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- Publié le Vendredi, 10 Février 2012 13:07
- Écrit par Didi Baracho
Par Didi Baracho
Hier, je n’allais pas rater l’intervention télévisée de notre chef de l’État. Je savais évidemment que des choses très importantes allaient être annoncées. Pour ne rien louper du discours, j’ai fait appel à Hmimed Al Meknassi, un ami algéro-marocain, pour qu’il me fasse la traduction. Oui, j’avoue que je ne comprends pas toutes les nuances de la langue de nos voisins.
Pour l’occasion, je n’ai pas voulu boire d’alcool, nous nous sommes donc roulés des joints. Il fallait que je me détende. De mauvaises langues, parmi les Indigènes, laissaient entendre, tout au long de la journée, que le Président comptait annoncer sa démission. C’est pour dire que je n’oublierai pas de sitôt ce jeudi durant lequel mon cœur n’a cessé de palpiter.
À l’heure H. au moment du discours D. et, je présume, tout comme les généraux M. dit T. et T. dit B. qui devaient certainement partager mes craintes, j’avais le regard figé sur la télé. Pendant dix minutes et quinze secondes, mon attention n’a pas quitté le petit écran et mes oreilles restaient à l’écoute de la traduction simultanée brillamment assurée par Hmimed Al Meknassi.
Mon analyse du discours : J’ai trouvé que le drapeau était bien repassé, que le pupitre avait été extraordinairement bien ciré, que le costume de Bouteflika était sur mesure, que ses lunettes, importées de chez Kris l’opticien, parfaitement ajustées et enfin que le montage excellemment réalisé par les merveilleux techniciens du DRS.
Enfin voilà, rien d’autre à ajouter sinon que je ne peux pas vous décrire ma joie et mon soulagement en apprenant qu’il y aura bel et bien des élections le 10 mai prochain. Il y aura même des observateurs étrangers, y compris des Européens. Une occasion pour nouer de nouveaux contacts et d’obtenir peut-être un visa. Mais ça, c’est une autre histoire. Alors, malgré tout, vive les Indigènes !
18 février 2012
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