, on est un conquérant. On les tue tous, on est un dieu » les dieux de la guerre n’ont pas d’humanité la guerre est le pire cauchemar des enfants, leur bête noire .une endémie qui dissèque les familles, y sème la dissension et fabrique des veuves et des orphelins en série
Ces réflexions sur la guerre ramènent à mon esprit cette éloquente citation de jean Rostand: »on tue un homme, on est un assassin, on tue de milliers d’hommes, on est un conquérant. On les tue tous, on est un dieu » les dieux de la guerre n’ont pas d’humanité la guerre est le pire cauchemar des enfants, leur bête noire .une endémie qui dissèque les familles, y sème la dissension et fabrique des veuves et des orphelins en série
Le docteur Mekki Yahia est praticien au laboratoire de virologie à l’hôpital Edouard Herriot et à la faculté Claude Bernard de médecine à Lyon, chef de service sérologie virale, membre de la commission du diagnostic prénatal des affections virales chez la femme enceinte, membre de l’association de suivi des transplantés d’organes et des greffes de tissus à Lyon.
Bediar Bouharket
Bédiar Bouharket est un modeste sculpteur originaire de la région de Sougueur . Il est ingénieur en physique de formation mais grand amateur de beaux-arts, il a d’ailleurs suivi une formation dans ce domaine dans les années 94/96 dans la ville italienne berceau de l’art, Florence
Kelouche Mohamed Kheir Eddine
Né le 17 décembre 1966 à Sougueur
http://nadorculture.unblog.fr/2008/08/24/kelouche-mohamed-kheir-eddine/
Zami Mohamed
Né le 25 janvier 1972 à Sougueur.
http://nadorculture.unblog.fr/2008/12/31/zami-mohamed-cv/
Né en 1970 à Mostaganem, Kamel Daoud est journaliste au Quotidien d'Oran. Il y tient la chronique « Raïna Raïkoum », réputée pour son franc-parler et la clarté de ses analyses.
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22 avril 2012 à 3 03 02 04024
Chronique du jour : ICI MIEUX QUE LA-BAS
Bataille navale à la française
Par Arezki Metref
arezkimetref@free.fr
On ne sait pas encore ce qui, ce soir, surgira des urnes françaises. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que jusqu’à ce jour, le président sortant, Nicolas Sarkozy, n’a pas réussi son tour de passe-passe qu’il prenait pour de la prestidigitation.
Les élections réservent par nature des surprises. Si Sarkozy l’emportait, ce qui semble fort incertain à l’heure où s’écrivent ces lignes, cela aura été pour le moins laborieux. Rien ne semble donc véritablement joué. Les stratèges optimistes de la droite n’excluent pas une campagne décisive pour le second tour qui profiterait à Sarkozy, dans le cas de figure où il serait ex-æquo avec François Hollande. Sarkozy lui-même y croit en prévision d’un duel contre le seul Hollande. Jouant les victimes, il résume la campagne du premier tour comme une scène où 9 adversaires concentrent leurs tirs sur sa personne. S’il est battu, que ce soit au premier ou au second tour le 6 mai prochain, il faudra lui reconnaître une hargne à s’accrocher qui, vu son bilan, ne peut s’expliquer que par la soif de pouvoir, plus que par le devoir de se mettre au service de son peuple. Cette analyse est partagée tant par une majorité de la classe politique française que par l’électorat. Quoi de plus naturel, dès lors, que d’assister au bal des repentis qui, il n’y a pas de hasard, concerne des personnalités politiques sans troupe et sans éclat. Exemples : Azouz Begag et Fadela Amara qui, dans leur courte carrière, ont déjà zigzagué du PS à l’UMP, en passant par le centre avant de revenir quelques jours avant le premier tour, sans honte ni dignité, vers un Hollande présumé triomphant. Il y a comme un pincement au cœur de les savoir d’origine algérienne. C’est une loi en politique que la perfidie des débauchages chez l’adversaire finit par se retourner contre celui qui l’utilise. Nicolas Sarkozy tout-puissant en avait oublié la teneur lorsqu’il avait voulu déstabiliser les rangs socialistes en appâtant certains d’entre eux au nom d’une ouverture fallacieuse. Tous les observateurs, journalistes, analystes français ou étrangers reconnaissent que la campagne électorale a été particulièrement âpre, et qu’elle