le 15/09/2009 | 18:20
Poétesse d’expression bilingue (français et kabyle), Anissa Mohammedi revient dans cet entretien sur son dernier recueil De terre et de chair, publié aux Ecrits des Forges au Québec (Canada).
- Il serait peut-être excessif de dire que j’accueille mon nouveau-né (que j’ai tout de même conçu toute seule et que j’ai porté plus de neuf mois) mais comme à chaque publication, c’est une œuvre qui sort de mes tripes et celle-ci particulièrement comme son nom l’indique, De terre et de chair est un va-et-vient entre les essences de la vie.
- Qu’évoque justement votre nouvelle œuvre ?
- Il est difficile de faire une lecture synthétique d’un recueil de poésie dans la mesure où il n’y a pas d’histoire mais des fragments de vie. L’œuvre poétique restera toujours inachevée. De terre et de chair est composée de quatre parties qui touchent à des questions existentielles, ce qui caractérise mon écriture. Dans Entre parenthèse, je retrace un cheminement de l’existence dont je fais partie avec un début et une fin comme une parenthèse qui s’ouvre et se ferme. Entre les deux bornes se confrontent les acquis, les doutes, la résilience, les chagrins et les espoirs. Fragments est mon regard sur l’arrière-plan de certains éléments du monde visible. Je me penche sur le détail qui m’interpelle et nourrit ma créativité. Je tente de décrypter les sens qu’accroche ma grande sensibilité du poète que je suis. Rien n’est uniforme, tout n’est finalement que fragments et entités dissimulés par un assortiment que le regard a souvent tendance à effleurer et peut-être inconsciemment évite de s’y exposer. Dans De terre et de chair, je palpe les différentes blessures de ma propre chair et de ma propre âme, celles des autres, celles de ma terre et ma terre d’accueil. De terre et de chair se veut aussi un début de réconciliation avec ma mère au sens propre et figuré. Dans la quatrième partie, A coup de cœur, je me livre dans ma joute poétique dans mon univers un peu plus intime de femme. Ces coups de cœur qui se succèdent et qui nous rangent discrètement à l’intérieur, prennent du temps à se cicatriser. Je voulais dépasser une certaine réserve voire pudeur pour laisser parler tout simplement mon cœur. Ecrire ces coups de cœur fait aussi partie de ma traversée.
- Votre écriture est empreinte de profondeur, de philosophie et de mélancolie, qu’est-ce qui vous inspire ?
- Effectivement, mais ce sont des notions qui vont de soi. En ce sens que la poésie demeure le contenant démesuré de toutes sortes de signes. C’est une traversée intérieure et infinie où convergent la conscience, l’engagement et les multiples configurations à la fois pertinentes et fulgurantes. La poésie est la beauté propre de la laideur. Je fais de mes propres «laideurs» de la subtilité langagière et émotive. Je tente de projeter par écrit un complexe émotionnel et imagé très encombrant.
© El Watan
18 février 2012 à 19 07 28 02282
encontre des poètes au Mexique
Une Algérienne en lice
le 18/10/2010 | 3:00
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La poétesse kabyle, Anissa Mohammedi, a été sélectionnée pour prendre part à la rencontre des poètes du monde qui se tiendra au Mexique du 17 au 30 octobre 2010.
Vingt-sept représentants de 18 pays participent à cette douzième édition dédiée au poète andalou Luis García Montero. Cette rencontre est organisée depuis 11 ans à l’initiative du Seminario de Cultura Mexicana, du ministère de la Culture et de l´université de Saint Nicolas de Hidalgo de l´Etat du Michoacán; en collaboration avec l´Institut national des Beaux Arts, du ministère des Affaires étrangères, de la Direction de littérature de l’Université nationale autonome du Mexique, de l´Université intercontinentale, du ministère de la Culture de la ville de Mexico et des Instituts culturels des Etats d´Aguascalientes et de San Luis Potosí.
Les poètes invités liront leurs poèmes sur la place principale de la ville de Mexico, à l´Université intercontinentale et à la Maison universitaire du livre les 16, 18 et 19 octobre.
L´objectif de ces rencontres est de promouvoir et diffuser la poésie en langues romances parmi le public mexicain. «Je suis très contente et émue d’être parmi tous ces poètes du monde. Je suis sûre que ces rencontres seront un véritable florilège humain et artistique.
La découverte du Mexique par la voie de la poésie est, pour moi, un voyage de l’âme au bout de la Terre. La poésie m’a amenée vers des horizons lointains et variés à travers des chemins souvent tortueux. Je suis tout de même un peu triste qu’un tel événement international d’une telle dimension auquel j’ai la chance de participer se déroule à l’abri des regards des institutions culturelles de mon pays auquel mon nom est associé», nous a déclaré Anissa Mohammedi.
Poétesse d’expression bilingue (français et kabyle), originaire de Tizi Ouzou, Anissa Mohammedi a obtenu plusieurs prix de poésie. Elle vit en France depuis 1999 et elle a participé à de nombreuses manifestations littéraires et culturelles outre-mer. Elle est l’auteur de Soupirs, publié en 1996 à compte d’auteur en Algérie, La voix du silence, publié en 2000 chez les éditions Racine (France), Anadi (La quête), un recueil de poèmes en kabyle, publié en 2002, Au nom de ma parole (Québec, 2003) en coédition avec Autre temps (Marseille), De terre et de chair en 2009 aux éditions Les Ecrits des forges, (Québec) en coédition avec Le temps des cerises, (Paris).
