Depuis ma tendre enfance, j’entendais cette expression «Bessif» contraignante à laquelle je n’arrivais pas à donner une explication adéquate. Cette expression, dont le but est de forcer quelqu’un avec la menace du sabre – au sens figuré bien sûr – pour l’exécution d’un ordre, ne peut provenir que de celui qui est en position de force.
Il faut comprendre par là que c’est le faible qui subit l’action. Ainsi, et comme le langage populaire tire ses origines de l’histoire des peuples, cette expression infamante ne peut que conforter l’idée que les peuples arabo-musulmans étaient gouvernés par la contrainte du sabre. Depuis, la culture de la contrainte par ce procédé macabre s’est propagée au niveau de toutes les cellules de la société jusqu’à en devenir sans honte une règle du parler populaire. Même les parents n’hésitent pas à utiliser ce langage envers leurs enfants qui, parfois, ne comprennent pas à quoi ils sont astreints. Et comme le présent et l’avenir ne peuvent échapper totalement au passé, l’histoire nous rattrape par son génie en dévoilant cette réapparition des objets tranchants et à leur tête le «sif» (sabre) qui sont devenus monnaie courante lors des rixes ou bagarres entre clans rivaux. Si ailleurs, les gangs utilisent les armes à feu ou tout autre procédé en vogue pour régler leurs différends, chez nous, on revient à notre «sif». Cependant, il faut noter qu’il y a quand même ceux qui sont à jour dans leur langage de communication, et qui n’hésitent pas à utiliser le mot «belklash» pour forcer quelqu’un à se mettre à leurs genoux. Ceux qui sont puissants disent «blichar», ceux qui sont plus puissants disent «belmig». Heureusement qu’il y a l’AIEA qui a mis un obstacle à la prolifération des armes nucléaires, sinon, les super-puissants n’hésiteraient pas à contraindre «blatomic», comme le font d’ailleurs les puissances nucléaires envers les pays démunis.
Amar B.
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/02/22/article.php?sid=130586&cid=49
22 février 2012
Chroniques