La réponse est peut-être à relire dans la bouche du chef avant-hier à Oran : les prochaines élections sont comme novembre 54. Ouyahia vient de préciser à Djelfa que les élections prochaines sont aussi vitales que celles de 95. C’est peut-être le message de l’Armée algérienne : les élections prochaines sont comme 90. On dit que lorsqu’un muet parle, il choisit bien ses mots et va à l’essentiel. Dans le groupe, chacun a choisi donc de faire référence la date où il était le plus fort, le plus beau, le plus influent. Chacun rappelle son souvenir au souvenir de tous. Tout le monde parle, donc, dit et explique. D’ailleurs, c’est le drame du régime : il n’est jamais muet, mais toujours sourd. On a même expliqué ce week-end que si on ne vote pas, c’est la porte ouverte à une autre colonisation. Et on le dit quand ? La veille de la visite de Hillary Clinton, cette chaleureuse main étrangère.
Revenons cependant au sujet : l’Armée parle et ne veut pas être appelée la grande muette. A retenir. Reste-t-il un muet dans la salle nationale ? oui : il est grand, selon lhymne, ténébreux, silencieux, un peu maigre des bras mais avec du ventre, ancien combattant mais très vite remplacé par les Chinois, susceptible, conservateur, influençable, peu travailleur, grand masticateur mais avec l’œil vif et le muscle mou, etc. C’est, selon le cliché, le dernier grand muet de la chaîne alimentaire. Le Peuple. Le régime a peur que, le 10 mai, le peuple joue les sourds, mais l’encourage chaleureusement à faire le muet.
26 février 2012
Chroniques