s’est jouée pour l’essentiel hors terrain, derrière la ligne de touche. La dureté de la crise structurelle du capitalisme conjuguée à la politique ultralibérale et brouillonne menée par Nicolas Sarkozy au cours de son premier mandat, a fragilisé la France sur le plan économique et social, ainsi que son rang dans le monde. Cette situation a entraîné une campagne exceptionnellement glissante dans laquelle les coups bas, les formules assassines, les attaques ad hominem ont prédominé sur les arguments et les questions de fond. L’amovibilité des stratégies, notamment celle du président sortant, a plongé la campagne dans un festival de superficialités qui a vu, entre autres phénomènes, celui de l’agitation autour de la viande hallal censée être la principale préoccupation des Français. Ce débat surréaliste a été raillé par la presse internationale, et en particulier par la presse anglo-saxonne, bible du courant sarkozyste. Pour échapper à un bilan très peu reluisant, Nicolas Sarkozy aura souvent botté en touche, procédant à ce en quoi il semble être passé maître, la diversion agressive. Il en a fait montre à l’envi dans nombre de débats télévisés dans lesquels il a pris à partie ses contradicteurs, journalistes ou adversaires politiques, en les attaquant personnellement. Cette stratégie de la diversion vise à éluder les questions embarrassantes. Mais cette fois, les gris-gris sont demeurés inefficaces de même que les procès en sorcellerie qui devaient lui rallier des suffrages en dressant des groupes de la société française les uns contre les autres. Crises, morcellement, dévaluation de la confiance, c’est sur ce champ de bataille que s’est menée la campagne électorale. Autant dire que la mer était grosse d’une tempête à répétition. D’ailleurs la métaphore maritime a été largement utilisée lors de ce qui ressemble à une bataille navale. Touché ! Coulé ! L’une des formules les plus saillantes de cette campagne aura été le qualificatif de «capitaine de pédalo» attribué au candidat socialiste François Hollande par le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Autre formule, celle consacrée par Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière, pour désigner Nicolas Sarkozy, «Capitaine du Costa Concordia», qualificatif faisant allusion au naufrage du paquebot de la compagnie Costa. En outre, on a pu remarquer que le succès inattendu du candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, vient de la radicalité de ses positions de rupture avec le système capitaliste. L’ampleur de ses meetings montre que les arguments de rupture trouvent un écho dans les classes populaires et ouvrières orphelines d’un grand mouvement de masse de gauche. Tandis que les candidats de droite et celui du Parti socialiste promettent au mieux de tempérer un peu les appétits capitalistes déchaînés, Mélenchon, lui, n’hésite pas à avancer comme condition d’émancipation des couches les plus vulnérables de la société, un affrontement avec les forces de la finance, une vraie révolution mais citoyenne. Le changement doit venir des urnes. Mais l’inspiration est évidente, ce sont les traditions révolutionnaires françaises, celles de 1789 jusqu’aux conquêtes du Front populaire, en passant par la Commune de Paris. Ces références sont également utilisées par ses adversaires dans le but, cette fois, d’effrayer l’électorat en agitant les spectres de la violence, tribut des révolutions. Ce à quoi le tribun du Front de gauche répond avec l’une des ces formules cinglantes qui sont sa marque de fabrique : «Je vous fais peur comme la lumière fait peur aux vampires.»
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/04/22/article.php?sid=133210&cid=8
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29 avril 2012 à 9 09 09 04094
Chronique du jour : ICI MIEUX QUE LA-BAS
Députés nationalo-islamistes ou islamo-nationalistes ?
Par Arezki Metref
arezkimetref@free.fr
L’Algérie est l’un des rares pays à avoir été épargnés par le souffle de l’obus du «printemps arabe». Tout se passe comme si de rien n’était. Eh bien, non! Il suffit de regarder autour de soi pour noter les changements. Bons ou mauvais ?
