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Docteur Mekki Yahia. Biologiste, chef de service sérologie virale «Le sida, un risque réel pour l’Algérie »

18 mars 2012

Mekki Yahia

Docteur Mekki Yahia. Biologiste, chef de service sérologie virale «Le sida, un risque réel pour l'Algérie » dans Mekki Yahia Mekki-Yahia

le 10/12/2006 | 18:32

Le docteur Mekki Yahia est praticien au laboratoire de virologie à l’hôpital Edouard Herriot et à la faculté Claude Bernard de médecine à Lyon, chef de service sérologie virale, membre de la commission du diagnostic prénatal des affections virales chez la femme enceinte, membre de l’association de suivi des transplantés d’organes et des greffes de tissus à Lyon.

Vous qui êtes spécialiste, croyez-vous que le sida représente une menace majeure pour l’Algérie ? L’Algérie est exposée à un grand risque car elle est située sur un couloir d’immigration. D’un côté, on a des Européens qui s’intéressent à l’Algérie pour le tourisme, de l’autre, les Africains, qui, pour rejoindre l’Europe, empruntent l’Algérie, qui est un passage obligé. Sachant que ces personnes, clandestines, venues des régions subsahariennes, sont pauvres, en arrivant, dépourvues de moyens de subsistance, elles basculent donc dans la prostitution. Que pensez-vous des derniers chiffres rendus par les autorités, concernant le nombre de malades en Algérie ?Honnêtement, je ne m’intéresse pas aux chiffres, parce que tous, même ceux de l’OMS, ce n’est pas qu’ils sont faux, mais ne reflètent pas la réalité. Pourquoi ne peut-il pas y avoir de statistiques fiables sur le nombre de malades ? Est-ce parce que le sida demeure un sujet tabou ? Exact. Premièrement, c’est encore tabou et deuxièmement, combien de personnes ont le courage d’aller faire un dépistage ? Quand bien même le test peut être gratuit et anonyme, on n’a pas encore cette notion d’aller faire un dépistage pour se protéger. Quand on m’annonce 700 nouveaux cas en Algérie, cela ne me dit absolument rien, parce que le chiffre ne reflète pas la réalité. Moi qui vit en France, où on ne manque pas de moyens de prévention, de traitement, d’information, le nombre augmente d’une manière exponentielle. En Algérie, c’est encore plus terrible. Ce qui fausse le diagnostic et les chiffres, c’est qu’on pense qu’on est dans un pays de musulmans et que tout le monde est puritain alors que la prostitution, par exemple, existe (…). Que pensez-vous de la manière avec laquelle se font les dépistages ? L’Algérie a pris les précautions nécessaires, surtout en 2006. Ce qui devrait se faire est de diffuser des spots de sensibilisation tout au long de l’année via des émissions de variétés, très regardées par les familles, pour inciter les jeunes, surtout, à se faire dépister. Comment expliquez-vous l’absence de campagne de sensibilisation et porter les gens à user du préservatif ? Je ne voudrai pas qu’on m’étiquette de médecin venant de l’étranger incitant nos enfants à contracter des rapports sexuels illicites. Ce n’est ni mon genre ni mon but. Je dis, et j’en suis responsable, qu’une personne quand bien même elle peut être pratiquante, elle n’est pas à l’abri de la tentation du rapport illicite, sans protection avant ou après sa prière. Ce n’est pas moi qui dis qu’il ne faudrait pas contracter ce type de rapports. C’est Allah. Cela dit, on ne doit surtout pas mettre des policiers pour faire respecter l’interdiction : les choses ne feront que s’aggraver. Je suis plutôt pour informer et former… Autre chose, en Algérie, on joue encore aux machos, rejetant le tort et la responsabilité sur la femme. Cette même femme est toujours la bienvenue pour les rapports illicites. Où est le droit de la femme pour la protection ? Je dis aux uns et autres qu’il faut être responsable. Evitez les rapports illicites ! Evitez la prostitution, la fornication ! Il faut savoir que six personnes sont contaminées par seconde dans le monde. C’est énorme. Un million d’enfants sont décédés cette année à cause du sida. Donc, le seul moyen c’est la chaussette (le préservatif, ndlr). Toute personne qui veut avoir un rapport sexuel, (de n’importe quelle nature, sodomie, fellation) doit utiliser le préservatif. C’est le seul moyen de se protéger. Par contre, et je le dis officiellement, le préservatif certes, protège contre le virus du sida et d’autres bactéries mais il y a des virus qui sortent de la capote comme les papillomavirus 16 et 18, cent fois plus petits que le virus du sida. Quand je dis évitez les rapports illicites, je pense surtout aux drames que causent ceux qui vont chercher ce virus et contaminent leur femme. Et si celles-ci sont enceintes, le fœtus est contaminé à son tour. On a vu des familles complètes décimées par le sida. Quelles sont actuellement les nouveautés en termes de recherche et des traitements ? Le secret du virus c’est qu’il est ultramicroscopique. On ne le voit qu’avec un microscope électronique. Ensuite et à la différence de la bactérie, il pénètre dans la cellule, où il se nourrie, se divise et se multiplie. C’est ce qu’on appelle la multiplication et la réplication virale. Les antiviraux ne sont efficaces que si le virus n’est pas endormi. En plus, ces antiviraux nécessitent une forme très spéciale : la molécule doit être phosphorylée – je rentre un peu dans les détails – La phosphorylation de la molécule est nécessaire pour que le médicament soit efficace dans la cellule où le virus se multiplie. Il faut que les médicaments subissent trois phosphorylations. Vous voyez, c’est très complexe. Du coup, la recherche sur les virus se concentre sur leur structure. Des travaux de recherche étudient la fixation et l’attachement du virus à la cellule. Pourquoi et comment ? On essaie de savoir comment il pénètre, pourquoi il s’adapte, pourquoi il se multiplie et comment il sort et pourquoi il attaque ? Actuellement, les travaux de recherche sont à ce niveau. Que pensez-vous des trithérapies appliquées en Algérie ? Les trithérapies en Algérie sont les mêmes que celles appliquées dans le monde, puisque c’est défini par l’OMS. Les traitements sont donc efficaces. Et chers également… Même en France, vous croyez que tous les malades atteints du VIH bénéficient de ces traitements ? Non. Ce n’est pas vrai. Ce traitement est lourd et a beaucoup d’effets secondaires : sur le foie, les reins et sur la distribution des graisses dans le corps également. Il provoque l’hypodystrophie, des modifications cellulaires. Il y a ceux qui à cause du traitement développent un cancer et/ou une insuffisance rénale. Pour la femme enceinte et dans certains cas, on remarquera que le traitement est toxique pour le fœtus. Et il faudrait donc doser, cibler… Et comme les bactéries ont développé des résistances contre les antibiotiques, les virus du sida aussi. On sait que le virus opère des mutations et développe des souches résistantes aux traitements. Vous revenez en Algérie, que vous avez quittée en 1987, rentrez-vous avec des projets ?