Ahcène Tahraoui
Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup
18 février 2012 à 19 07 29 02292
encontre des poètes au Mexique
Une Algérienne en lice
le 18/10/2010 |
La poétesse kabyle, Anissa Mohammedi, a été sélectionnée pour prendre part à la rencontre des poètes du monde qui se tiendra au Mexique du 17 au 30 octobre 2010.
Vingt-sept représentants de 18 pays participent à cette douzième édition dédiée au poète andalou Luis García Montero. Cette rencontre est organisée depuis 11 ans à l’initiative du Seminario de Cultura Mexicana, du ministère de la Culture et de l´université de Saint Nicolas de Hidalgo de l´Etat du Michoacán; en collaboration avec l´Institut national des Beaux Arts, du ministère des Affaires étrangères, de la Direction de littérature de l’Université nationale autonome du Mexique, de l´Université intercontinentale, du ministère de la Culture de la ville de Mexico et des Instituts culturels des Etats d´Aguascalientes et de San Luis Potosí.
Les poètes invités liront leurs poèmes sur la place principale de la ville de Mexico, à l´Université intercontinentale et à la Maison universitaire du livre les 16, 18 et 19 octobre.
L´objectif de ces rencontres est de promouvoir et diffuser la poésie en langues romances parmi le public mexicain. «Je suis très contente et émue d’être parmi tous ces poètes du monde. Je suis sûre que ces rencontres seront un véritable florilège humain et artistique.
La découverte du Mexique par la voie de la poésie est, pour moi, un voyage de l’âme au bout de la Terre. La poésie m’a amenée vers des horizons lointains et variés à travers des chemins souvent tortueux. Je suis tout de même un peu triste qu’un tel événement international d’une telle dimension auquel j’ai la chance de participer se déroule à l’abri des regards des institutions culturelles de mon pays auquel mon nom est associé», nous a déclaré Anissa Mohammedi.
Poétesse d’expression bilingue (français et kabyle), originaire de Tizi Ouzou, Anissa Mohammedi a obtenu plusieurs prix de poésie. Elle vit en France depuis 1999 et elle a participé à de nombreuses manifestations littéraires et culturelles outre-mer. Elle est l’auteur de Soupirs, publié en 1996 à compte d’auteur en Algérie, La voix du silence, publié en 2000 chez les éditions Racine (France), Anadi (La quête), un recueil de poèmes en kabyle, publié en 2002, Au nom de ma parole (Québec, 2003) en coédition avec Autre temps (Marseille), De terre et de chair en 2009 aux éditions Les Ecrits des forges, (Québec) en coédition avec Le temps des cerises, (Paris).
Ahcène Tahraoui
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18 février 2012 à 19 07 30 02302
Échanges culturels. Un partenariat vivant
Pages en piémont
le 19/02/2009 | 18:28
Au fil des ans, El Flaye est devenu un bourg de montagne en absorbant au gré des années les villages voisins d’El Madi, Aït Daoud et Izghadh. Son extension est si importante que les maisons les plus basses du village se sont rapprochées des plus hautes du chef-lieu de daïra, Sidi Aïch.
Avec ses 7500 habitants où dominent, comme partout en Algérie, les enfants et les jeunes, elle compte 4 écoles primaires et un collège. Les besoins en loisirs et en animation culturelle sont immenses. En dehors de la télévision «parabolique» et d’Internet, rien ne venait troubler l’ennui terrible et le sentiment de déshérence qui y régnaient. Mais un frémissement semble se dessiner. En août 2007 déjà, le musée d’Ath Ouaghlis, culture et histoire, a ouvert ses portes. Un tout petit musée aux moyens de fortune, mais qui, en s’efforçant de reconstituer l’histoire et le patrimoine du village et de ses environs, a su créer un engouement auprès des jeunes comme des adultes. Parallèlement, un local a été dévolu à une bibliothèque animée par une professeure du lycée, Zahia Chelbi, et une petite équipe, tous des bénévoles. Un évènement à l’échelle du village. Par ses actions de soutien pédagogique, la bibliothèque a eu un impact considérable sur les résultats scolaires. Des élèves considérés comme des «cas désespérés» ont été sauvés de l’échec et le village a enregistré un taux de réussite au bac proche de 90 % ! La culture n’a pas été omise avec la création de L’heure du conte, des séances où les plus jeunes renouent avec le patrimoine oral ancestral, encouragements à la lecture, etc. Demain, vendredi 20 février, devrait débuter une semaine d’action culturelle autour de la bibliothèque, menée avec l’association Identités et Partage de Montpellier dont le président, Nadir Bettache, est originaire d’El Flaye. Au programme, le don d’environ 7000 livres pour la bibliothèque et l’organisation d’une formation de 4 jours à la gestion bibliothécaire qui sera animée par Lucie Ambrosi, bibliothécaire expérimentée. Ce séminaire touchera aussi des jeunes issus d’autres localités de la wilaya de Béjaïa. Il est prévu également la mise en place d’ateliers d’animation destinés à susciter ou renforcer le goût de la lecture ou de l’écriture auprès des jeunes et enfants d’El Flaye. Des auteurs vivant en France et originaires de la région, comme Anissa Mohammedi et Fatima Kerrouche, ou vivant au village comme Abdelmalek Cherid qui est adepte autant de littérature que de peintures, encadreront ces rencontres qui promettent des contacts enrichissants. Des contacts entre le proviseur et des enseignants du lycée Taos Amrouche de Sidi Aïch et des pédagogues versés dans le jumelage culturel de lycées du monde devrait déboucher sur des projets d’échange. Il est à noter la disponibilité de l’APC d’El Flaye à l’essor culturel de sa commune, hélas rare il faut en convenir.
Salim Lahcène
© El Watan
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