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- Publié le Mercredi, 08 Février 2012 10:35
- Écrit par Didi Baracho
Par Didi Baracho
Depuis que j’ai annoncé ma décision de fonder un parti politique, mon téléphone ne cesse de sonner. Tous mes anciens amis, mes voisins, les cousins de mes acolytes, consommateurs de produits prohibés par la charia, les revendeurs de gaz butane et même le maire de ma commune me téléphonent pour m’encourager. Néanmoins, l’appel le plus important, je l’ai reçu hier soir alors que j’étais, dans un bar, en pleine discussion avec quelques supporters de la JSK, déterminés à faire tomber le président…de leur club.
C’est lors de cet échange enflammé que mon téléphone a vibré discrètement. Une voix suave me demanda en Anglais de ne pas quitter. Vous n’allez pas me croire : c’était le département d’État américain. La fille à l’intonation séduisante n’était autre que la Secrétaire particulière d’Hillary Clinton.
Après avoir patienté quelques secondes, j’entendis un chaleureux : « Hello Didi Baracho ! How are you ? ». Je rétorquai : « Fine Hillary ! And you ? Where is Barack ?… ». Enfin voilà, je lui ai sorti toute la panoplie des phrases apprises avant mon exclusion du CEM.
Elle a commencé par me donner quelques indications sur le programme nucléaire iranien et m’a demandé des nouvelles des généraux M. dit T. et T. dit B. Nous avons évoqué la situation en Syrie et dans le monde arabe. Un large tour d’horizon ! Elle voulait également avoir mon avis à propos de la situation en Algérie, mais m’a surtout félicité pour ma décision de créer mon parti politique. Franchement, nous avons parlé pendant une bonne heure. Enfin, plus elle que moi.
À la fin de la discussion, je lui ai fait savoir que je serai ravi de l’inviter à manger une loubia lors de son prochain passage à Alger. Et là, déception ! Elle m’apprit en riant qu’elle ne comptait pas venir contrairement à ce qui a été annoncé par quasiment tous les journaux. Son emploi du temps ne lui permettrait pas de voyager surtout en cette année d’élections américaines. En revanche, elle m’a confirmé que le président tunisien, le provisoire Moncef Merzouki, nouveau copain de notre monarque, comptait, lui, passer par Alger dans quelques jours.
Quoi ? Vous ne croyez pas à cette histoire ? Vous avez raison, mais pour devenir responsable politique en Algérie, il faut être un peu mythomane sinon on ne survit pas. Je l’avoue, Hillary ne m’a jamais appelé comme elle n’a jamais dit qu’elle comptait venir à Alger. Mais ça, c’est une autre histoire. Alors, malgré tout, vive les Indigènes !
18 février 2012
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