Culture
Dimanche, 31 Juillet 2011 10:48
L’histoire de l’Algérie sur les planches
Une sorte d’épopée historique qui remonte le cours de l’histoire, plus précisément la période de la colonisation française en Algérie. Différentes scènes abordant les peines, les malheurs des Algériens ainsi que les sacrifices qu’ils ont consentis pour un semblant de quotidien digne, mais surtout pour leur indépendance.
Mercredi et jeudi derniers, à 19h, la grande salle Mustapha-Kateb du Théâtre national algérien (TNA) a abrité la représentation de la pièce théâtrale Aqd el-djouher (le collier de perles), mise en scène par Djamel Guermi et Kaddour Zafoun. Le texte de cette pièce est l’œuvre de M’hamed Benguettaf. Cette pièce a été présentée dans le cadre de la manifestation “Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011”.
Aqd el-djouher, une sorte d’épopée historique qui remonte le cours de l’histoire, plus précisément la période de la colonisation française en Algérie, de 1830 à l’indépendance. Elle aborde les peines, les malheurs des Algériens ainsi que les sacrifices qu’ils ont consentis pour un semblant de quotidien digne. C’est aussi l’histoire d’un peuple qui a été digne face à tant d’injustice. Cette histoire est racontée par une grand-mère à son petit-fils Saâd, lui prédisant un avenir radieux, comme celui de son frère et sa sœur. Elle lui raconte leur histoire, celle de Saâdia et Saâd, dans un souci de mémoire.
Afin que nul n’oublie
Ce ne sont pas moins d’une vingtaine de comédiens, pour la plupart des amateurs, issus de différentes wilayas du pays, à évoluer durant près de 90 minutes sur les planches du TNA, auprès de Mohamed Adar et Malika Youcef. La scène était divisée en deux parties, séparées par un rideau blanc. Le devant de la scène permettait le déroulement de la pièce alors que l’arrière-scène – derrière le rideau – permettait, sans s’étaler, de résumer ou de raconter certaines scènes. Cette distinction d’espace se ressentait également au niveau du texte. Une partie dite en dialectal algérien par la grand-mère et une autre en arabe littéraire déclamée par le reste des comédiens. La vidéo projection est également présente : à trois reprises des images de guerre et d’explosion, en noir et blanc, ont été projetées sur ce même rideau blanc, qui servait également d’écran. Sur le plan technique, la pièce Aqd el djouher souffrait d’un manque de cohésion dans le jeu. Certes, l’initiative de prendre des comédiens amateurs est fort intéressante, mais il n’en demeure pas moins, ce n’est pas suffisant. Un manque d’assurance, des hésitations étaient perceptibles dans le jeu des comédiens tout au long du déroulement de la pièce. En fait, l’engouement de ces jeunes était présent. Ce qui leur a fait le plus défaut c’est la maîtrise de la technique, et ce, à des degrés différents. Des moments de flottement maquillés par une danse chorégraphique à répétition (signée Aïssa Chouat). Ces différentes danses sonnaient comme une “récréation”, réduisait un tant soit peu de l’intensité du sujet abordé. Par ailleurs, la lumière laissait également à désirer, timide et sombre, on avait du mal à distinguer les différentes expressions du visage des comédiennes et comédiens. Aqd el djouher, une pièce alliant l’épopée historique et aux techniques scéniques. Un projet intéressant de par l’approche et la profondeur du texte, mais qui a laissé un goût d’inachevé. On avait l’impression d’assister à une répétition, avant la représentation générale.
20 février 2012
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