Si l’Égypte, la Tunisie et la Libye sont passées par la «révolution» faussement démocratique avant de sombrer dans une solution islamiste, l’Algérie, elle, au grand bonheur de ses dirigeants, a sauté une case. Elle va directement à l’essentiel en aggravant, à la faveur des élections législatives du 10 mai prochain, son degré d’islamisation, voire de théocratisation. Quelque chose de l’ordre de l’air du temps nous dit que la prochaine Assemblée nationale sera majoritairement islamiste. Depuis des mois, les pronostics se ressemblent. Et si tout le monde s’accorde à projeter une Assemblée islamiste, hégémoniquement islamiste, ce n’est guère par déduction sondagière ou par fatalité devant l’irrégularité annoncée du scrutin que par intuition. Oui, par intuition ! Tout nourrit cette intuition. Le pouvoir de Bouteflika n’a échappé au naufrage du «printemps arabe» que pour arriver plus sûrement au même résultat que dans les pays où ses homologues ont été balayés. Une nouvelle dose d’islamisme est concoctée pour venir noyer ce qui reste de pluralisme, fruit du sacrifice des enfants d’Octobre 1988. Le boycott du RCD sortirait-il les démocrates du jeu ? Le retour de Djaballah et d’autres leaders islamistes tiédis par la tactique politique à la tête d’attelages souvent hétéroclites indique la volonté de glisser le curseur dans le sens de l’exclusion des démocrates des strapontins qui leur étaient jusqu’alors consentis. L’étrange participation du FFS doit revêtir un double sens. On y voit, en premier lieu, l’inévitabilité d’une présence découlant de l’absence du RCD. Quand ce dernier boycotte, le FFS y va. Et inversement ? En second lieu, on constate que le parti d’Aït Ahmed a, d’une certaine façon, gagné une sorte d’attestation de respectabilité islamo-compatible par sa participation à la Conférence de Sant’Egidio, formule vers laquelle la politique de Bouteflika ne cesse de s’acheminer. L’éjection des généraux dits éradicateurs a facilité ce long processus de démolition des digues qui contenaient l’islamisme. Il sera difficile de contredire la prédiction selon laquelle, même si les élections ne sont pas truquées, les islamistes seraient gagnants. Le pouvoir le veut. Il l’a programmé de longue date. Depuis de longues années, on assiste à une islamisation galopante du climat national. Cela s’est fait par doses anodines, couche après couche, dans la réalisation d’une sorte de sédimentation de l’inexorable. Alors, législatives jouées d’avance ? Tout est paré pour ! L’introduction d’el adhan à la télé et à la radio en temps réel, le tintamarre ininterrompu sur la mosquée Bouteflika, dépense somptuaire incompréhensible dans un pays qui manque du minimum vital en matière d’infrastructures pour l’éducation et la santé, la réhabilitation dans l’impunité de terroristes islamistes accueillis comme des héros et d’autres faits de la vie quotidienne et symbolique, montrent bien que le Rubicon de l’islamisation est franchi en catimini. Déjà, dans l’Assemblée sortante, les voix nationalo-islamistes tonitruaient presque en solo. La prochaine Assemblée inversera les termes de l’équation. Elle sera majoritairement islamo-nationaliste. Dans tous les cas, c’est un symptôme de l’uniformisation autour de la Nation et de l’islam ne formant qu’un, au détriment du pluralisme et des différences qu’un pays comme l’Algérie a su se forger au cours d’une histoire tourmentée. Désormais, un des courants idéologique et politique existant en Algérie imposera sa loi à tout un pays par la force de son activisme et par la faiblesse de la compromission, tout cela mêlé à des considérations géostratégiques qui remettent en selle un «islamisme modéré» béni par les Etats-Unis et l’Europe. Il sera encore davantage l’éteignoir des quelques libertés subsistantes. A l’appréhension du triomphe islamiste total aux législatives s’ajoute celle de savoir que cette Assemblée sera en quelque sorte constituante. Elle doit réviser certains points de la Constitution. Passe sur le nombre de mandats du président de la République. La présidence à vie, c’est fini ! Cela a été réglé dans la rue à Tunis et Place Tahrir ! Encore que… Un autre aspect : l’officialisation de tamazight. Cette mesure symbolique d’une portée considérable dans la définition de la Nation ouverte et plurielle est plus que jamais un enjeu. L’Alliance de l’Algérie verte, coalition du MSP, d’El Islah et d’Ennahda, dit déjà qu’elle s’y opposera. Evidemment, ça ne fera que compliquer une question qui fait l’objet d’un combat vieux de plusieurs décennies. Cette pérennité est à la fois due à la corrélation de la question amazighe avec la question démocratique, et aussi au fait qu’il s’agisse de la réparation d’une injustice durable, la négation des origines d’une bonne partie de la population algérienne. Les résistances conservatrices nationalistes et islamistes, dans lesquelles s’est fondu le bon vieux baathisme, résistances à la nécessité d’officialiser la plus vieille langue de ce pays, se transportent dans les travées de l’Assemblée où elles occuperont plus de sièges que jamais. Il ne fait pas de doute que la surdité, la crispation névrotique par rapport à cette question est davantage de l’ordre de la pathologie que de la politique. Cette dernière est la science du compromis susceptible de souder l’unité nationale. L’opiniâtreté à garder une position de raideur cadavérique à l’égard de tamazight, elle, divise. Mieux ou pire, elle pousse à la radicalité des victimes de l’ostracisme. Autre hic : l’abstention. Si Bouteflika lui-même se mouille pour réduire l’abstentionnisme, c’est qu’il leur est cauchemardesque. Ce spectre dévalue toute élection sur le plan international. Cela constitue pour les électeurs leur seul moyen de résistance. C’est une façon pour eux de dire aux hommes du pouvoir : «Faites votre cuisine comme bon vous semble, ce sera sans nous.» Le désintérêt pour les élections tient sur deux pieds : la conviction que celles-ci ne changeront rien et qu’elles sont truquées. Quel islamisme entrera à l’Assemblée ? On parle d’islamisme modéré. Sa supposée modération vient de sa différence avec l’islamisme des années 80-90. Ce qui distingue l’islamisme de Madani et Belhadj est que ce dernier avait certainement un contenu idéologique. L’islamisme d’aujourd’hui est un islamisme situationniste et pragmatique, voire cynique. C’est celui de petits affairistes saupoudrant de religion absolutoire les petits écarts à la morale et à la loi qui engendrent l’enrichissement fulgurant et certainement illicite.
