Par Didi Baracho
J’aime Abdelaziz Bouteflika. Oui je l’avoue, je suis fou de notre président de la République. Et je vous assure que je l’écris en toute conscience sans avoir bu le moindre milligramme de produits prohibés par Ouyahia ou ses amis barbus. Il m’arrive de rêver de Bouteflika tellement je le vénère. L’Algérie n’a jamais eu un leader de sa trempe. Je le répète à tous les piliers de bars qu’il m’arrive de croiser lors de mes différentes escapades.
Jaime ce président et je l’adore à chaque fois encore plus quand je le vois sur notre vénérable chaîne de télévision, dirigée désormais par Toufik Khelladi, le plus côté des journalistes de l’ouest du pays.
Regardez, hier par exemple : notre président-monarque a fait un discours mémorable à Arzew à l’occasion du 41e anniversaire de la privatisation de la rente pétrolière. Cette intervention était magnifique. J’ai donc eu l’idée d’envoyer un sms à mon idole pour lui demander de rebaptiser l’Algérie. Ce nom, je le trouve ringard, passéiste. Pas très à la mode. Il me fait penser à tous ces naïfs qui sont morts pour ce pays, à cet ignorant d’Abane Ramdane qui aurait aimé que les Indigènes commandent les militaires (quel fou celui-là !), à Mohamed Boudiaf qui voulait s’attaquer aux commissions sur les transactions commerciales avec l’étranger (quel misérabilisme !), à Larbi Ben M’hidi, cet arrogant qui a osé tenir tête aux léopards de Massu (et quoi encore !), et à tous les autres qui ont pensé qu’une fois la France rentrée chez elle, nous serions indépendants chez nous.
Ne faites pas cette tête, un pays peut aussi changer de nom. Voyez par exemple le Zaïre ou la Haute Volta. De plus, le discours de Bouteflika, la personnalité de Belkhadem, la logique des généraux M. dit T. et T. dit B., la servitude de H’mida Layachi ou encore celle d’Anis Rahmani, le profil d’Abou Djerra Soltani, enfin et beaucoup de choses qu’on voit autour de nous tous les jours, à l’entrée des casernes et des commissariats ou à la sortie des mosquées et des ministères me laissent penser que l’Algérie est un nom à laisser aux héritiers d’Abane Ramdane et de Si El-Haoues. Les descendants de Ben Bella, Bouteflika et consorts ainsi que ceux des généraux M. dit T. et T. dit B. devraient vivre dans un pays qui s’appellerait la Corée Saoudite. Contraction de Corée du Nord et d’Arabie Saoudite tant le bled des enfants d’Oujda a pris un peu des deux. Un jour on aura peut-être un président qui s’appellera Ibn Abi Kho Ro To. Mais ça, c’est une autre histoire. Alors, malgré tout, vive les Indigènes !
29 février 2012
BILLET