© El Watan

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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3 Réponses à “Docteur Mekki Yahia. Biologiste, chef de service sérologie virale «Le sida, un risque réel pour l’Algérie »”

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    Auberge de Cap Falcon Conférence-débat sur le sida

    Posté par Artisans de l’ombre le 30 mai 2010

    LA FOREM, en collaboration avec l’ODEJ, a organisé, à l’auberge de Cap Falcon, ce dimanche, une conférence-débat, riche en enseignements sur le sida devant un parterre de jeunes. Le thème est destiné à former et informer les jeunes des risques du virus du sida. Il est à signaler que c’était la clôture d’une longue tournée à travers les wilayas du pays

    En effet, LAFOREM une ONG, composée de gens de sciences, tels que les docteurs, psychologues et même quelques sidéens, au nombre de dix qui activent, fait l’impossible pour informer la population algérienne sur les risques de la maladie du siècle. Les quatre intervenants, Mme Zemirli, M. Mekki, M. Sahraoui et un expert européen. M. Yahia Mekki, directeur du VIR de l’université Claude Bernard de Lyon, est le premier Algérien à faire une thèse sur le sida en 1992.

    Il a également découvert le sous-groupe O. Ces éminents personnages ne demandent qu’une chose : Inciter les jeunes couples algériens à être consentants, selon les lois de l’OMS comme en Arabie saoudite (sur 823 dépistés, 28 sont séropositifs). D’ailleurs, qu’ils fassent des tests de dépistage avant leurs mariages et chaque année sous forme de l’anonymat ! Que l’ENTV, lors des émissions de jeunes, fasse des spots publicitaires appelant à la vigilance tout en sensibilisant nos jeunes sur le port de préservatifs ! Les imams en parlent durant les serments du vendredi pour la sensibilisation de cette jeunesse, qui en a bien besoin. Nous distribuons chaque fois des trousses d’antiseptique aux jeunes… Il y a deux sortes de VIH. Un se trouve spécifiquement en Afrique de l’Ouest : Cameroun, Côte-d’Ivoire, Sénégal, Tchad, etc. LAFOREM a sensibilisé des étudiants africains à l’Université vétérinaire de Tiaret, qui doivent informer et sensibiliser leurs concitoyens sur cette grave maladie. Pas moins de 57 centres de dépistage seront fin prêts au mois de décembre prochain à travers notre pays. Enfin, il est important de signaler que, en 2007, il y avait seulement 93 cas de sida. En 2008, le chiffre a augmenté en se multipliant par 6. Il y a aujourd’hui 687 sidéens en Algérie. Il est impossible d’en parler car tabou. le gouvernement algérien est déjà prévoyant avec une nouvelle politique apte à aider et à financer la société civile pour une meilleure prise en charge. Il faut avouer qu’un sidéen sans emploi ne peut subvenir à ses besoins. Un salaire minimum de 12 mille dinars lui donnerait un peu de force avant de… tout en laissant à la science de découvrir avec le temps le remède, qui pourrait bloquer ce virus VIH. Amina G.

