En somme, c’est un enragé des sit-in de principe et balades de contestation. A son actif, quelques grises tiffes, quelques dizaines de comités sans lendemain pour des combats pas très hauts. Il aime le chaâb. Il aime les pauvres, en changeant de trottoir dès qu’il est croisé. Il est généreux avec les misérables qui sont plus beaux et plus émouvants, lorsqu’il les lit dans les livres.
C’est un grand homme, à l’étroit dans son cercle ingrat, et qui ne le comprend pas. Souvent ainsi il se compare à la taille que prend son ombre au crépuscule de sa vie. C’est aussi un incompris avec ce que cela suppose comme écrits inachevés, essais ratés, réflexions fades, biographies falsifiées par sa mémoire qui lui chante ce qu’il veut entendre et philosophie valable pour les tuyauteries de la folie sage qui le tourmente. Sa vie est ailleurs. Sous les nuages de son crâne.
Il a été menacé bien entendu. Il a eu son visa et a emporté son cerveau sur l’autre rive. De là-bas, il pleure sur nous qui pleurons sur le reste. C’est un martyr en bonne et due forme qui va finir sa vie dans le cirque des lamentations télévisées. Le reste suivra. Lui survivra. Jusqu’au prochain carnaval. En attendant, il continue. Il continue d’être ce qu’il cache.
29 mars 2012
Chroniques