L’ENTV, la chaîne préférée de Bouteflika, a connu hier un bouleversement majeur : l’ancien DG a été remplacé par Toufik Khelladi, le journaliste le plus côté de l’ouest du pays.
En regardant le J.T de 20 heures, je ne fus donc qu’à moitié surpris par le « service minimum » accordé à l’information faisant état du décès du général Mohamed Lamari, l’ancien grand moudjahid de la Wilaya de Saumur.
L’événement a été bâclé quasiment en ces termes : Lamari a été rappelé par le bon Dieu à d’autres fonctions, condoléances du chef de l’État, condoléances du ministre délégué, condoléances du chef d’état-major. Circulez, la vie continue…
À la demande des généraux M. dit T. et T. dit B., j’ai décidé de consacrer le billet de la journée de Sidi Ballantine’s à la biographie officielle de cet homme exceptionnel, cet éradicateur d’ovins et de bovins qui a réussi, à lui seul, à décimer des milliers d’agneaux de lait, préparé à la mode de chez nous.
Mohamed Lamari est né à la fin des années 1930 comme les trois-quarts des gens occupant (ou ayant occupé) de hautes fonctions en Algérie. Il a grandi à Alger, d’où son côté Moh Bab El Oued. Ensuite, il a décidé de s’engager dans les rangs de l’armée française puisque, lui aussi, comme Nezzar, et les trois-quarts du haut commandement de l’armée, se disait, en se rasant chaque matin, oui ça se voit que nos ancêtres sont Gaulois. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle ses premières cigarettes furent des Gauloises.
Plusieurs années plus tard, au début des années 1960, quelqu’un est venu le voir et, sous le sceau de la confidence, lui a fait savoir qu’il était en fait descendant d’Indigènes. Là Mohamed Lamari décide de quitter l’armée française pour rejoindre l’ALN. Il n’a même pas eu le temps de tirer son premier coup de feu et de prendre ses quartiers en Tunisie que l’indépendance est venue le serrer dans ses bras. Pour services rendus à la nation, il sera toujours chef, comme Nezzar et les trois-quarts des décideurs et finira patron des pingouins en kaki.
Un jour, en 2004, il fit l’erreur de faire un concours de grosses moustaches avec Bouteflika. Ce dernier remporta la partie. Mauvais perdant et devant le regard moqueur du général M. dit T., il décida de claquer la porte pour se consacrer à la gastronomie algérienne. Cette dernière, grasse et sournoise, cachant soigneusement ses défauts finira par avoir raison de lui. Mais ça, c’est une autre histoire. Alors, malgré tout, vive les Indigènes !
PS : Le lendemain, l’Unique a fait un sujet plus long à propos du décès du général. Le temps de retrouver les images d’archives des années 2003 et 2004.
DétailsPublié le Mardi, 14 Février 2012 21:59Écrit par Didi Baracho
18 février 2012
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