Culture Liberté
Mercredi, 30 Novembre 2011 10:00
Le one man show, Khalouta (chaos), écrit et interprété par le comédien Aïssa Chouat, a été présenté, dimanche dernier, au Théâtre régional de Batna. D’une durée d’une heure et vingt minutes, le spectacle est passé par plusieurs moments difficiles. Le comédien s’est reposé sur ses lauriers. Les évènements de Khalouta tournent autour de l’histoire d’un jeune diplômé qui essaie de construire sa vie après avoir achevé ses études. Il se heurte alors à une réalité difficile et parfois amère. Il se voit contraint d’immigrer clandestinement, et se retrouve face à une réalité encore plus difficile. Aïssa Chouat, qui use et abuse de l’humour, entraîne les spectateurs à coups de réminiscences qui remontent jusqu’à son enfance, dans des situations inconfortables et parfois insoutenables. Pour donner plus d’épaisseur à son spectacle (même si c’est l’effet contraire qui s’est produit), l’humoriste l’a truffé de chants, de danses et de blagues, avec une exagération de ce concentré d’humour. Effectivement, ce n’est pas un spectacle de l’inédit. C’est le spectacle du déjà-vu et du déjà-entendu. Il est bien plus dans le conditionnement du “marché” du One-man-show, ce marché qui ne prend pas en considération les exigences de la dramaturgie. Dans ce monodrame, où les improvisations ont pris le dessus, les ingrédients n’ont pas été tous réunis. Certaines blagues ont frôlé les méchantes moqueries ou les insultes, à l’image de ce retour en arrière à l’école. L’humour dans le spectacle n’a pas réussi à faire prendre du recul au spectateur sur ce qu’il vit. Il n’a pas suffisamment caractérisé son personnage, qui semblait improviser la plupart du temps, ne sachant pas trop qu’elles étaient les contrées qu’il explorait. Le comédien aurait dû manier l’humour avec prudence, mais il a préféré en abuser, oubliant que l’humour des uns n’est pas forcément celui des autres. Les transitions entre les différents parties du one man show, n’étaient pas bien définies, ce qui n’a pas manqué de susciter la confusion. L’humoriste a parfois parlé avec un débit trop précipité et a perdu vite son auditoire. C’était une “khalouta”, dans le sens mélange improbable et incohérence. Aïssa Chouat aurait pu trouver de meilleures métaphores afin de donner de l’épaisseur à son texte et même au caractère de son personnage. Cependant, et malgré toutes ces imperfections, les spectateurs ont beaucoup ri. L’humoriste a donc réussi son pari de faire rire les gens même si sur le plan esthétique, sur le plan théâtral, il a littéralement raté son coup !
B. Boumaïla
20 février 2012
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