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/04/29/article.php?sid=133525&cid=8
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6 mai 2012 à 0 12 22 05225
Chronique du jour : ICI MIEUX QUE LA-BAS
Celui qui dit non, celui qui dit oui(1)
Par Arezki Metref
arezkimetref@free.fr
Peut-être, comme moi, avez-vous lu cette info dans El Watan ? Il s’appelle Tarek Mameri. A 23 ans, il est chômeur et n’a pas la célébrité de Takfarinas ou celle de Houari Benchenet. Visiblement, il comble son temps, forcément creux vu le chômage, dans l’activisme militant sur les réseaux sociaux. Et bien sûr, en dehors des blogueurs comme lui, personne ne le connaît ! Jusque-là ! Mais voilà que mardi 1er mai, son nom explose sur le Net et même en dehors.
Ce jour-là, des hommes en civil le kidnappent à Belouizdad (ex- Belcourt, Alger) d’où il est originaire. Ils le jettent dans un véhicule de marque Kadi et, en trombe, démarrent vers une destination inconnue. Le jour-même, un membre de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH) déclare au quotidien qu’il cherche à «savoir exactement les accusations retenues contre lui». Indépendamment de ce que l’on ignore et de ce qu’ils peuvent «fabriquer» comme chefs d’accusation, ce que l’on sait de science certaine, c’est que Tarek Mameri a posté des vidéos dans lesquelles il appelle au boycott des législatives du 10 mai. D’ailleurs, on peut encore voir ces vidéos sur internet. Il aurait aussi critiqué les appels au vote du chef de l’Etat et de ses ministres. L’une de ces vidéos fait le buzz. Une autre, publiée le 17 avril, montre Tarek Mameri et deux autres jeunes démontant des panneaux d’affichage électoraux. Commentant son acte, il affirme : «Nous allons les enlever et faire passer le message à tous les Algériens. Nous ne voulons pas les détruire pour qu’ils ne disent pas que nous sommes des va-nu-pieds. Nous allons les démanteler, les ranger pour que l’Etat vienne les récupérer.» Sans doute Tarek Mameri était-il loin de penser que nous étions encore dans l’ère de la police politique avec ce qu’elle a de plus implacable. Car, enfin, si on lui imputait un acte de vandalisme, il aurait suffi de le convoquer au lieu de l’enlever dans une voiture banalisée.(2) On ne sait pas exactement ce que ces vidéos contiennent, ni ce qu’on reproche au jeune Tarek Mameri, mais ces méthodes, elles, on les connaît. On les reconnaît ! Ce sont celles d’avant ! Cependant, si la réponse est à ce point viscérale, c’est que le coup est ressenti douloureusement. Si ces vidéos sont effectivement à l’origine de la répression exercée contre ce jeune internaute, on peut en imaginer deux raisons. La première résulterait de la frayeur du régime à l’endroit des blogueurs depuis «le printemps arabe». La seconde concernerait l’appel au boycott, défaut de la cuirasse du pouvoir actuel qui a toujours besoin de se légitimer par une forte participation. Ce que le pouvoir ignore ou feint d’ignorer, c’est que si les Algériens boycottent ou s’abstiennent, ce n’est pas parce qu’un jeune internaute a posté des vidéos pour exprimer son ras-le-bol. Ce n’est pas non plus parce que des partis politiques les appelleraient à cette position. C’est seulement en raison de leur exclusion du champ politique par un pouvoir qui s’accapare tout l’espace, ne réalisant la présence du citoyen qu’au moment du vote. Au fond, l’appel au boycott, l’invitation à l’abstention, sont eux-mêmes incarnés dans chacun des actes de ce pouvoir. Et c’est peut-être à ses membres qu’il convient d’attribuer cette lente et inexorable désaffection de la confiance des Algériens en leurs dirigeants imposés, même en cas d’élection. Petit point de droit : rien dans la législation algérienne ne réprime l’abstention ou le boycott ! C’est pourquoi on trouve