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Qui se souvient de Si Kaddour Samar ? (2/2) Par : Abdelhakim Meziani

25 février 2012

Chroniques

Culture
Samedi, 25 Février 2012

La chronique de Abdelhakim Meziani

Si les colonels Abdelhafid Boussouf et Houari Boumediene investirent en 1957 Si Kaddour Samar de la mission de photographe, d’agent de renseignements et de la réalisation de reportages cinématographiques sur les entraînements des “djounoud” dans les bases militaires de l’ALN, c’était pour des raisons évidentes. Et il tenait à le faire remarquer de son vivant car avoir la confiance de tels hommes était loin d’être une partie facile. Pour autant, il ne se considérait pas sorti tout droit  de la cuisse  de Jupiter. Il était tout simplement un professionnel méthodique et particulièrement  méticuleux, conscient de ses capacités. Autant que de sa belle étoile qui lui permit, en 1946 en Tunisie, d’assimiler les techniques cinématographiques aux côtés d’une équipe de reporters italiens. Des moments d’éblouissement  qui n’iront pas sans l’amener à opter pour un moyen d’expression en vogue, à une époque où le néoréalisme italien connaissait un essor considérable porté qu’il était par des intellectuels ayant pris une part active à la résistance contre le fascisme et le nazisme. Grâce aux œuvres des réalisateurs comme Roberto Rossellini, Vittorio de Sica, Luchino Visconti et du scénariste Cesare Zavattini, il ressentira vite le cinéma comme un moyen d’affronter la vie réelle. Si Kaddour Samar avait su comprendre l’extraordinaire force de cet instrument qu’était la caméra. La représentation par l’image deviendra une sorte de sacerdoce, la photo comme le 7e art ses moyens d’expression de prédilection. D’abord en Tunisie et au Maroc ensuite où il lancera deux studios de photographie Le Résistant et El Moudjahid dont les dénominations lui seront empruntées par la suite par le FLN au moment du lancement de ses publications. S’étant singulièrement distingué lors des nombreuses missions dont il avait été investi, sa notoriété ira grandissant, ce qui lui permit de tisser des liens solides avec les commandant Rachid “El Mostghanemi”, Nacer et  Kaïd Ahmed sans oublier le chef historique Krim Belkacem, se plaît à souligner son fils Khaled : “En avril 1960, il effectua régulièrement des allers-retours entre Oujda et la base Ben M’hidi en tant que chargé de mission et rejoignit, au mois de juin de la même année, le 3e bataillon de Béni Izmir en zone 8, où il assista à un bombardement au napalm.” Blessé et affaibli, il retournera à Oujda pour y rencontrer Houari Boumediène et Abdelaziz Bouteflika à l’effet de rendre compte de sa mission. En septembre de la même année, il connaîtra les affres de l’hospitalisation à Casablanca. C’est le moment que choisira le colonel Boumediene pour l’inviter à déléguer ses prérogatives à des collaborateurs qu’il sélectionnera sur la base de critères rigoureux. En mars 1961, m’apprend Khaled Samar, son père est à nouveau hospitalisé, mais cette fois-ci à Oujda où il sera admis au service de chirurgie de l’hôpital Maurice-Lousteau. Il en sortira début avril pour effectuer une dernière mission aux frontières, en compagnie des colonels Houari Boumediene, Si Athmane, Abdelmadjid Kedadra, et Omar Belmahdjoub. Après une dernière hospitalisation à la base et en raison de ses nombreuses blessures, les médecins de l’A.L.N. décidèrent de le mettre en repos définitif. Ce qui lui permettra de remettre toutes les archives photographiques et cinématographiques de la Wilaya V au colonel Houari Boumediene et à Kaïd Ahmed avant de quitter les rangs de l’ALN et d’être nommé délégué de l’état-major Ouest. Il regagna sa ville natale, Hadjout, en juillet 1962, pour reprendre son métier-passion, et rester fidèle à lui-même, avec l’idée qu’il se faisait de son métier. Il ouvrit un studio photo nommé “El Moudjahid”, où il assura jusqu’en 1970 la fonction de correspondant photographe du quotidien El Moudjahid et du bureau de l’APS de Bilda, fidèle aux valeurs de Novembre qu’il transmettait avec rigueur et sérénité aux siens. En projectionniste, il sillonnera toutes les salles de cinéma de la Mitidja. Si Kaddour avait vécu comme il le pouvait, riche de son passé et de sa richesse intérieure si personnelle, de son honneur et de sa dignité. Le hasard a voulu que cette mémoire historique s’éteigne à l’âge de 95 ans, un 18 février 2008, Journée nationale du chahid, la caméra au poing…
A. M.
zianide2@gmail.com

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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