    L’Echo D’Oran du Mardi 12 Août 2008

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  2. Artisans de l'ombre Dit :

    YAHIA MEKKI, EXPERT À L’OMS RASSURE «Le virus tue, le vaccin protège»

    Posté par Artisans de l’ombre le 22 décembre 2009

    YAHIA MEKKI, EXPERT À L’OMS RASSURE
    «Le virus tue, le vaccin protège»
    Mohamed Sadek LOUCIF – Mardi 22 Décembre 2009 – Page : 6

    Décidément, le vaccin vole la vedette au virus
    Le virologue a assuré que le vaccin avec adjuvants ne présentait pas de danger pour le citoyen.

    Toute personne vaccinée est protégée contre le virus H1N1. Partant de ce constat, M.Yahia Makki, expert à l’Organisation mondiale de la santé, a insisté, hier, sur la nécessité de se faire vacciner. Aussi, il a mis en exergue l’importance d’une campagne de sensibilisation et

    d’explication allant dans le même sens. «Je lance un appel aux autorités algériennes, notamment le ministère de la Santé, de présenter aux citoyens le contexte actuel de la pandémie due à la grippe AH1N1. En second lieu, il est important de leur expliquer l’importance du vaccin, leur présenter les quantités dont dispose actuellement l’Algérie, le plan et les moyens mis par l’Etat pour le déroulement de l’opération», a déclaré le virologue qui exerce à l’hôpital Claude Bernard à Lyon, en France. Concernant la polémique soulevée sur l’efficience du vaccin, le conférencier a indiqué que «tout médicament contient une indication, une contre-indication et des effets secondaires».
    A ce sujet, l’expert conforte la position du ministre de la Santé, M.Saïd Barkat.
    En effet, ce dernier a apporté un «démenti catégorique» sur les «prétendus» risques que présenterait le médicament. «Je serais le premier à être vacciné. Ainsi, je donnerais la preuve qu’il n’ y a aucun risque sur la santé du citoyen», s’était engagé M.Barkat. Etayant cette thèse, M.Makki a cité plusieurs pays où les citoyens s’étaient fait vacciner. Concernant la France, il a indiqué que «l’opération a touché 3 millions de personnes».
    Le plus important pour le virologue est qu’aucune personne n’a été dangereusement affectée par le vaccin. «Si le virus tue, le vaccin protège», a assuré le conférencier. Ce dernier a réfuté toutes les réserves soulevées sur le vaccin administré avec adjuvants.
    Pour rappel, la présence du mercure dans la dose complémentaire a soulevé une vive polémique, surtout en ce qui concerne les femmes enceintes. «Le vaccin avec adjuvants peut être administré à la femme enceinte au dernier mois de sa grossesse», a préconisé le spécialiste. En attendant, celle-ci doit suivre un traitement à base de Tamiflu. «Ce médicament ralentit le développement du virus», a souligné M.Makki. Concernant le lancement de la campagne de vaccination en Algérie, l’expert a estimé qu’il n’accuse pas de retard par rapport à l’évolution de la grippe A. Pour preuve, le virologue a fait remarquer qu’en France l’opération a été lancée en octobre, le mois où la grippe a enregistré un pic de propagation. Or en Algérie, tout indique que le mois de décembre sera celui où le pic de l’épidémie sera le plus élevé. M.Makki inscrit cette évolution dans le contexte international. «La grippe s’est déclarée en Amérique, s’est propagée en Europe et a, ensuite, atteint le nord de l’Afrique», a rappelé le virologue. Ce dernier a rejeté d’un revers de la main la thèse qui soutient que le virus H1N1 a été fabriqué dans les laboratoires dans le cadre de «l’économie de guerre», décrétée, il y a quelques années, par l’administration néoconservatrice américaine. Aussi, il a récusé la théorie selon laquelle, la grippe porcine est un scénario mis en place par les laboratoires pour booster l’industrie pharmaceutique dans le monde. Surtout dans le contexte de crise économique qui a ébranlé le marché international. «Les laboratoires n’ont pas besoin de ce vaccin pour s’enrichir», a clamé le conférencier.
    A titre de rappel, l’OMS avait commandé deux milliards de doses auprès des géants de l’industrie pharmaceutique dans le monde. L’Algérie compte acheter 20 millions d’unités. Estimé à 713.000 doses, le premier lot est en cours d’analyse au niveau de trois laboratoires spécialisés, en l’occurrence l’Institut Pasteur, le Laboratoire de toxicologie d’Alger et le Laboratoire de contrôle des produits pharmaceutiques. En attendant les résultats des analyses, les citoyens croisent les doigts pour que la campagne de vaccination soit lancée avant que la situation n’empire.*

    L’Expression

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