loufoque la suggestion d’un avocat célèbre de rendre le vote obligatoire et d’infliger des sanctions appropriées aux «abstentionnistes » Cette joyeuse suggestion est le fait de Farouk Ksentini, président de la commission chargée des droits de l’Homme. Comme on peut le constater, chez nous, les droits de l’Homme sont bien défendus… surtout la liberté d’opinion assurée par la Constitution. Tandis que l’on kidnappe de jeunes internautes qui poussent des coups de gueule sur le Web, celui-ci est truffé de vidéos d’artistes algériens vendant la camelote des élections au profit des détenteurs de patente. Ainsi, peut-on voir d’illustres noms de la chanson et du spectacle débiter des morceaux de bravoure électoralistes comme on déclame une tirade au bout de laquelle tombe le cachet. Hasard du calendrier ? Le 26 avril dernier, Journée mondiale de la propriété intellectuelle, Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, annonçait un nouveau programme comportant le montant de 398 millions de dinars attribués à des auteurs nationaux et étrangers. 51 de ces millions de dinars sont répartis entre 563 artistes et 67 producteurs nationaux. La soirée fut l’occasion de rendre hommage à des artistes parmi lesquels les Algériens Cheb Bilal et Takfarinas. C’est sans doute à la sortie de cette cérémonie qu’on a tendu à Takfarinas le micro à travers lequel il nous apprend que ceux qui ne votent pas le regretteront. Je suis particulièrement incommodé d’avoir à le dire car Takfarinas est un artiste auquel je reconnais de grandes qualités humaines et musicales. J’ai juste envie de lui demander : «Mais qu’est-ce que tu fiches dans cette galère ?» Devant sa contrition à prononcer ces paroles presque contre nature, en tout cas contre sa nature d’artiste, je ne suis pas loin de me demander, rejoignant en cela un jeune chômeur de Sidi Aïch interrogé par l’Agence Siwel : «L’avez-vous vu ? Il était tellement gêné qu’on dirait qu’un agent du pouvoir lui pointait un pistolet sur la nuque.» Naturellement, la politique du pouvoir consiste à mobiliser les artistes en jouant, au mieux sur la fibre nationaliste, au pire sur celle du portefeuille. Des caravanes d’artistes sillonneraient, semble-t-il, le pays pour faire le travail d’agit-prop qui est celui des politiques. A Oran notamment, 75 artistes parcourent les 26 communes de la wilaya, missionnés par la Direction de la culture pour appeler les citoyens à se rendre en masse aux urnes, le 10 mai prochain. Certes, les artistes ont le droit de s’impliquer dans des causes citoyennes et même politiques. Ils ont le droit de soutenir le pouvoir. Mais il vaudrait mieux pour eux, pour nous, pour l’Algérie, qu’ils s’en tiennent à ce qu’ils savent le mieux faire : chanter, jouer, etc. Quoi qu’il en soit, le bâton du kidnapping pas plus que la carotte tendue aux artistes ne parviennent à dégeler l’indifférence des Algériens pour l’élection des députés qui auront, il est fort à craindre, pour unique souci de gérer une carrière et leur propre patrimoine.
A. M.
1) Les Brechtiens reconnaîtront dans le titre de cette chronique celui, inversé ici, d’une célèbre pièce de Berthold Brecht.
2) Au moment où cette chronique se bouclait, on apprenait que le tribunal de Sidi M’hamed a ordonné la libération de Tarek Mameri et annoncé qu’il serait jugé le 30 mai. Accusé de «destruction de biens d’autrui, incendie de documents administratifs et incitation à l’attroupement», l’accusé a reconnu les faits devant le procureur en disant : «Oui, j’ai détruit les panneaux d’affichage électoraux et brûlé ma carte d’électeur. J’ai préféré commettre cela plutôt que de m’immoler. »
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/05/06/article.php?sid=133775&cid=8
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